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Interview exclusive

Par 2015-06-29 14:52:37

[caption id="attachment_1471" align="aligncenter" width="714"]M. André GASHUGI ,DG  Rwanda National Investment Trust Ltd (Photo Pascal Niyonsaba) M. André GASHUGI ,DG Rwanda National Investment Trust Ltd (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

André Gashugi :
” Même le petit peuple qui ne sait pas comment rentabiliser une petite somme comme 2000 frws profitera de la nouvelle forme d’investissement qui leur permet d’entrer sur le marché des capitaux qui était l’apanage des plus fortunés.”

Le gouvernement, dans le souci de faciliter la culture de l’épargne et d’investissement au sein de la population, a lancé le marché des capitaux de Kigali qui doit réguler le marchéٞ obligataire, le marché monétaire et le marché financier. A travers ces marchés, les agents économiques ou compagnies ayant des excédents de Capitaux et d’autres qui ont besoin de financement se rencontrent. Les résultats ont été motivants depuis 2011 avec la vente des actions de la première compagnie enregistrée sur le marché. En 2014, l’Etat Rwandais a dû créer le Rwanda National Investment Trust pour faciliter même les petits agents économiques d’entrer sur les marchés obligataires, financiers et monétaires qui étaient jusqu’alors accessibles pour les plus nantis. Le directeur général de Rwanda National Investment Trust Ltd (RNIT), M. André Gashugi, s’est entretenu dans son bureau au cœur de Kigali avec la Nouvelle Relève sur les ambitions de cette nouvelle compagnie.

Entretien….

La Nouvelle Relève (LNR)  : Vous êtes DG de RNIT ou Rwanda National Investment Trust Ltd, c’est un nouveau nom dans le secteur des finances au Rwanda n’est-ce pas ?

André Gashugi (AG) : Oui, le RNIT Ltd est une nouvelle compagnie qui a été créée récemment par le gouvernement Rwandais car le conseil d’administration a été mis en place le 29 juillet 2014 et le DG a été désigné par le conseil du gouvernement le 10 septembre 2014. C’est une compagnie qui opère sous les auspices du ministère des finances et de la planification économique (Minecofin) et qui est à 100% de l’Etat Rwandais. C’est une institution première d’investissement au Rwanda pour appuyer les petits agents économiques et même les institutions gouvernementales d’accéder au marché financier tout en créant un environnement de la promotion de l’épargne et du développement du marche financier au Rwanda.

LNR : Le secteur des finances a ses propres terminologies rébarbatives. Pouvez-vous nous expliquer comment vous allez faciliter aux petits agents économiques d’accéder au marché financier, alors que c’est le secteur des grandes compagnies ?

AG : Au fait nous dépendons du marché des capitaux qui est l’organe de régulation des marchés financiers, monétaires et même obligataires au Rwanda. Avant de dire quoi que ce soit sur le RNIT, il faut expliquer comment fonctionne le marché de capitaux au Rwanda.

Au fait, c’est un marché où se rencontrent les vendeurs et acheteurs par le biais d’un intermédiaire (brooker). Les produits sur ce marché sont soit des actions dans des compagnies et des obligations sous forme de bonds de trésor. Pour vendre il faut des minima. Ici je m’explique, une compagnie qui a mis ses actions sur le marché peut exiger que le minimum à acheter est 1000 parts sociales, si le prix est 105frws il faudra 105 000 frws pour acheter ce minimum. Le RNIT existe pour que même quelqu’un qui dispose d’une somme de 2000 frws puisse investir dans les actions ou les obligations dans une société donnée sans être bousculé par les grands.

LNR : Comment vous allez vous y prendre pour attirer les petits investisseurs qui ignorent comment placer l’argent ou qui ont peur de perdre le peu qu’ils ont ?

AG : Les petits agents économiques ont la capacité d’investissement cachée. Quand on les met ensemble, ils réunissent une somme compétitive sur le marché financier. Dans la pratique, le RNIT va rassembler les petits opérateurs économiques dans un Trust collectif : chaque opérateur/investisseur peut amener sa petite somme quand l’appel sera lancé sans devoir payer un intermédiaire. Le trust collectif est géré par un dépositaire qui est une banque alors que le RNIT doit analyser les opportunités sur les marchés financiers et obligataires pour placer l’argent que les agent économiques ont placé dans le trust.
Pour être concret, par exemple le RNIT peut décider d’utiliser 30% du fonds du trust collectif dans l’achat des actions d’une compagnie et utiliser 100% du fonds du TRUST collectif dans l’achat des obligations. Ici le prix des actions est volatile c’est pourquoi il ne faut pas dépasser 30% du fonds tandis que pour les obligations il ya une marge bénéficiaire fixe lors de la vente. Comme on peut le remarquer, les petits agents économiques même ceux de l’informel auront accès au marché financier avec leurs moyens limités.

LNR : Vous êtes à quel niveau pour gagner la confiance de ces clients potentiels ?

AG : Nous avons terminé notre plan d’action, et nous sommes au stade de la sensibilisation, le 25 juin 2015 nous avons rencontré les anciens combattants. Notre cible est principalement les institutions financières comme les banques, les assureurs, les micro finances, les institutions qui ont des comptes d’épargne à terme qui cherchent un nouveau placement rentable, les établissements publics qui ont des fonds qu’il faut utiliser et les particuliers qui veulent épargner et investir..

LNR : Ces types d’institutions existent-elles dans les autres pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ou ailleurs ? Il ya des réussites qui vous inspirent ?

AG : En EAC, nous savons que les particuliers du Kenya se sont mis ensemble pour lancer leur Trust Unité, mais en Tanzanie le Trust collectif a été créé par l’Etat comme il en est au Rwanda. En dehors de l’EAC, il ya 7707 fonds des trusts collectifs qui totalisent 15 trillions de dollars, en Inde ils ont démarré en 1964 et ils ont 195.32 milliards de dollars pour 785 fonds de trust collectifs. Au Pakistan, ils sont à 2.83 milliards pour 56 fonds de trust, alors que la Tanzanie qui a lancé le système, est à 0.118 milliards de dollars pour 5 fonds. Nous allons travailler sous la houlette du marché des capitaux du Rwanda et nous allons travailler dans la transparence, nous avons des experts d’investissement financier. Nous espérons de bons résultats.

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba


 

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