[caption id="attachment_1148" align="alignnone" width="740"] La prostitution favorise l’infection au VIH/Sida[/caption]

 

Le Centre Biomédical du Rwanda (RBC) a lancé une nouvelle stratégie de lutte contre le VIH/Sida qui consiste à focaliser les sites de prostitution dans les campagnes de sensibilisation organisées en vue de limiter la propagation de cette pandémie. Cette mesure a été prise après une recherche visant à localiser les sites de prostitution dans le pays.

Les résultats d’une recherche récente menée par RBC sur la prostitution révèlent l’existence de 168 sites de prostitution au niveau de tout le pays. C’est ainsi que certaines mesures ont été prises pour décourager de nouvelles infections au VIH comme la sensibilisation au niveau de ces sites.

Il a été décidé entre autres, le renforcement de la sensibilisation en ce qui concerne la prévention et la protection du VIH et autres maladies sexuellement transmissibles. Pour atteindre cet objectif, des séances de sensibilisation sont organisées chaque trois mois et ces sites de prostitution identifiés constituent les premières cibles pendant ces séances de sensibilisation, poursuit Dr Placide Mugwaneza.
Cette action vise à décourager de nouvelles infections au VIH/sida ainsi que renforcer la discipline quant à la prise des ARV, explique Dr Placide Mugwaneza chargé de lutte contre le VIH/sida au RBC

”Au cours de ces séances de sensibilisation, le message transmis concerne surtout la protection contre le VIH/sida en utilisant toujours les préservatifs pendant les rapports sexuels. Ensuite, l’on propose le dépistage régulier pour s’assurer de son état de santé, sans pour autant attendre des signes de VIH ;” explique Dr Mugwaneza.

Cette mesure de s’informer régulièrement sur son état de santé constitue une bonne occasion pour chacun et les prostitués (homme et femmes) en particulier, de prendre des précautions favorisant le maintien de sa bonne santé.

En cas d’infection au VIH, il faut toujours accepter de prendre les ARV à temps et éviter de nouvelles infections, car au fur et à mesure qu’on respecte la prescription de prise des ARV, on réduit les chances de nouvelles infections, a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, les résultats de cette recherche menée par RBC prouvent encore que 35% des prostitués d’entre 15-19 ans du sexe féminin, sont séropositives et 36% des femmes prostituées sont victimes des maladies sexuellement transmissibles. Ces résultats prouvent encore que 26,6% seulement d’entre elles disposent des notions essentielles sur le VIH/sida.

Selon les résultats d’une autre recherche initiée par RBC sur le VIH/sida menée en 2010, les prostitués constituent une particularité des personnes les plus infectées par le VIH/sida, leur taux d’infection est élevé par rapport aux autres catégories sociales.

D’après ces résultats, la ville de Kigali vient au premier rang où 56% des prostitués sont des séropositifs, tandis que les provinces du sud et de l’ouest sont les deuxièmes avec 55%, la province du nord suit avec 47% au moment où la province de l’Est n’a que 33% d’infection au VIH pour les prostitués.

En ce qui concerne l’infection au VIH pour cette catégorie, cette recherche de 2010 montre qu’entre 20-24 ans, les prostitués du sexe féminin sont plus infectées que ceux du sexe masculin, d’autant plus que leur taux d’infection est de 2,5% au moment où celui des hommes du même âge est de 0,8%.
La même recherche prouve en outre qu’à l’âge supérieur de 40 ans, les hommes prostitués sont plus vulnérables au VIH que les femmes d’autant plus que leur taux d’infection arrive à 8% et 4% pour les femmes du même âge. Cette croissance de taux d’infection pour les hommes de plus de 40 ans est justifiée par le fait que la plupart d’entre eux font des relations sexuelles extra conjugales non protégées, explique Dr Mugwaneza.

Ce dernier invite tout un chacun d’utiliser toujours les préservatifs en cas d’infidélité pour éviter de mettre sa vie en danger ainsi que faire le dépistage régulièrement pour s’informer de son état sérologique, afin de pouvoir prendre des ARV à temps en cas de besoin.

Chantal Namukunzi