https://www.traditionrolex.com/25 ”Chez nous, nous sommes pour le respect de la constitution, ” Frank Habineza

”Chez nous, nous sommes pour le respect de la constitution, ” Frank Habineza

Par 2015-05-18 18:50:27

[caption id="attachment_1001" align="aligncenter" width="769"]Frank HABINEZA, président du  Democratic Green Party of Rwanda (Photo Pascal Niyonsaba) Frank HABINEZA, président du Democratic Green Party of Rwanda (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

Au moment où l’on assiste à des remous politiques en Afrique suite à des révolutions et à des élections dont des fois les résultats ne font pas l’unanimité de la population, les politologues et les politiciens se prononcent sur le type de pouvoir qui éviterait le désordre dans la société. Le président du Democratic Party of Rwanda, le parti des Verts, M. Frank Habineza, parle sans gueule de bois de la conception de son parti sur le projet de société et l’alternance politique qui assurent la paix durable dans chaque pays.

Il revient dans un entretien sur le respect de la constitution…

La Nouvelle Relève (LNR) : Actuellement en Afrique on assiste à des mouvements de contestation comme on le voit au Burundi, comme il en fut au Burkina Faso et ailleurs. En tant que politicien puisque vous êtes président du parti, vous avez une explication spéciale sur ces différentes situations.

Frank Habineza (FH) : Chez nous, dans notre parti des verts du Rwanda, nous sommes pour le respect de la constitution. Chaque pays dispose d’une constitution et c’est quand il ya le tripatouillage de la constitution que l’autorité suprême du pays est en désaccord avec la population car celle-ci n’a plus de confiance en ses dirigeants. Elle opte ainsi pour la voie de la rue. Des exemples comme l’Uganda, le Zimbabwe, le Cameroun, le Soudan ont des constitutions qui ne limitent pas les mandats du président. Au Gabon, en Zambie comme au Togo lors des élections présidentielles, le candidat qui obtient beaucoup de voix est élu président sans devoir atteindre la barre de 50%. C’est leur constitution. Mais si c’est dans une République, le pouvoir ne doit pas se transmettre de père en fils car c’est contraire aux valeurs républicaines. Mais il est des fois où ces constitutions sont violées et il ya des mouvements populaires. Au Burkina Faso, il ya eu la contestation populaire à cause de la volonté de changer la constitution et cela s’est produit quand je venais d’assister à une rencontre à Ouagadougou. Au Burundi voisin, la paix est perturbée à cause d’un seul mandat. Au Soudan le président Omar Béchir est élu à plus de 90% et ne peut pas lâcher à cause des poursuites judiciaires…

Il faut respecter tous les articles de la constitution pour assurer la paix et la sécurité durable au pays.

LNR : Les mouvements de contestation, le tripatouillage des élections et le non respect de la constitution donneraient raison à ceux qui disent que les Africains ne peuvent pas se diriger démocratiquement et qu’il faut leur donner la leçon de la démocratie.

FH : Cela est faut. Je l’explique : celui ou celle qui dit que l’Afrique ne peut ne pas se diriger démocratiquement le fait sciemment comme celui qui a dit que l’Afrique n’est pas encore entrée dans l’histoire. La démocratie n’est pas occidentale car avant le contact avec l’Occident, il ya eu des Etats en Afrique qui avaient des structures démocratiques. Il faut rentrer dans l’histoire pour savoir qu’il ya eu des royaumes de Nubie, d’Axoum pour remarquer que l’Afrique a été le berceau de la civilisation de la science et il ne faut pas lui renier le berceau des institutions démocratiques.

LNR : Etes-vous démocrates dans votre parti ?

FH : Parlant de la démocratisation des partis politiques, nous devons savoir qu’il existe une constitution qu’il faut respecter. En plus de cela, il ya la loi sur les partis et le règlement d’ordre intérieur. Avec le respect de la loi, on évite des erreurs qui risquent de nous attirer les ennuis de la population.

LNR : Que pensez-vous des difficultés de l’alternance pacifique en Afrique.

FH : Le fait de s’accrocher au pouvoir relève de l’égoïsme, du népotisme et de l’exclusion des autres. La politique est un service à la population et l’on ne peut pas garder pour soi le service à la population. J’ai dit que le pouvoir relève de la volonte du peuple, il faut savoir partir quand il le faut . Quand on s’accroche on crée des problèmes.

LNR : Les pays occidentaux conditionnent l’aide au développement à une démocratie dans les pays africains. Que pensez-vous de cette forme de coopération bilatérale ?

FH : Normalement la coopération doit se faire dans le respect réciproque. Je comprends mal comment un pays doit dicter un autre la voie à suivre. Mais pour éviter qu’il y ait une immiscions étrangère dans les affaires internes d’un pays, il faut respecter la constitution, sinon il ya toujours la pression internationale.

LNR : Votre mot de la fin ?

FH : Notre parti Democratic Green Democratic Parti of Rwanda est membre du Forum des Formations politiques au Rwanda. Concernant le débat actuel pour une modification de la constitution afin de permettre au président du Rwanda de briguer un troisième mandat, on est pour le statu quo actuel. Le président est de notre côté, il ne faut ne pas modifier la constitution.

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba

 

 

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