https://www.traditionrolex.com/25 Le Rwanda exporte son expertise en eau et assainissement

Le Rwanda exporte son expertise en eau et assainissement

Par 2015-02-27 17:00:27

[caption id="attachment_153" align="alignnone" width="738"]Aime Muzora ,eau et assainissement au Ministère rwandais des Infrastructures (Photo Pascal Niyonsaba) Aime Muzora ,eau et assainissement au Ministère rwandais des Infrastructures (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]

Le Rwanda pilote depuis 2014 un macro projet de distribution d’eau potable et d’assainissement dans10 pays africains. Le programme touchera une population de 5 millions et le Rwanda doit jouer un rôle de leader dans la mobilisation des fonds, donner des conseils dans la mise en application du programme et d’être à la tête de l’équipe de suivi et d’évaluation du programme. Le directeur de l’eau et assainissement au ministère rwandais des infrastructures, M. Aimé Muzora, donne des éclaircissements sur ce programme.
Interview…

 

 
Pascal Niyonsaba : Dernièrement il ya des informations qui circulent comme quoi le Rwanda a été choisi par l’Union Africaine comme pays leader dans un programme de distribution d’eau potable et d’assainissement dans un nombre de 10 pays africains. S’agit-il de financer d’autres pays alors que le Rwanda n’est pas autosuffisant en la matière ?

Aime Muzora : Au fait il ya eu une mauvaise compréhension de l’information au fur de nos discussions vous allez savoir ce n’est pas un projet du Rwanda mais un projet dont le Rwanda est leader par le choix des autres pays membres de l’Union Africaine. Au fait en 2008, il ya eu à Sham-el-Sheikh en Egypte un sommet de l’Union Africaine et il a été question de présenter des rapports pays par pays sur les acquis en matière d’eau potable et assainissement. Le rapport du Rwanda montrait une couverture de 76% alors qu’en 1994 elle était de 3%, ce fut un record car même avec la troisième place sur le continent africain, il était le seul pays à avoir réaliser de grandes choses en un laps de temps (la Tunisie qui était 1ère avait fait un pas de 77% à 84%). Parmi les résolutions l’on décide d’accélérer le processus de distribuer l’eau potable et les programmes d’assainissement.

 
P N : Parlez-nous de ce programme et du choix du Rwanda comme leader ?

A M : Au fait en 2014 , l’Union Africaine a adopte que le Rwanda soit leader du programme de distribution d’eau potable et d’assainissement dans les 10 pays choisis en Afrique du fait des résultats atteints par le Rwanda en un délai aussi court. Les pays concernés sont les plus fragiles : 10 pays francophones et 4 pays anglophones, il s’agit du Burundi, de la Centrafrique, du Tchad, du Libéria, du Madagascar, du Mali, de la Sierra Leone, du Soudan du Sud, du Lesotho et de la Mauritanie. Le Lesotho et la Mauritanie font l’exception de ne pas être plus fragiles.

 
PN : Comme on le voit ces pays sont séparés les uns des autres et ont des réalités différentes, comment va fonctionner le programme ?

AM : La résolution de 2008 mentionne 5 millions d’habitants qui doivent bénéficier du programme. En 2014 il ya eu adoption de « Kigali Action Plan » ou » Plan d’action de Kigali ». Les 10 pays concernés sous le leadership du Rwanda ont présenté des plans d’action qui cadrent très bien avec le programme adopté dans un sommet qui a lieu à Kigali. Globalement, l’on trouve 172 projets dans 172 zones géographiques différentes des 10 pays du programme.

 
P N : Pour plus d’éclaircissements il ya deux volets inséparables : eau et assainissement pour 5 millions de population dans 10 pays africains. Il ya de quoi s’attendre sur le terrain ?

AM : En matière de distribution d’eau potable, il y aura des installations d’approvisionnement en eau par les forages, la création de puits modernes et bornes fontaines. Il y aura aussi des systèmes d’approvisionnement eau à petite échelle et des systèmes de collecte d’eau de pluie.

Le « Plan d’action de Kigali »prévoit, en matière d’assainissement de base, de créer des fosses septiques, des latrines améliorées et latrines écologiques, un nombre de 150.568 installations en tout.

 
P N : Quel est le rôle du Rwanda dans ce programme qui s’avère ambitieux ?

AM : Tout le programme doit coûter une somme de 334 millions d’Euros. Le rôle du Rwanda est de mobiliser les fonds de base (Seeds Funds) qui s’élève à 50 millions d’Euro. Le Rwanda en tant que leader du programme doit être le porte-parole auprès des partenaires comme la Banque Africaine de développement, l’UNICEF et autres partenaires en développement qui interviennent dans le secteur d’eau et assainissement. Une fois le fonds de base réuni, chaque pays aura 5 millions d’Euros et va coopérer avec ses partenaires pour trouver la somme restante pour financer le projet.

 
PN : Tout projet a des étapes conception, élaboration, présentation et adoption, mobilisation de financement, la mise en application, le suivi et évaluation pour plus d’efficacité. On va agir comment pour atteindre les résultats escomptés ?

AM : Une fois le financement trouvé, les pays bénéficiaires devront lancer l’exécution du projet tandis qu’il y aura une équipe de monitoring et d’évaluation composée d’un représentant de chaque pays bénéficiaire du programme, et ils vont y collaborer avec les délégués de l’Union Africaine, du conseil des ministres africains chargés de l’EAU, d’un délégué de la Banque Africaine de Développement et d’un représentant du gouvernement rwandais. Je le répète, le Rwanda a été choisi pour apporter son expertise de leadership.

 

 

P N : Des programmes de type panafricain ont été souvent qualifiés d’éléphants blancs car à la fin les résultats ont été décevants. Vous n’avez pas d’inquiétude ?

AM : Il n’ya pas de quoi s’alarmer car chaque pays membre a montré sa détermination à réussir ce pari : lors du sommet d’Addis Abeba en janvier 2015, l’ambassadeur du Rwanda à l’Union Africain a rencontré ses pairs des 10 pays bénéficiaires du programme et l’ambiance a été de réussir à tout prix le programme qui vise le bien-être de leurs populations. Même la Zambie a voulu être ajoutée au « Plan d’action du Kigali sur l’eau. » Encore il faut savoir que l’Union africaine a souhaité que l’année 2015 soit une année de moindres dépenses en matière d’eau et assainissement ( blanc Year) en limitant les réunions coûteuses pour orienter le financement dans les travaux tangibles sur le terrain.

 
PN : Enfin, quel profit le Rwanda va-t-il en tirer ?
AM : Ce projet a été confié au Rwanda pour partager son expérience avec les autres pays en difficulté dans le secteur eau. Cependant, l’on pourrait dire qu’au niveau politique le rôle du leadership confié au Rwanda dans ce projet favorise la visibilité du pays. Au niveau technique, le Rwanda pourra profiter également du financement de différentes initiatives. Par exemple si l’on organise une formation sur le suivi et évaluation du projet, les techniciens rwandais en bénéficieront aussi,…

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25