https://www.traditionrolex.com/25 Parc de l’Akagera : l’écosystème bientôt rééquilibré

Parc de l’Akagera : l’écosystème bientôt rééquilibré

Par 2015-07-05 15:46:06

[caption id="attachment_1482" align="aligncenter" width="707"]Les lions à leur arrivée au Parc (Photo RDB) Les lions à leur arrivée au Parc (Photo RDB)[/caption]


 

Sept lions dont deux mâles et cinq femelles en provenance de l’Afrique du Sud sont venus s’ajouter à la population animale du Parc National de l’Akagera au début de la semaine dernière avec entre autres objectifs, rétablir l’équilibre de l’écosystème et attirer plus de touristes.

Dès leur arrivée au Nord du Parc de l’Akagera, ces fauves ont été installés dans un enclos aménagé pour cette fin afin de pouvoir se reposer et être nourris après un long voyage en avion.

Comme l’a indiqué à la presse le Patron de la Compagnie gestionnaire du Parc , AMC ( Akagera management Company), Gees Grunel, ces lions devront passer plus ou moins 15 jours dans cet enclos où ils seront nourris et pourront s’adapter au nouvel environnement avant d’être lâchés dans la nature où ils pourront être libres et se nourrir d’eux- mêmes.

Néanmoins, explique Gees, ”ils seront munis d’un bracelet électronique pour que chaque fois qu’il sera nécessaire ils soient repérés, grâce au système GPS pour des raisons multiples entre autres pour leur sécurité et celle des touristes.”

Nécessité d’un équilibre de l’écosystème et attrait des touristes

Concernant la motivation de leur introduction dans le parc, Gees avance la nécessité d’un équilibre de l’écosystème. ”Il est vrai qu’au parc de l’Akagera nous avons déjà beaucoup d’animaux herbivores, mais en même temps l’espace du parc ne s’agrandit pas,” dit-il.

”Pour établir l’équilibre de l’écosystème, il faut bien des lions qui se nourriront d’une partie de ces herbivores qui continueront toutefois à se reproduire,” ajoute-t-il.

”D’autre part, les lions deviennent de plus en plus rares dans les parcs nationaux de par le monde. L’introduction de cette espèce dans notre parc attirera davantage les touristes et remontera par conséquent les revenus en devises,” souligne-t-il.

Interrogé sur un éventuel tarif particulier qui sera fixé pour visiter ces prédateurs, Gees a souligné que pour l’instant, ce qui préoccupe est leur intégration dans ce nouveau milieu et que le reste viendrait après.

Quant à leur alimentation, il a souligné que le lion ne se nourrit que quand il a faim, et qu’un zèbre ou un buffle bien charnu suffirait aux sept lions pour trois jours. Déjà, au matin du 1 er juillet, un buffle a été abattu pour eux car ils sont encore enfermés, mais quand ils seront dans la nature, ils se débrouilleront, peut-être en raison d’une ou deux antilopes par jour ou d’un zèbre.

La démarche d’acquérir les lions s’était orientée vers le Kenya

Lorsque la nécessité de réintroduire des lions dans le Parc de l’Akagera s’était fait sentir après l’extinction de ceux qui y vivaient, le Gouvernement rwandais avait amorcé les démarches en direction du Kenya, mais la démarche a pris plus de temps que le besoin se faisait sentir.

Michel Masozera, membre du Conseil d’Administration de l’AMC (Akagera Management Company) a justifié ce retard par les questions des Kenyans qui n’ont pas trouvé de réponses.

”Lorsque les négociations avec les institutions kenyanes de la Conservation de la nature étaient sur la bonne voie, une suspicion s’est intercalée parce que nous devions justifier ce qui a exterminé les premiers lions qui vivaient dans le Parc National de l’Akagera. Cette justification ayant été difficile à donner de par sa nature, nous nous sommes orientés vers l’Afrique du Sud qui a accueilli favorablement notre demande.”

Ces sept lions viennent de deux parcs de l’Afrique du Sud dont Tembe Park et Phinda Game.
D’autre part, ces lions ont été donnés gratuitement au Rwanda, seulement leur déplacement de l’Afrique du Sud au Parc de l’Akagera a coûté 300.000$.

Pour Masozera, la réintroduction des lions fait partie d’un large programme de restauration de ce parc, et c’est une preuve d’une capacité de le gérer.

La disparition des lions de l’Akagera date de plus ou moins 9 ans

Selon des informations concordantes, les restes du dernier lion de l’Akagera auraient été retrouvées dans ce parc en 2006, mais les informations faisant état de leur extermination circulaient déjà en 2005.
En effet, la disparition des lions de l’Akagera est née au départ de l’incompatibilité de cohabitation avec le bétail des éleveurs venus en grand nombre en 1994 et qui avoisinaient le parc.

Des rapatriés de 1959 venus en masse de l’Uganda et de la Tanzanie ont occupé une bonne partie du parc de l’Akagera à partir de 1994 et leurs vaches étaient régulièrement tuées par les lions.

Pour protéger le reste de leurs troupeaux, ils ont choisi de tendre des pièges ou du poison à ces prédateurs qui, du reste étaient nombreux au parc. Certains sont tombés dans ces pièges et ceux qui n’en sont pas morts se seraient sauvés du Parc selon les riverains de ce dernier.
Aujourd’hui des mesures de sécurité réciproque existent

Pour protéger les populations locales et les animaux qui se faisaient tuer une fois sortis du parc, ce dernier est aujourd’hui ceint d’une clôture en fils barbelés électrifiés à moindre intensité, juste pour ramener à l’ordre tout animal qui aurait tendance à sortir du parc.

Selon le Maire du District de Kayonza qui abrite une grande partie du parc, John Mugabo, les paysans sont actuellement fiers de cohabiter avec le parc car, non seulement les animaux ne sortent plus pour leur causer des dégâts, mais aussi ils bénéficient annuellement de 5% des revenus réalisés par le parc.
D’autre part, ils y trouvent de l’emploi, des Centres de santé et des écoles sont construites en leur faveur.
Bref la cohabitation entre paysan et le parc ne pourra être perturbé même avec l’arrivée des lions.

Jean Louis Kagahe

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