https://www.traditionrolex.com/25 Munyanshoza, le sergent dévoué contre le négationnisme

Munyanshoza, le sergent dévoué contre le négationnisme

Par 2015-04-09 18:28:39

[caption id="attachment_639" align="alignnone" width="768"]Dieudonné Munyanshoza lors de la collecte des fonds pour les rescapés (Photo Gentil Moïse) Dieudonné Munyanshoza lors de la collecte des fonds pour les rescapés (Photo Gentil Moïse)[/caption]


 

Le chanteur rwandais, Dieudonné Munyanshoza, Gradé Sergent au sein de l’Armée Rwandaise de Défense, se veut être l’artiste engagé dans ses chansons où il dénonce certaines tendances négationnistes et celles qui revêtent un caractère trivial.

Dans une interview exclusive, le chanteur Munyanshoza surnommé Mibirizi, un nom dérivé de sa chanson populaire, a confié qu’il se sent motivé à faire la guerre par le biais de ses chansons, contre tout propos véhiculant un message négationniste.

« En tant que citoyen rwandais, j’ai pris les devants afin de combattre le négationnisme du Génocide ainsi que d’autres tendances à faire disparaitre la vérité sur le Génocide contre les Tutsi, » affirme-t-il. « J’ai entamé cette bataille lorsque je me suis décidé à rejoindre en 1993 la branche armée du Front Patriotique Rwandais qui a mis fin au Génocide de 1994, » montre-t-il qu’il reste fidèle à lui-même.

Le sergent chanteur explique que depuis son engagement dans la carrière musicale, le contenu de ses chansons venait souvent à la rescousse des victimes du Génocide pour les inciter à sortir de leur chagrin.

« C’est après le Génocide, en 1995, que je me suis rendu sur ma colline natale de Mibirizi située dans le District de Rusizi de la province Ouest, que j’ai réalisé les horribles massacres contre les Tutsi, son ampleur et sa gravité. Tout était détruit, toutes les propriétés des Tutsi brûlées, saccagées, la profonde tristesse des orphelins et des veuves en détresse m’ont incité à faire quelque chose et le recours à faire entendre leur chagrin dans les chansons fut vite adopté pour décrire cette situation macabre, » raconte le chanteur choqué de retrouver ses siens achevés aux coups de machettes et des massues.

Munyanshoza, qui fêtent ses quarante ans cette année, est convaincu du fait que la bataille pour combattre l’idéologie génocidaire doit être continuelle et acharnée d’où la volonté de l’Artiste-soldat de retrousser ses manches et composer plus de chansons à cet effet afin que ces temps obscurs se dissipent dans le ciel rwandais.

Sur l’ensemble de 50 chansons dont les messages dédiés aa la mémoire des victimes du génocide contre les Tutsi, Munyanshoza a publié deux autres comme « Mpore Rwanda » et « Ntacyambuza kubibuka » dont le contenu s’harmonise parfaitement avec l’engagement contre le Négationnisme et d’autres tendances favorables au divisionnisme qui est aa l’origine de la fente du tissu social rwandais.

Le fait qu’il est militaire et en même temps un chanteur engagé, Munyanshoza affirme que les deux vocations s’accordent bien pour accomplir la mission de bâtir une nation unie et solide.

« Je ne suis jamais dévié de cet objectif dans l’Armée car je travaille dans le département chargé du genre, culture et les relations avec les civils ; ce qui ne m’a jamais handicapé dans ma carrière. » a souligné le sergent qui est à l’origine de la renaissance de l’orchestre Impala de Kigali après que celle-ci s’était éteinte suite au Génocide de 1994.

Signalons que Dieudonné Munyashoza a aussi organisé un concert au milieu de la semaine écoulée dont l’objectif principal était de collecter les fonds qui viendraient en aide les veuves dépourvues de leurs enfants pendant le Génocide de 1994.

 Vital Muhirwa


 

 

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