https://www.traditionrolex.com/25 Interview exclusive : Alexis Matabaro

Interview exclusive : Alexis Matabaro

Par 2015-07-22 18:04:12

Alexis Matabaro


 

 “ Au Rwanda, il ya des fruits qui disposent d’une teneur en jus très appréciable, leur transformation industrielle permet d’avoir des produits ayant une valeur ajoutée et capables d’entrer en compétition sur le marché.”

La création des unités de transformation est une étape dans la voie de l’industrialisation d’un pays. Pour le cas du Rwanda, l’agriculture qui emploie 80 % de la population active et qui contribue à 40% du PIB reste un secteur qui mérite des changements pour accélérer le rythme de la croissance économique. Ceux qui ont compris la vision économique du pays ont déjà commencé les initiatives.

La compagnie BRAMAG Ltd s’active depuis 2014 dans la transformation de fruits et légumes, mais son produit phare est le vin d’ananas brassé et mis en bouteilles dans la ville de Kigali. Le concepteur du projet Alexis Matabaro parle de ses débuts dans la chaine de valeurs qui se met en place.

Interview…

La Nouvelle Relève (LNR) : On vous trouve ici à Nyamirambo et l’on trouve une unité de vinification de l’ananas, comment est venu l’idée ?

Alexis Matabaro AM) : Il ne s’agit pas seulement de la vinification de l’ananas. Au fait, la compagnie se nomme BRAMAG Ltd, Brasserie Artisanale Magdala, une unité de transformation de fruits et légumes. Mais pour le moment nous transformons les ananas en vin : l’on a le vin appelé Ma chérie Red Wine, Ma chérie Plus et Ma chérie tout court. Ils sont en formats de différentes quantités afin de répondre aux attentes de nos clients par leur pouvoir d’achat. Mais dans un proche avenir nous comptons produire le vin de fraises, les jus d’ananas et de fraise et les confitures de ces deux fruits.

LNR : Quels sont vos moyens ?

AM : Nous avons un personnel de 7 agents dont un spécialiste dans la science alimentaire (fou science) qui supervise toute la production et le matériel suffisant pour de bons produits.

LNR : Comment vous vous procurez en matières premières ?

AM  : Au début nous avons commencé par nous approvisionner directement chez les coopératives de cultivateurs, mais nous nous sommes rendus compte que l’on peut faire mieux en achetant des fruits chez les vendeurs dans la ville de Kigali. Il se crée donc une chaine de valeurs faite à ce que le cultivateur vende sa production au commerçant, qui nous revend les fruits que nous transformons à notre tour en vin. Et les distributeurs vont l’acheminer jusqu’au consommateur.

LNR : Dans la plupart de cas ceux qui lancent des unités de production sont confrontés au problème de quantité de marchandises quand la qualité est sans problème. Chez BRAMAG, quelle est la situation ?

AM : Nous avons une capacité de production de 500 litres par semaine, la durée de fermentation est de 2 mois, le vin que nous produisons est de type tranquille. Au jus de fruits (ananas) pour le moment nous ajoutons d’autres ingrédients jusqu’à obtenir un vin rouge.

LNR : L’emballage joue un grand rôle dans la production alimentaire, vous avez des bouteilles cassables et en plastique, vous vous en procurez facilement ?

AM : Nous achetons les bouteilles en Uganda, quand le vin est bien fermenté, on procède par la mise en bouteilles manuelle, l’étiquetage et la mise en cartons. Après les distributeurs se chargent de l’acheminement de produits sur le marché. On collabore avec les supermarchés, les débits de boissons, les restaurants et boutiques. Ceux qui ont consommé Ma chérie disent que c’est un bon vin.

LNR : Chaque entreprise a des défis à affronter surtout quand c’est le début ? Vous en avez aussi ?

AM : Nos produits remplissent les normes standards. Le seul problème que nous avons c’est la conquête du marché, nous sommes au stade de sensibilisation par tous les moyens car pour vendre il faut convaincre le client par tous les moyens. Il y a ceux qui ignorent nos produits, nous essayons de les approcher et ils sont contents de la qualité.

LNR : Vos perspectives ?

AM : Comment je l’ai mentionné au début, nous allons diversifier les produits notamment produire les jus et les confitures, et procéder à la transformation des autres fruits comme les fraises, nos clients nous le réclament et nous allons le faire bientôt. Le vin c’est une culture et nous avons des fruits que nous pouvons transformer à cet effet. Encore, nous pensons installer une usine dans la zone de production agricole pour être près des matières premières.

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba

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