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Focus : les enfants de la rue

Par 2015-06-22 16:04:40

 

[caption id="attachment_1426" align="aligncenter" width="573"]Hope Tumukunde Hope Tumukunde[/caption]

Malgré les solutions adoptées par les gouvernements, les villes continuent d’avoir une catégorie d’habitants sans logis que l’on nomme ”enfants de la rue” et le Rwanda ne fait pas d’exception. Les idées diffèrent sur les voies à entreprendre pour éradiquer le problème mais il s’avère que le problème persiste.

”La plupart des enfants de la rue ont des parents”

La Vice-Maire de la Ville de Kigali chargée des Affaires Sociales, Mme Hope Tumukunde, situe le fond du problème au sein des familles qui vivent dans la pauvreté, mais surtout des ménages désunies ou en désaccord.

Selon elle, il n’est pas à exclure qu’il y ait des enfants délinquants qui échappent à la discipline des parents ou des orphelins sans soutien, mais, dit-elle, ”la plupart d’enfants de la rue ont des parents, soit à Kigali ou dans les provinces”.

Tumukunde considère que ”les initiatives jusqu’ici entreprises pour sortir ces enfants de la rue ne se sont attardées que sur les symptômes du mal car les retirer du milieu des drogues et les récupérer pour les mettre dans un Centre de réhabilitation n’est pas la meilleure solution. Assez souvent, on les retrouve le lendemain dans la rue ”.

En tant qu’administrative, Tumukunde place la solution dans le dialogue et les débats entre habitants du village (Umudugudu), programme connu sous le nom de ”Akagoroba k’ababyeyi” ou ” soirée des parents”, initié dans le cadre de résoudre localement les conflits entre ménages, ceci étant fait par les voisins directs sous la supervision des autorités de base et les sages du quartier.

Tumukunde affirme que la solution au phénomène des enfants de la rue est à trouver au sein de leurs familles même, tandis que 20 % restant des enfants n’ayant pas de parents ou aux parents très pauvres feraient alors la préoccupation de l’Etat et de ses partenaires.

C’est à ce titre qu’elle interpelle les Responsables des confessions religieuses pour qu’ils usent de leur pouvoir moralisateur et unificateur pour ressouder les familles désunies ou en conflits afin de sauver l’avenir des enfants victimes innocentes.

Jean Louis Kagahe 


 

Martin Habimana


 

”La vulnérabilité et la perte des parents, principales causes de l’exode rural”

Les enfants de la rue sont exposés à toutes sortes de dangers qui peuvent gâcher le reste de leur vie. Martin Habimana est un jeune garçon de 20 ans natif de Nyamagabe (sud). Bien qu’il ait commencé sa vie dans la rue, actuellement il travaille dans un garage de Gikondo (à Kigali) parce qu’il a pris une décision ferme d’orienter sa vie dans la bonne voie pour jouir d’un bon avenir.

Selon ce jeune, la vulnérabilité et la perte des parents constituent les principales causes de l’exode rural des enfants qui vont chercher du travail principalement à Kigali. Mais en y arrivant la vie n’est pas du tout facile comme on le croit avant de quitter la maison.

La première difficulté réside au niveau du logement. Ainsi on se retrouve dans la rue, sans nourriture, sans abri ni de l’argent pour s’acheter quoi que ce soit, y compris le ticket pour retourner à la maison, explique Martin Habimana.

Dans ce cas, poursuit-il, on est exposé à tout danger possible comme viol, vol, consommation des stupéfiants, ainsi que d’autres actes immoraux qui peuvent gâcher le reste de la vie. De sa part, Habimana dit être parvenu à quitter cette vie malheureuse suite à sa décision d’orienter sa vie dans la bonne voie. Il a commencé à chercher de bons amis qui lui ont trouvé un emploi de domestique. Après il a trouvé un autre travail dans un garage où il travaille jusqu’à présent.

Habimana déclare qu’il aime son travail, respecte ses dirigeants et actuellement n’a plus de problème pour survivre. Il intervient dans sa famille en aidant sa mère à résoudre certains problèmes financiers.

Chantal Namukunzi


Taifa Ahmed


” Il faut s’attaquer en amont du problème”

L’un des encadreurs des jeunes à Kigali ne croit pas en l’efficacité de l’encadrement des jeunes de la rue pour en venir au bout du problème. Taifa Ahmed pense que la réponse à ce défi se trouve au sein des familles.

Selon Taifa Ahmed qui forme des jeunes au football à Kimisagara dans la fondation Espérance, il faut s’attaquer en amont du problème.

”C’est dommage qu’il y ait des enfants dans la rue alors qu’ils devaient être à l’école et en famille, ” regrette Taifa Ahmed. ” Il faut une synergie d’actions pour combattre ce problème, il ya ceux qui préconisent la rééducation et l’encadrement mais moi je pense qu’il faut une parenté responsable,” dit-il. ” Il faut que les parents prennent conscience d’encadrer leurs enfants en familles,” ajoute-t-il.

” Encore le gouvernement devrait définir sérieusement la taille de la famille et revenir sur les valeurs de la famille rwandaise, ”propose-t-il.

”Pour nous les organisations d’encadrement des jeunes, les efforts doivent être dirigés sur la socialisation d’un grand nombre de jeunes abandonnés à eux-mêmes. On peut récupérer ces jeunes et leur enseigner les métiers, le sport et le mouvement coopératif, mais d’abord il faut lutter contre les conflits et la pauvreté en famille,” souligne-t-il.

Pascal Niyonsaba


 

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