https://www.traditionrolex.com/25 Eugène Cyubahiro, ancien maire devenu entrepreneur

Eugène Cyubahiro, ancien maire devenu entrepreneur

Par 2016-09-05 10:14:34

[caption id="attachment_3674" align="aligncenter" width="764"] M. Eugène Cyubahiro (Photo S. Byuma[/caption]

 


Ancien maire de la circonscription de Bugarura dans l’actuel district de Musanze, nord, M. Eugène Cyubahiro se réjouit de sa contribution à l’élaboration de la politique nationale de Mutuelle de Santé. Depuis 1997, son entité administrative avait d’ores et déjà établi la Mutuelle de Santé. La population payait 500 FRW de cotisation et elle supportait 2000 individus les plus démunis pour accéder aux soins médicaux. En conséquence, la population abandonnait de plus en plus les actions visant à perturber la sécurité. En 2008, il a créé une entreprise d’aménagement des marais et de construction (E&E Contractors Ltd). Interview  !

La Nouvelle Relève (LNR)  : L’histoire parle de vous dans l’entité administrative de Bugarura ?

Eugène Cyubahiro (EC)  : Qu’elle parle de moi ou pas, je fus maire de l’entité  administrative de Bugarura localisée dans l’actuel district administratif de Musanze, au nord du pays.

LNR  : Seriez-vous parmi les concepteurs de la politique de Mutuelle de Santé ?

EC  : En 1997, notre administration avait d’ores et déjà mis en marche la Mutuelle de Santé. On avait marre avec le nombre illimité d’indigents. Nous devions signer des papiers attestant leur indigence. Vu cela, nous avions demandé à la population de cotiser, chacun, 500 FRW à titre de Mutuelle de Santé. Ce fut un grand succès, car la population se rendait aux districts de santé de Murandi et Rwaza pour des soins médicaux. En revanche, elle avait obtempéré de supporter 2000 individus les plus démunis pour se faire soigner. Les bénéficiaires payaient 40% et l’administration rendait les 60% restants. Les patients étaient éligibles aussi d’être transférés à l’Hôpital de Ruhengeri. Certes, cette expérience a attiré l’attention du Ministère de l’Administration locale qui nous avait rendu visite. Dix ans plus tard, la Mutuelle de Santé était déjà incluse dans le programme d’actions gouvernementales.

LNR  : A l’époque, la population était-elle assidue et participait-elle activement aux activités de développement sans toute contrainte~?

EC  : Un grand nombre était assidu et répondait favorablement à notre appel. C’est pourquoi par ailleurs, la population de Bugarura s’opposait aux actes barbares des Abacengezi, car elle était résolument intégrée dans la définition des programmes de développement de Bugarura, en décrivant les priorités. A titre de rappel, les Abacengezi n’avaient pas saccagé les deux centres de santé  : Murandi et Rwaza.

LNR  : Comment êtes-vous devenu alors entrepreneur ?

EC  : Il fallait quand même comprendre à temps et au moment opportun, la philosophie du leadership rwandais qui prétend avoir beaucoup d’entrepreneurs pour l’aménagement des infrastructures de développement du pays en parallèle avec la politique nationale de la création d’emplois. En 2008, j’ai mis mon pied dans l’entreprenariat. J’ai créé une compagnie nommée  : E&E Contractors LTD engagée dans les travaux d’aménagement des marais et construction.

LNR  : Avez-vous réalisé alors grand-chose dans ces deux domains ?

EC  : E&E Contractors LTD opère dans tout le pays. Nos réalisations sont beaucoup plus expressives dans le district administratif de Nyabihu, ouest notamment dans la localité de Bigogwe. Nous avons aménagé le marais de Cyugo dans le district administratif de Nyamagabe, Ouest, ceux de Nyanza respectivement  : Rufuka, Nyamizingo et Busagwe pour ne citer que cela.

LNR  : Avez-vous une certaine expérience à partager avec vos collègues entrepreneurs ?

EC  : Certainement, oui  ! Il faut être honnête, il faut respecter les clauses libellées dans le contrat, il faut être disponible et permanent sur terrain en vue de tout mettre en ordre dans le délai. Si beaucoup d’entrepreneurs courent plusieurs difficultés dans leurs activités, ce qu’ils leur manque le suivi…

LNR  : Quels en sont les défis ?

EC  : Il y a d’abord la lourdeur administrative dans le payement  : le payement tardif par le ministère habilité a de grandes répercussions sur la planification de l’entrepreneur. De fois, les banques nous pénalisent quand nous avons enregistré le retard de payement. Dans certaines circonstances, les techniciens peuvent être malhonnêtes et cela a une suite fâcheuse sur les constructions. Comme personne ne contrôle pas l’atmosphère et ses conditionnements, il arrive que les aléas climatiques détruisent les œuvres faites dans les marais. Par exemples, l’érosion issue des pluies torrentielles gâchent grand-chose quand notamment les constructions sont à pied d’œuvre.

LNR  : Quels sont d’après vous, les cinq éléments positifs dans la communauté rwandaise post-génocide ?

EC  : En premier lieu, le leadership rwandais en soi, en deuxième lieu, les infrastructures de développement construites dans tout le pays, en troisième position, la cohabitation pacifique des Rwandais (unité et réconciliation), en quatrième position, vient l’investissement économique et en cinquième et dernière position, la diplomatie rwandaise reste et demeure parfaite !

LNR  : Un message aux Rwandais ?

CE  : Que les jeunes rwandais épousent la politique nationale de la création d’emplois pour lutter contre le chômage et la pauvreté. Ils doivent suivre des formations professionnelles dans différents métiers, car ils sont catalyseurs de développement.

Propos recueillis par Safari Byuma


 

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