https://www.traditionrolex.com/25 Conflits familiaux : responsabilité des conjoints évidente

Conflits familiaux : responsabilité des conjoints évidente

Par 2016-07-18 11:10:14

Dr Eric Ndushabandi, Directeur de IRDP, à sa gauche Languide Nyirabahire, vice-maire du district de Gasabo et  Immaculée Ingabire, Présidente de TI-Rwanda (Photo Kagahe)


Dans une étude en cours menée par l’Institut Rwandais pour le Développement et la paix au Rwanda, IRDP, les témoignages de différentes composantes de la société se recoupent sur le fait que les conflits entre parents s’étendent souvent à leur entourage familial, soit entre enfants et parents ou entre enfants et parents.

L’Institut Rwandais pour le Développement et la Paix (IRDP) qui, actuellement mène une recherche qualitative sur l’état des conflits familiaux qui sont parfois à la base des meurtres fratricides ou parricides, rencontre les populations locales, les autorités administratives de base, le secteur privé et la société civile pour scruter le fondement de ce phénomène.

Dans une séance qui réunissait ces catégories dans le district de Gasabo la semaine dernière, le Directeur de l’IRDP, Dr Eric Ndushabandi a invité les autorités de district et des secteurs ainsi que les représentants de la société civile et la jeunesse présente à contribuer à la recherche des solutions aux conflits familiaux qui minent la société rwandaise.

Le nœud des conflits prend ses racines entre conjoints

Bien qu’évitant de catégoriser strictement les différents conflits susmentionnés, Dr Ndushabandi ne manque pas de mentionner que "lorsqu’il ya conflit entre parents, les conséquences affectent inévitablement toutes les composantes de la famille".

Selon lui, ces conflits découlent de l’incompréhension mutuelle due aux mentalités divergentes, l’ignorance de la loi sur la famille, ou simplement à l’historique de leur cohabitation notamment aux éléments qui ont abouti à leur union.

La vice-maire du district de Gasabo, Languide Nyirabahire qui a assisté à la réunion a souligné que Gasabo est fait d’une partie rurale et d’une autre partie urbaine, ce qui fait que les causes des conflits familiaux peuvent varier selon le milieu qu’habite telle ou telle autre famille.

"Aux environs de la Ville, les conflits familiaux naissent de l’intérêt accordé aux propriétés foncières, notamment les champs encore cultivables," a déclaré la Vice-maire.

Nyirabahire a expliqué que les conflits surgissent surtout quand il faut revendre une portion de terre, et que les conjoints ne sont pas d’avis sur le même sujet, ou lorsque un des conjoints veut vendre à l’insu de l’autre pour des raisons diverses.

Elle a ajouté que les conflits s’étendent aux enfants surtout lorsque les parents créent des différences de considération entre eux pour des raisons diverses aussi.

Le chômage de l’un des conjoints ou carrément la pauvreté en famille sont autant d’autres paramètres qui sont à la base des conflits familiaux, a ajouté la Vice-Maire de Gasabo.

La prévention des conflits familiaux devrait débuter avant le mariage même

Pour prévenir les conflits sociaux, Nyirabahire préconise des conseils qui doivent être prodigués aux jeunes avant leur mariage en leur faisant comprendre que les biens matériels ne doivent pas guider au premier plan le choix de leur futur conjoint car, il est possible de les acquérir ensemble au ménage.

Selon elle, "beaucoup de ménages sont vite détruits lorsque les revenus familiaux baissent sensiblement et que l’un des conjoints ne parvient plus à supporter le nouveau train de vie familial".

Au sein même de la famille, les parents doivent s’appliquer à éduquer leurs enfants sur la vie familiale, selon la Vice-maire, et , "en cas de besoin avoir une part dans le choix du régime matrimonial sous lequel vont se marier leurs enfants en âge".

Elle invite tous les Rwandais à participer aux différentes initiatives du gouvernement qui s’exécutent à la base telle que "akagoroba k’ababyeyi" ou "Soirée entre parents" ainsi que "Ijisho ry’umuturanyi" ou "œil du voisin" qui, toutes visent à la convivialité entre voisins du village, et par conséquent, à la résolution locale des conflits.

Pour Immaculée Ingabire, Présidente de l’ONG Transparency International-Rwanda, "les conflits familiaux résultent de l’impréparation mentale suffisante des futurs conjoints par les Officiers de l’Etat civil qui enregistrent et agréent leur mariage ".

Ingabire fait remarquer que le sermon du Secrétaire Exécutif de secteur aux mariés le jour même de leur union est juste un passe-temps car,  "pendant qu’il fait le tour des textes juridiques en rapport avec la vie conjugale, les mariés s’impatientent dans la salle ne pensant qu’à la réception et sa suite".

Elle apprécie néanmoins l’action des églises qui, quant à elles, accordent quelques deux ou trois séances en raison d’une par jour, pour préparer les futurs conjoints à la vie conjugale avant la bénédiction à l’église ou à la mosquée.

Jonas Shema, Secrétaire exécutif du Secteur Gikomero, district de Gasabo, lui aussi est d’avis qu’ "un changement doit être fait en matière de préparation des futurs mariés par l’Officier de l’Etat civil afin de limiter les conflits postérieurs dus au fait de passer outre certaines informations relatives à la vie antérieure des fiancés".

Shema évoque à titre d’exemple certains garçons ou filles qui vont se marier ayant caché à leurs partenaires qu’ils ont des enfants avant cette union ou certaines filles qui vont au mariage avec déjà une grossesse d’un ex-copain.

A mi-parcours, les recommandations de cette recherche de l’IRDP s’appuient sur le renforcement de la communication entre parents-parents/ parents-enfants et enfants-enfants, car les conflits résultent assez souvent du manque de communication et par conséquent, de la suspicion.

Jean Louis Kagahe


 

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