Le FPR-Inkotanyi qui a mené avec succès une lutte armée pour la libération du peuple rwandais, se trouve, 21 ans après, face à un processus de lutte pour la libération économique. Les points de vue de certains individus contactés sont variés : ils vont de la lutte contre la corruption 

”Que les instances habilitées prennent des mesures sévères contre la corruption et les détournements”

Malgré la croissance économique qui se remarque dans les différents domaines de la vie nationale, 21 ans après la libération, le renforcement des efforts doit se poursuivre et être orienté dans certains domaines clés tels que l’identification des potentialités, l’élaboration de la planification, l’amélioration du système éducatif et lutte contre la corruption, précise Mme Claudine Nishimwe.

Pour bien atteindre la libération économique, dit-elle, le pays doit d’abord mettre en place une politique pouvant conduire la population à l’autosuffisance ou la libération économique.
Chaque citoyen devrait également avoir l’assurance dans son fort intérieur de ce dont il est capable pour se libérer économiquement et savoir surmonter les difficultés qu’il peut rencontrer.

Pour se libérer économiquement, il faut aussi améliorer la qualité du système éducatif pour l’adapter aux réalités du monde actuel en privilégiant l’enseignement technique et professionnel, qui à son tour favorise la création d’emploi, déclare Claudine Nishimwe.

Cette dernière recommande que les instances habilitées prennent des mesures sévères contre la corruption et les détournements, devenus un fléau pour la plupart de pays africains.
En l’absence d’initiatives individuelles ou collectives de production de richesses, l’Etat reste la seule vache à lait. Si l’argent qui part en fumée était effectivement investi en faveur de la population, le pays aurait fait un grand bond en avant sur la voie du développement.

Chantal Namukunzi

”Encore du chemin pour atteindre la libération économique effective ”

Vingt et un an après la Guerre de libération nationale, les  Rwandais se réjouissent de la sécurité et de la stabilité dont jouit le pays, ainsi que des actions entreprises vers un développement durable, mais pour René Rwanyange, une libération économique est loin d’être effective.

Selon lui ”le pays a fait un pas de géant dans le cadre de la libération sociopolitique, mais il reste encore à faire pour la libération économique tant que le pays reste dépendant.”

A cet effet Rwanyange loue les efforts fournis par les hauts leaders du pays pour inviter les Rwandais à militer pour leur dignité et leur résilience.

Rwanyange fustige l’attitude de certaines puissances étrangères qui leur mettent les bâtons dans les roues en voulant leur dicter ce qu’ils doivent faire en échange de l’aide au développement.

Concernant la libération économique individuelle, bien que la lutte contre la corruption soit entretenue avec fermeté, il ne manque pas de déplorer un déséquilibre économique remarquable entre les composantes de la société rwandaise.

Revenant sur la lutte contre la dépendance étrangère, il considère que les Rwandais devraient profiter du bon leadership dont le pays jouit et travailler dur, bien que le marché de l’emploi devient de plus en plus serré par rapport aux demandeurs.

Toutefois, ajoute-t-il, les Rwandais doivent en même temps profiter de l’intégration régionale et sous-régionale en orientant surtout leur vision vers l’intégration économique, aussi bien sur le plan du commerce transfrontalier que sur le marché de l’emploi.

”Les Rwandais ne pourront atteindre la véritable libération économique que par leurs efforts propres, et par une intégration régionale et sous régionale effectives.”

Jean Louis Kagahe

 

”Nul ne doute des acquis économiques de la libération”

“ La libération économique se manifeste par une croissance du PNB mais la réalité individuelle montre qu’il ya naissance d’une classe sociale des plus riches et un grand nombre de pauvres”

Quand le Rwanda célèbre avec fierté ses 21 ans de libération nationale, plusieurs acteurs de la société font des bilans. Ils sont conscients que la libération économique reste le combat à gagner pour que la libération soit totale.

Selon Bercar Nzabagerageza, journaliste à la radio KFM de Kigali, nul ne doute des acquis économiques de la libération car le Rwanda a su maintenir une croissance économique de plus de 7% depuis 10 ans mais il fait savoir que les données macroéconomiques ne reflètent pas la réalité des individus.

”21 ans après la libération du Rwanda, force est de constater que le Rwanda a fait un grand bond en avant car le PIB ne cesse de croitre chaque année , il ya des infrastructures qui son mises en place comme des routes , des bâtiments, des hôpitaux , des écoles … mais quand l’on observe des individus isolés, on remarque qu’il ya un petit nombre d’acteurs économiques qui profitent de l’environnement favorable pour augmenter leur richesse et un grand nombre de petits citoyens qui ont des moyens maigres qui ne leur permettent pas de suivre le rythme de la croissance économique du pays, ils restent pauvres.”

Pascal Niyonsaba