Ninette Umurerwa

Ninette Umurerwa est Secrétaire Exécutive Nationale de ″Haguruka″, une ONG de défense des droits de la femme et de l’Enfant. Elle plaide pour la cause de ses paires et veille au strict respect de leurs droits en parallèle avec ceux des enfants. Elle s’y donne corps et âme de façon quotidienne. Cette infatigable passionnée par le droit positif, a voulu parler d’elle-même. Portrait !

A priori, une femme exceptionnelle, car elle fait ce que n’importe qui ne peut pas faire. Avec ardeur et esprit combatif, Ninette Umurerwa a la passion pour le droit positif. Outre qu’elle chapeaute une si grande organisation comme Haguruka ayant pour mission la défense des droits de la femme et de l’enfant, elle est de nature à tenir droit dans ses affaires jusqu’au bout. Elle n’est pas du genre de femmes qui se laissent faire en attendant l’assistance des hommes.

Née au Burundi, la jeune Ninette n’a plus le goût de festoyer son anniversaire qui tient lieu chaque 10 juillet. Elle en a célébré pour longtemps, à présent, elle a perdu son essence. La juriste Ninette Umurerwa a fait une partie de ses études primaires dans la province de Ruyigi (Burundi), et l’autre au Rwanda, juste après l’hécatombe rwandaise soldée en 1994 en un génocide sans précédent perpétré contre les Tutsi. Très rapidement, elle fréquente APACOPE pour ses études secondaires et puis le Saint Aloys de Rwamagana (Est) pour y décrocher un diplôme des humanités en comptabilité.

Elle croyait devenir femme d’affaires, mais alors sa mauvaise côte en mathématique lui inspire aussitôt sa route à franchir. A l’université, elle embrasse la faculté de droit. Avec un peu de tâtonnement, Ninette comprend, deux ans plus tard que là se trouvait son destin !

Les cours comme le droit pénal général et le droit positif spécial lui ont montré qu’elle répondrait à une question cruciale de sa vie, à savoir jouir de droits et aider les nécessiteux à jouir aussi de leurs pleins droits. Cette prise de conscience a transformé Ninette en une véritable femme de droit.

Pour preuve, elle œuvre côte à côte avec Haguruka bien avant la fin de ses études et elle se cultive pour comprendre ″ce qu’est le droit et ses paramètres″. Son mémoire de fin d’études puise dans le droit pénal rwandais, ce qui lui a valu sa publication dans la Revue Juridique au MINIJUST.

Vie professionnelle

Ninette Umurerwa a mis son pied à l’ONG Handicap International avec un contrat de six mois. Elle était chargée de la conception des modules de formation sur le droit à la succession en faveur des bénéficiaires rwandais en milieu rural. Ninette passe aussi à Thomas & Piron Grands Lacs engagée comme assistante administrative du DG, mais aussi de son adjoint en charge de la finance. ″A ce stade, je me sentais perdue dans ma carrière. Vraiment, je ne me sentais pas dans le bain de droit…″, atteste-t-elle.

Un bon jour, elle décida pour partir afin d’accomplir son rêve d’être utile pour ses paires en premier lieu et pour les autres citoyens en second lieu. Elle sera alors embauchée à ″Haguruka″. Là, elle commence avec ardeur son boulot qui consiste à écouter les plaintes de ses clientes et à les orienter aux instances habilitées.

Ninette se montre très vaillante dans l’élaboration des conclusions juridiques et dans sa façon d’assister ses clientes dans les institutions publiques et privées.

Image cachée de Ninette Umurerwa

Sa peau claire et son charisme en droit, ne constituent pas des éléments suffisants pour découvrir cette créature de parole ! Il faut une sollicitation et une bonne raison ! Son plus beau événement de la vie est là, mais en secret. Visiblement, elle déroule tout un long film dans sa tête. Enfin, elle dit qu’elle ne l’a pas encore… Le pire, c’est le jour où sa mère a été poignardée par un inconnu, mais aussi l’accident qui a dû coûter la vie à sa mère en 2003.

Chez la femme, Ninette apprécie son indulgence naturelle et sa responsabilité en opposition avec sa dépendance et sa lenteur. Elle reconnait que sa grandeur d’esprit est centrée sur ses capacités organisationnelles et son endurance. ″Je n’aime pas la défaite… Je ne recule pas″. Chez l’homme, elle considère la qualité du responsable et du confiant, contrairement au désordonné, au vantard.
Son régime alimentaire doit absolument être assaisonné par la viande comme les ″Basinga″ prétendent le dire... Elle déteste la mayonnaise et le sucre. Pour se détendre, elle fait la natation et la gym tonic. Ninette qui reste encore célibataire, parle froidement de celui qui répondrait au profile de son attente, c’est-à-dire son futur conjoint : il doit être un homme responsable, beau, mais pas trop fignolé. Il doit être honnête et intelligent.

Un enfant représente pour elle la base ou la fondation de la société. En difficulté, il représente l’injustice sociale, dit-elle. Et à la femme prostituée, c’est la honte à la femme rwandaise, jamais synonyme de la pauvreté.

Ninette considère qu’une assistance à une femme ou à un enfant en difficulté de droits est une satisfaction personnelle. Elle sollicite que tout le monde œuvre dans ce sens pour jouir de cette satisfaction. Ninette parle couramment l’anglais, le français, le kinyarwanda et le kirundi et un peu de swahili. Elle sait cajoler Dieu dans ses prières. Elle lui demande d’être correcte.

Safari Byuma