https://www.traditionrolex.com/25 Anthony Twahirwa : “Je demande à tous nos clients d’utiliser les données météorologiques car elles sont fiables.”

Anthony Twahirwa : “Je demande à tous nos clients d’utiliser les données météorologiques car elles sont fiables.”

Par 2015-05-31 10:19:23

Anthony Twahirwa

La météorologie est une science qui a pour objet l’étude des phénomènes atmosphériques tels que les nuages, les précipitations ou le vent dans le but de comprendre comment ils se forment et évoluent en fonction des paramètres mesurés tels que la pression, la température et l’humidité. 

L’évolution de l’humanité a été marquée par des catastrophes naturelles d’origine atmosphérique, l’usage des données météorologiques a permis d’en faire une prévention et a aussi permis de développer d’autres domaines dans un monde en développement.

Au Rwanda, on a tendance à confondre les météorologues à des pluviateurs dans la conception ancienne ; ce qui prête à des équivoques.

Un entretien avec Anthony Twahirwa, chargé du service des changements climatiques et leur mise en application à l’office rwandais de la Météorologie a tenu à expliquer qu’il faut différencier la science de la croyance populaire.

Interview…

La Nouvelle Relève (LNR) : Sans devoir tourner autour du pot, on aimerait savoir ce que vous faites réellement dans le service météo car les populations ordinaires vous confondent avec les pluviateurs ou faiseurs de pluie et de beau temps dans le Rwanda ancien.

Anthony Twahirwa (AT)  : Au fait chaque pays doit avoir un service météorologique, nous conseillons à l’Etat et aux privés d’éviter des pertes énormes par des perturbations climatiques. Notre rôle est comme celui de la police dans la protection de la population contre les changements qui peuvent subvenir. Nous utilisons la technologie de pointe adaptée pour dégager les données sur un passé, le présent et même les prévisions pour le futur.

Nos données sont collectées dans les stations météorologiques locales, dans le centre régional de recherche météorologique sis à Nairobi pour l’Afrique de l’Est et nous livrons même les données internationales que nous recevons des satellites géostationnaires car l’atmosphère est sans limite comme vous le savez.

LNR  : Les néophytes dans la matière doutent toujours de vos prévisions et cette mentalité persiste.

AT  : Heureusement que tu dis que ce sont des néophytes dans la science météorologique mais ils ont aussi le droit de savoir ce que nous faisons comme prévision. Au fait, nous avons des prévisions à court terme dont la durée prévisionnelle est d’une minute à 3 jours, le moyen terme qui s’étend de 3 jours à 14 jours et le long terme qui s’étend de 14 jours à 3 mois. Il convient de dire que ces données sont toujours mises à jour soit pour une heure soit pour un jour pour appuyer les prévisions précédentes et nous demandons aux clients de suivre ces mises à jour.

LNR : Vous avez dit que chaque pays doit disposer d’un service météo. Il le faut absolument ?

AT  : il faut un service météo dans chaque pays, parce que la météo se retrouve au carrefour des secteurs clés de la vie de tous les jours. Je donne des exemples : en aviation il faut connaitre la pression atmosphérique et c’est pourquoi les longs trajets se font la nuit quand la pression n’est pas élevée. En énergie, la production de l’hydroélectricité dépend du débit des cours d’eau et du rythme pluviométrique qui les alimente, dans l’éolienne il faut tenir compte de la force du vent et de sa direction, dans l’énergie solaire, il faut des données sur la température diurne. Dans le transport terrestre, il faut protéger les marchandises périssables de l’humidité, il faut tenir compte de l’Etat des routes et des ponts. Concernant la construction, il faudra tenir compte de la direction du vent, de l’humidité de la terre et de la chaleur en profondeur. De même la distribution de l’eau va tenir compte des données hydrologiques et pluviométriques, l’agriculture est rythmée par les pluies et il faut connaitre la température en profondeur pour adopter les plantes. L’environnement et les intempéries comme l’érosion terrestre dépendent des données météorologiques. Même la médecine a besoin des données météorologiques car il ya des maladies qui sont rythmées par le climat comme la diarrhée et le paludisme.

LNR : Si la météo est une science carrefour, comment vous procédez pour disséminer les résultats de vos recherches ?

AT : En plus de notre site web et les emails réguliers, la voie classique de transmettre les données météo sont les médias : radio, télévision, les journaux écrits et les médias sociaux. Nous avons une nouvelle stratégie pour atteindre le fin fonds du pays, par les texto aux partenaires. De même nous imprimons les données pour ceux qui en font la demande.

LNR : Votre travail est scientifique, il ya des défis à surmonter comment se faire comprendre dans une société où le taux d’analphabétisme est encore élevé.

AT : Les prévisions météorologiques ne sont que provisoires car nous ne sommes pas capables de maitriser la nature. Il ya des microclimats dans des espaces iso thermiques, dans l’atmosphère il ya des forces énormes qui proviennent des sphères différents. Quand nous donnons des prévisions sur la pluie, nous ne sommes pas capables d’empêcher le vent de déplacer les cumulo-stratus et les nimbo- stratus qui sont source d’une pluie soudaine orographique. Nous ne sommes pas des faiseurs de pluies. Je demande aux usagers de bien consulter nos données car elles sont fiables à 85% et nous sommes capables de mesurer la marge d’erreur possible par les radars et les outils des centres régionaux. Je vous remercie et bon retour.

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba

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