https://www.traditionrolex.com/25 Jean Butoyi ”Nzovu” scrute le sport au Rwanda

Jean Butoyi ”Nzovu” scrute le sport au Rwanda

Par 2016-08-22 10:56:19

[caption id="attachment_3592" align="aligncenter" width="844"] Jean Butoyi (Photo S. Byuma)[/caption]

Le célèbre journaliste chevronné dans l’émission sportive à la Télévision Rwandaise (TVR), Jean Butoyi, alias ”Nzovu”, présente l’image du sport au Rwanda, dans son parcours à partir de 1994. Depuis deux décennies, ce passionné du sport l’a vu renaître et grandir après que le pays ait connu le génocide contre les Tutsi de 1994. Tout au départ, ce fut un sport réconciliant pour un pays déchiré par ce drame du dernier siècle et puis celui d’élites. Interview !

La Nouvelle Relève (LNR) : Vous êtes journaliste chevronné, animateur de l’émission sportive à la TVR. Certes, c’est la passion ou l’amour du travail qui vous anime.

Jean Butoyi (JB) : C’est la passion du sport en premier lieu et l’amour du travail ensuite. Depuis mon enfance, le sport n’était que mon rêve et ma passion ! A l’école, j’étais toujours le rapporteur des matchs comme le font les journalistes. Mes enseignants le savaient ! J’imitais le célèbre journaliste burundais : Tharcisse Harelimana qui animait une émission sportive à la radio, il est ma star ! En 1994, lors de retour des réfugiés rwandais, j’avais déjà mon diplôme des humanités complètes en agronomie décroché à l’Institut Technique Agronomique du Burundi (ITAB). Je fus surpris d’être invité à déposer ma candidature à la TVR pour animer une émission sportive. Le cameraman Muyenzi qui était déjà embauché, m’a encouragé à postuler, voilà en gros, comment je suis entré par la grande porte dans le monde des médias…

LNR : Pendant votre enfance, avez-vous joué au football ?

JB : Le sport était ma passion, comme je l’ai dit précédemment. Je jouais à toutes les disciplines sportives et je maîtrise leurs lois et règlements. Sur terrain, j’étais dominant, c’est pour cette raison qu’on m’a surnommé "Nzovu" ou "Eléphant" bien que je sois de taille moyenne en dehors des jeux !

LNR : Le début de votre profession était-il difficile ?

JB : Tout au début à la TVR, j’avais marre avec le kinyarwanda, car de fois, je parlais le kirundi tout en pensant que je parle le kinyarwanda. Finalement, avec beaucoup d’efforts, je suis parvenu à articuler correctement le kinyarwanda.

LNR : Par rapport à votre parcours professionnel depuis deux décennies, quelle analyse portez-vous sur la santé du sport au Rwanda ?

JB : L’état de santé du sport au Rwanda peut se résumer en deux périodes : 1994-2004 et 2005-2016. Après la tragédie rwandaise (génocide contre les Tutsi), le Rwanda n’a pas aussitôt intégré le sport d’élites, mais plutôt le sport cadré dans la philosophie de la réconciliation. On était relatif et flexible quant aux lois et règlements des disciplines sportives et cela, c’est entre 1994-2004, lorsque le Lieutenant Général Ceasar Kayizari était le Président de la FERWAFA. A cette époque, les équipes rwandaises comptaient plusieurs étrangers. On se souviendra qu’en 2004, le Rwanda a participé à la CAN à Tunis ! A cette même période, lors des jeux paralympiques, les Rwandais ont apporté des médailles en bronze. L’histoire se rappellera de Jean Nkundabera (2004) et Hermas Muvunyi (2014) titulaires de ces médailles. La Période 2005-2016 est celle réservée maintenant au sport d’élites qui fait recours aux professionnels, tout en respectant les closes des lois et règlements des disciplines sportives. Les Rwandais ont vu les équipes exceller dans le football, le volleyball, le basketball et autres… Force est de montrer aussi la création des académies sportives de part et d’autre dans le pays comme Isonga, SEC, Kiziguro et Rubavu.

LNR : Trouvez-vous que le Rwanda a connu les hauts et les bas au cours de son histoire dans différentes disciplines sportives ?

JB : Les grands événements restent toujours ancrés dans la mémoire de plusieurs Rwandais. En 2004, c’était son apogée, car il a été rangé parmi les équipes qui devaient se disputer la CAN. Par après, le Rwanda a chuté et puis relevé ! En 2011, les jeunes rwandais de moins de 17 ans, ont participé au mondial au Mexique. En 2013, grâce à l’entraîneur Stephen Philippe Constantin, les Amavubi ont battu la Libye et le Congo Brazza pour la qualification à la CAN 2014. Depuis lors, le Rwanda a dégringolé sur la liste de classement de la FIFA. On se souviendra aussi que le Rwanda a fait son histoire dans le volleyball (Zone 5).

LNR : Quels sont les défis que vous affrontez dans le métier du journalisme de sports ?

JB : Je remarque certains journalistes qui ne respectent pas les clauses déontologiques dans leurs commentaires sportifs. Il faut savoir que les journalistes sportifs doivent être formés comme il en est le cas dans d’autres pays. Le moment est venu à ce que les journalistes sportifs rwandais soient formés d’une part dans la matière même des disciplines sportives et d’autre part sur les principes d’éthique et de la déontologie.

LNR : Du camp des filles et femmes rwandaises, le sport a-t-il évolué au Rwanda ?

JB : Elles ont été intégrées dans différentes disciplines sportives, mais la lacune n’est pas à rechercher dans leur camp, mais plutôt dans la mentalité des Rwandais eux-mêmes et dans la classe des leaders politiques qui élaborent les politiques pour la promotion des sports chez les filles !

Propos recueillis par Safari Byuma

 

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