https://www.traditionrolex.com/25 Evariste Uwitije : l’accès aux TIC améliore l’éducation au Rwanda

Evariste Uwitije : l’accès aux TIC améliore l’éducation au Rwanda

Par 2016-08-29 10:13:53

M. Evariste Uwitije (Photo S. Byuma)

L’usage et le développement des nouvelles Technologies d’Information et de Communication (TIC) constituent un avantage pour l’amélioration du système éducatif au Rwanda. Elles offrent plusieurs facilités aux étudiants et professeurs dont la recherche rapide avec des informations mises à jour et variées. M. Evariste Uwitije, enseignant à l’Université Laïque Adventiste de Kigali (UNILAK) salue le leadership rwandais pour ses efforts conjugués dans le développement des TIC, car d’après lui, l’éducation au Rwanda connaît de plus en plus un fort engouement. Interview !
La Nouvelle Relève (LNR) : Vous êtes un personnage de l’UNILAK, quel est votre titre ?

Evariste Uwitije (EU) : Je suis Assistant administratif du Doyen de la Faculté des Sciences Economiques à l’UNILAK. Je suis dans cette institution depuis près de neuf ans.

LNR : Etes-vous de même avis que ceux qui pensent que de plus en plus des Rwandais préfèrent les sciences économiques que les sciences exactes ?

EU : Le constat est général, plusieurs étudiants s’orientent dans la Faculté des Sciences appliquées dont la finance et la comptabilité principalement, parce que ces sciences sont bel et bien appliquées dans leur vie professionnelle à la fin de leurs études. Ces sciences cadrent avec leur vie quotidienne alors que les sciences exactes comme la mathématique et la physique sont relativement un peu à côté de la vie socio-économique des Rwandais. En effet, elles exigent beaucoup de moyens financiers pour les appliquer dans la vie active et leur mise en application n’est pas aussi directe dans la vie sociale que celles appliquées. Un autre point à souligner est l’accès au travail : les lauréats des sciences appliquées ont plus de chance de décrocher du travail et de lancer des bureaux de consultance par rapport à ceux qui ont fini leurs études dans les sciences exactes. En gros, c’est ce qui justifie la préférence de certains étudiants des sciences appliquées…

LNR : Quelle analyse apportez-vous au système éducatif au Rwanda depuis la fin du génocide contre les Tutsi (1994) jusqu’à présent ?

EU : Dès la fin du génocide, l’enseignement au Rwanda n’a pas été stable en considérant ce drame qu’a connu le Rwanda et le retour des réfugiés venus de tous les coins de la planète ayant suivi des systèmes éducatifs divers. Il y eut alors beaucoup de réformes et plusieurs nouvelles sections ou facultés aussi bien au secondaire qu’à l’université. Par exemple, les sections techniques ont vu le jour comme la construction au niveau de l’école secondaire et dans les universités on a apporté plusieurs facultés qui rentrent dans le domaine technique, alors qu’avant le génocide contre les Tutsi, elles n’existaient pas. A présent, le système éducatif semble bien structuré bien que des changements et innovations y sont toujours introduits en espérant avoir le meilleur système éducatif escompté.

LNR : Trouvez-vous les étudiants rwandais plus expressifs en anglais qu’en français comme certaines personnes le prétendent ?

EU : Même s’il fut un moment où la langue française a été supprimée dans le système éducatif au Rwanda, on a vite compris qu’une seule langue dans l’enseignement n’est point un avantage ! C’est pourquoi le français a été réintroduit dans l’enseignement. Les écoles secondaires privées ont redémarré le cours du français dans leur curriculum, mais les universités tardent encore à décider de dispenser les cours dans cette langue de Molière.

LNR : L’UNILAK a-t-elle encore la culture des mémoires ?

EU : Certainement oui ! Les mémoires sont recommandés par notre université, mais pas avec une grande rigueur que jadis. Les étudiants les élaborent sous formes d’articles documentés à défendre. Les sujets abordés cadrent avec les orientations des Facultés. Les étudiants dans la faculté des Sciences Economiques choisissent des sujets en rapport avec les domaines de finance et comptabilité et ceux de la Faculté de Développement élaborent des sujets en rapport avec leurs études de même titre qu’il est le cas pour les étudiants de la Faculté de droit et d’autres. Le mémoire compte 20 crédits, ce qui est alors un travail non négligeable pour les étudiants.

LNR : Le système éducatif au Rwanda aurait-il une considération par rapport aux pays limitrophes et ceux de l’EAC ?

EU : L’usage et le développement des TIC dans le système éducatif au Rwanda reste un atout majeur pour son développement. Comme le leadership rwandais investit dans les TIC, la qualité d’enseignement s’améliore du jour au lendemain. Dans la région où le Rwanda se retrouve, il sera absolument en avance par rapport à ses voisins. La volonté politique de fructifier les TIC est la bienvenue, car elles restent une des voies pour mener des recherches et accès rapides aux informations à jour et variées.

LNR : Remarquez-vous que les TIC et/ou l’Internet peuvent faciliter le plagiat ?

EU : Affirmatif ! L’Internet permet aux étudiants de mener des recherches rapides et certains peuvent commettre le plagiat. C’est pourquoi, nous les enseignants sommes toujours assidus et vigilants sur les mémoires des étudiants. Nous leur demandons de citer toujours les sources et d’être dotés d’un esprit scientifique qui exige l’honnêteté scientifique.

LNR : Avez-vous un message particulier à adresser aux Rwandais ?

EU : Il faut que les parents suivent de plus près leurs étudiants. Ils les considèrent comme des adultes, pourtant, dans certains cas, les étudiants ont d’autres attitudes critiques…, Certains étudiants récalcitrants trompent leurs parents pour bénéficier de l’argent extra-académique. C’est un mal à dénoncer avec énergie, car cela risque d’altérer l’image de l’Université !

Propos recueillis par Safari Byuma

 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25