https://www.traditionrolex.com/25 Braconnage : EALA appelle au durcissement de la législation

Braconnage : EALA appelle au durcissement de la législation

Par 2016-08-29 09:00:59

Braconniers emportant l'ivoire après avoir abattu un éléphant (Photo archives)

L’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) appelle les Etats partenaires de la Communauté Est-Africaine à adopter une nouvelle loi sur la faune avec des sanctions renforcées, et d’améliorer les stratégies et les mesures de protection dans le but de sauver la faune de la région.

Le constat du comité de l’EALA sur l’agriculture, le tourisme et les ressources naturelles indique que les éléphants et les rhinocéros sont les animaux les plus vulnérables au braconnage, mais d’autres espèces, y compris des léopards, des pythons, des tortues marines et d’autres sont également en voie de disparition.

Le rapport d’activités de surveillance du comité affirme que les facteurs contributifs comprennent des faiblesses persistantes dans la législation régissant la criminalité de la faune, ainsi que la mauvaise administration et de faibles niveaux de conformité.

”Le Comité recommande au Secrétariat de l’EAC d’accélérer la stratégie de lutte contre le braconnage en cours, le commerce illicite et le trafic des produits de la faune pour favoriser la coordination régionale”, a déclaré le président du comité des parlementaires de l’EALA, l’Honorable Christophe Bazivamo issu du Rwanda.

A ces propos il ajoute, "nous recommandons au Secrétariat de l’EAC à élaborer des stratégies communes, des normes et des lignes directrices pour la conservation des ressources naturelles partagées. Le Comité exhorte également les pays de l’Afrique de l’Est, et ceux par lesquels transite l’ivoire, de créer plusieurs agences de sécurité disposant d’unités Forces anti-braconnage national. "
Le rapport a été présenté mardi dernier lors du début de l’Assemblée de l’EALA réunie en sa séance ordinaire à Arusha, en Tanzanie.

D’autres mesures préconisées comprennent la formation d’unités spécialisées pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages, l’amélioration de la collaboration entre institutions, et d’accroître la coopération internationale.

La criminalité de la faune est l’une des formes d’activités illégales les plus lucratives à travers le monde

Outre l’exhortation des Etats partenaires de l’EAC à réinvestir une partie des recettes perçues du tourisme dans les communautés vivant autour des parcs nationaux pour promouvoir la conservation, Bazivamo a également souligné l’importance pour les gouvernements régionaux de "résoudre les problèmes des milices, la corruption et la gouvernance en général."

Le Kenya continue d’être une voie de transit pour l’ivoire en Afrique, en grande partie par son Port de Mombasa, qui "représente les plus gros volumes de saisies d’ivoire en Afrique," avec plus de 10 tonnes d’ivoire illégal interceptées entre janvier et octobre 2013.

Bazivamo a noté que, dans la région, certaines des lois et des règlements connexes relatifs à la gestion de la faune n’ont pas été révisées pour faire face aux menaces modernes de la faune.

Même lorsque les lois modernes existent, a-t-il dit, il y a souvent insuffisance de leur application dans l’administration.

L’article 116 du Traité de l’EAC stipule que les Etats membres s’engagent à élaborer une politique collective et coordonnée pour la conservation et l’utilisation durable de la faune et d’autres sites touristiques dans le bloc des six nations.

Elle appelle les Etats membres, entre autres, à harmoniser les politiques en matière de conservation de la faune à l’intérieur et en dehors des zones protégées, et de coordonner les efforts dans le contrôle et le suivi de l’empiétement et le braconnage.

Les pauvres sont utilisés par les criminels riches

”Les activités de braconnage ont évolué à partir des braconniers individuels ou des gangs ad hoc à l’augmentation de récurrences d’attaques par des groupes bien nantis et organisés, y compris les réseaux criminels transnationaux”, a souligné Bazivamo.

”Le braconnage est organisé par les gens riches qui utilisent les pauvres”. A ajouté Bazivamo.
Il a évoqué un cas survenu en janvier dernier, lorsque les braconniers d’éléphants en Tanzanie ont abattu un pilote d’hélicoptère britannique, Roger Gower, 37 ans, qui se battait contre le braconnage dans le Parc national du Serengeti.

Les législateurs ont conclu que le braconnage commercial est fait par des gens riches qui possèdent des armes, des véhicules et peuvent corrompre les gardes des parcs.

L’une des zones scrutées était le parc national du Serengeti, le sanctuaire de la faune le plus connu dans le monde, le plus ancien et le plus populaire parc national de la Tanzanie, qui est aussi un site du patrimoine mondial.

Les législateurs ont observé que le commerce illégal d’espèces sauvages prive l’EAC et les Africains de l’Est du capital naturel et du patrimoine culturel, avec des conséquences économiques et sociales considérables.

Au cours du débat sur le rapport, le député kenyan de l’EALA, Abubakar le Ogle, a souligné que la Chine est considérée comme ayant des liens de "la plus grande magnitude" au braconnage et au commerce illégal de l’ivoire dans la région.

Des rapports ont indiqué que les gangs criminels asiatiques conspirent avec les responsables régionaux corrompus à la circulation de grandes quantités d’ivoire et la négociation est si envahissante qu’elle implique même des visites diplomatiques de haut niveau.

Le député rwandais de l’EALA, Honorable Martin Ngoga a dit qu’il avait été surpris la semaine précédente à la lecture des rapports de police à Kigali, qu’elle détenait 10 personnes, y compris les étrangers, arrêtés alors qu’ils tentaient le trafic de défenses d’éléphants à travers le Rwanda. "Ceci est quelque chose de surprenant, dans la juridiction rwandaise", a déclaré Ngoga.

Il a également dit que les peines imposées aux criminels ne sont pas assez dissuasives.
En mars dernier, les tribunaux rwandais ont condamné trois Guinéens et un Rwandais à six ans de prison après avoir plaidé coupable du trafic d’environ 88kgs d’ivoire.

Pour faire face adéquatement à de tels crimes, Ngoga a suggéré que la peine devrait être beaucoup plus élevée pour dissuader les criminels.

Le Code pénal du Rwanda (article 417) stipule que ”quiconque braconne, vend, blesse ou tue un gorille ou d’autres espèces animales protégées ou en voie de disparition est passible d’une peine d’emprisonnement de plus de cinq ans à 10 ans et une amende de 500 000 à 5.000.000Frws”.

L’ancien procureur général rwandais, Honorable Ngoga, a également suggéré que plus d’attention et des fonds soient mis dans les efforts régionaux de renforcement des capacités.

Jean Louis Kagahe

 

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