https://www.traditionrolex.com/25 Floribert Bahoze : ”le handicap mental est le plus terrifiant…”

Floribert Bahoze : ”le handicap mental est le plus terrifiant…”

Par 2015-10-06 07:11:51

Floribert Bahoze


Floribert Bahoze est handicapé physique ! Sa vie d’enfance à l’âge adulte est marquée par des événements douloureux essentiellement fondés sur la stigmatisation par sa communauté d’appartenance. Il est président d’une ONG en faveur des handicapés...

Floribert Bahoze est président d’une ONG en faveur des handicapés ex-combattants et autres au Rwanda [Rwanda ex-combattants and Other People With Desability Organisation] (RECOPDO) sise à Kigali. Pendant son enfance, à l’âge de quatre ans, Floribert Bahoze est victime d’une paralysie de sa jambe droite suite à une mauvaise injection dans un centre de santé d’Uvira en RDC. Ses parents, sans autre forme de procès, ont accepté le sort de leur enfant. Voilà alors Floribert Bahoze qui reprend la marche à quatre pattes… A sept ans, il s’envole pour se faire soigner à Kinshasa à l’Hôpital de Louvain. L’opération passe malheureusement sans succès, car sa jambe était déjà atrophiée.

Bahoze marginalisé dans sa communauté

Le jeune Floribert Bahoze avait du mal à supporter des dénominations discriminatoires à son endroit. A l’école et dans les quartiers, il était toujours pointé du doigt. Tantôt il était dénommé ʺKamuguluʺ, tantôt ʺHandicapéʺ, Tantôt ʺGicumbaʺ, Tantôt ʺMberegeceʺ et attribué d’autres adjectifs insupportables qui nuisent à son bien-être.

ʺCes noms brisaient ma dignité et ma personne, j’étais déconsidéré par certaines personnes tout comme d’autres me respectaient″, montre Floribert Bahoze.

A l’école, il avait des difficultés à pouvoir jouer avec ses collègues parce qu’il avait toujours son béquille de plus en plus gênant. ″Pendant la gymnastique, j’étais rongé par la cote de 5 sur10 qu’on me donnait par pitié pour n’avoir rien fait, alors que si la nature l’avait permis, j’aurais une meilleure note″, regrette Floribert Bahoze. Toutefois, il pouvait occasionnellement jouer au football avec sa béquille à l’appui, faire la nage et autres petits jeux.

Floribert Bahoze garde un mauvais souvenir du refus de l’accepter au petit séminaire de Mungombe à Bukavu (1976-1977) à cause de son infirmité. ″Sans pitié aucune, j’ai été refusé et on m’a signifié que je ne suis pas prédisposé à devenir prêtre″, s’acharne-t-il contre l’attitude des religieux qui devraient être premiers à l’accepter…

Durant ses études primaires et secondaires, Floribert Bahoze devait avoir un logement tout proche de son école sur une distance d’au plus 500 m. Il ne pouvait non plus jouir du plaisir avec ses collègues qui exécutent les travaux manuels. Sous la pluie, Floribert Bahoze ne pouvait pas aller très vite pour trouver un abri. Il était tous les temps sur ses gardes de peur d’être mouillé par la pluie.

La famille de Floribert Bahoze n’avait pas assez de moyens pour acheter des prothèses à la taille de son enfant handicapé qui grandissait en taille et en intelligence. A l’âge d’adolescence, Floribert Bahoze avait du mal à trouver une copine pour l’échange d’amour et émotions. ʺCertaines filles étaient réticentes à ma demande. Elles me rejetaient…″, s’amertume-t-il.

La grandeur d’esprit reconstruit les handicapés

″Le handicap mental est plus effrayant et terrible que d’autresʺ, explique Floribert Bahoze Président de RECOPDO qui demande à ses confrères civils et ex-combattants de garder en tête qu’ils sont valides et utiles pour la société.

Il sollicite le dynamisme des handicapés physiques dans leurs activités quotidiennes qui leur permettra d’être indépendants. ʺJe leur dis toujours de garder espoir, de renoncer à la mendicité et d’avoir l’esprit dynamiqueʺ, explique Bahoze dont l’organisation cherche des financements pour la formation professionnelle des handicapés physiques.

Les ex-combattants et civils handicapés membres de RECOPDO bénéficiaient de l’appui de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) pour leur formation dans différents métiers. Après l’appui de JICA, RECOPDO tient toujours sa tête, car le gouvernement du Rwanda aide ses bénéficiaires à poursuivre leurs études et à monter des projets générateurs de revenu. A titre illustratif, Floribert Bahoze fait sa licence grâce à l’appui du gouvernement du Rwanda.

Floribert Bahoze n’a pas mâché de mots en s’adressant aux banques qui refusent d’octroyer des crédits aux personnes handicapées. Il demande à l’Etat rwandais de faire le plaidoyer des handicapés, car ils sont des personnes normales, capables au même titre que les biens portants physiquement. C’est pourquoi RECOPDO intervient dans la formation des handicapés sur leurs droits et dignité et à plus forte raison, les former pour une vie indépendante. L’organisation compte 2658 membres.

Safari Byuma


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