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Interview exclusive

Par 2015-06-15 17:18:37

 

[caption id="attachment_1374" align="aligncenter" width="669"]Marc  Rwangalinde , président de l'Union des Coopératives  des Apiculteurs des Volcans (Photo Pascal Niyonsaba Marc Rwangalinde , président de l’Union des Coopératives des Apiculteurs des Volcans (Photo Pascal Niyonsaba[/caption]


 

 

Marc Rwangalinde : ”L’apiculture est confrontée à des défis majeurs comme l’usage des pesticides qui tuent les abeilles, le réchauffement climatique et la destruction des essences végétales.”
Le miel est un produit d’exportation et de consommation locale au Rwanda. Les apiculteurs qui entretiennent des abeilles connaissent eux seuls comment le miel se produit et comment il faut en augmenter la production. Un entretien avec le président de l’Union des coopératives apicoles des Volcans qui opère dans la province du nord du Rwanda, M. Marc Rwangalinde, a permis de cerner les contours du métier d’apiculteur qui reste ignoré. C’était en marge du salon de l’agriculture de Kigali, dans sa dixième édition de 2015.
Interview…

La Nouvelle Relève (LNR) : On vous trouve ici au Salon de l’agriculture entrain d’exposer les produits de l’apiculture notamment le miel et les bougies fabriquées à partir de la cire. Vous avez aussi à côté de vous des outils de l’apiculture. Comment vous avez abordé cette activité ?

Marc Rwangalinde (MR) : Chez nous dans le nord du Rwanda il y avait des forêts depuis longtemps et dans ces forêts on y cueillait du miel sauvage que l’on présentait comme cadeau à la cour royale du Rwanda ancien. Nous n’avons que modernisé l’activité traditionnelle de la région des volcans.

LNR : Vous parlez d’une modernisation de l’activité qui au début était artisanale, vous êtes à quel niveau ?

MR : UNICOOPAV c’est l’union des coopératives d’apiculteurs des volcans. Nous avons commencé à 3 coopératives et nous en sommes 7 composées de 412 membres. Nous possédons 200 ruches modernes et des ruches traditionnelles cylindriques. Au début nous utilisions des ruches traditionnelles et après des visites d’études, nous avons adopté des ruches modernes pour augmenter notre production.

LNR : Pouvez-vous nous expliquer comment ces ruches différent dans le rendement ?

MR : Une ruche traditionnelle peut produire 5 kg de miel par an alors que la ruche moderne peut donner une production de 30 à 50 kg de miel pour la même période. Mais pour se procurer d’une ruche moderne, il faut 45 000 frws ce qui implique un fonds pour avoir un nombre de ruches modernes.

LNR : Comment vous procéder pour avoir du miel en emballages ?

MR : Il faut choisir un endroit pour poser des ruches normalement c’est au milieu naturel avec un couvert végétal capable par sa floraison de fournir du travail aux abeilles car l’apiculture c’est l’entretien des abeilles. Or le miel provient des fleurs des plantes. Dans une ruche il ya 3 catégories d’abeilles : il ya des ouvrières, il ya la reine qui pond les œufs et il ya faux -bourdons males qui assurent la sécurité de la colonie. Les ouvrières passent leur journée à butiner dans les fleurs et déposent dans les rayons soit le pollen ou le nectar pour se nourrir et c’est cela le miel. Les abeilles sont les seules insectes domestiques qui sont entretenus par l’homme mais il ya aussi des abeilles sauvages qui vivent de leur moyens.

Pour récolter du miel, il faut une combinaison pour se protéger des piqures éventuelles et se munir d’un chasse-abeilles. Au début on utilisait la fumée cela est interdit car la fumée est nocive et le feu cause des incendies. L’extraction du miel se fait par des méthodes ancestrales comme la récolte du miel par pressage des rayons, mais aussi des méthodes modernes comme l’extraction par force centrifuge. Nous nous avons opté pour la méthode moderne d’où ces instruments que vous voyez. Et la production est vendue en emballage avec étiquette miel des volcans.

LNR : Quels sont les défis qu’il faut surmonter dans l’apiculture ?

MR  : L’emplacement des ruches doit être favorable aux abeilles, or il se trouve qu’au Rwanda on est tout près des champs et l’usage des pesticides tue les abeilles. Encore le réchauffement climatique et les saisons sèches très longues ou trop de pluies empêchent les abeilles de butiner car il n’ya pas de floraison. La destruction des endroits couverts de végétaux c’est aussi détruire le milieu naturel des abeilles. Il est difficile d’entretenir des abeilles en ville par exemple. Pour survivre et se reproduire, une colonie d’abeilles a besoin de ressources, qui lui proviennent essentiellement de la flore environnante. Les ouvrières s’emploient toute leur vie à récolter ces matières-premières (nectar de fleurs, pollen, propolis...) en vue de fournir à la ruche les matériaux qui lui sont nécessaires, et de produire de la nourriture. La qualité inaltérable du miel qu’elles produisent leur permet de le stocker sans pertes en vue des périodes moins propices comme lors de la saison sèche ou trop pluviale.

LNR : Votre mot de la fin ?

MR : L’apiculture est un métier que l’on ignore il faut un centre de formation en la matière. La demande en miel est supérieure à la production. Et, les petits producteurs comme nous, avons besoin d’une protection contre la concurrence des grands qui cassent les prix.

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba


 

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