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Focus : les habitudes alimentaires des Rwandais

Par 2015-12-03 06:51:03

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Les Rwandais ne mangent pas n’importe quoi. Ils ont des habitudes alimentaires depuis des temps anciens comme ailleurs ils en ont les leurs. Celles-ci sont liées à la production locale et aux éléments culturels. Mais ce qui semble commun à la plupart de Rwandais est la consommation des haricots.

”Tout menu est accompagné par le haricot”

Le vieux Joseph Rutabana, 61 ans, est horticulteur dans la circonscription de Nyamagabe, au Sud du Rwanda. Depuis sa naissance, il a toujours remarqué que les préférences culinaires des Rwandais sont identiques à l’exception de quelques familles citadines qui peuvent avoir varié leurs menus au fur du temps.

"Tout menu au Rwanda s’accompagne de haricot…Curieusement, une famille qui n’a pas de stock de haricots là au village, elle est vue comme celle qui connaît un grand problème de subsistance", témoigne-t-il.

Selon Joseph Rutabana, seuls les Rwandais qui vivent dans les villes peuvent avoir changé leurs habitudes alimentaires, car ils ont eu d’autres alternatives qui dépendent de leurs moyens financiers.

Toutefois, a-t-il explique, chaque repas s’accompagne de haricot et tout le monde adore… "Tous les tubercules s’accompagnent bien de haricot, les légumes aussi", note le sexagénaire Rutabana qui affirme que le haricot est riche en protéines et en énergie, raison pour laquelle les Rwandais s’en donnent inlassablement.

Il a cependant montré que les exceptions ne manquent jamais. Il connait des gens qui détestent le menu fait de haricot. Ceux-ci en mangeraient par manque d’autres alternatives, remarque Rutabana. Ce dernier rappelle que haricot est cultivé partout dans le pays. Si le haricot ne poussait pas au Rwanda, la population aurait d’autres préférences…

Safari Byuma 


 

Rwabukambiza Augustin


 

”Certains aliments ont un rôle culturel”

Les haricots, les patates douces, les bananes vertes et mûres, les sorghos, les maniocs et les pommes de terre, sont considérés comme aliments de base au Rwanda depuis les ancêtres jusqu’à présent, précise M. Augustin Rwabukambiza.

Certains d’entre eux (surtout les bananes vertes et les sorghos), ont un rôle culturel particulier, parce qu’après leur transformation en boisson alcoolisée ou non alcoolisée (Urwangwa, Ikigagi, bouillie), ils sont utilisés dans certaines activités familiales et culturelles entre autre mariage, dot, naissance d’enfant, expression de gratitude (Ituro), sans oublier du lait, car il constitue une boisson d’une grande importance dans la vie et dans la culture rwandaise, poursuit M. Augustin Rwabukambiza.

Il y a d’autres aliments et boissons, poursuit-il, que sympathisent les Rwandais, mais qui sont considérés dans la société rwandaise surtout en milieu rural étant comme aliments et boissons consommés par les riches. Ces aliments sont tels que la viande, la bière, les limonades, les petits poids, le jus, etc.

Cependant, le maïs devient également une plante plus intéressante au Rwanda dans ce dernier temps et sa pâte est actuellement consommée par un bon nombre de Rwandais, ajoute Augustin Rwabukambiza.

Dans leur repas, les Rwandais aiment aussi des légumes tels que les aubergines, les choux, l’amarante... Toutefois, il y a d’autres aliments auxquels les Rwandais n’attachent pas une grande importance ou qu’ils considèrent comme un tabou. Ces aliments sont tels que les viandes de porc, cobaye, mouton, et bien d’autres, dit-il.

Chantal Namukunzi


 

 
Niyigaba Philippe


”Les habitudes alimentaires sont rattachées à la production locale”

La consommation alimentaire au Rwanda est essentiellement liée à la production locale sinon familiale et, selon Philippe Niyigaba, ”cela trouve sa justification dans la culture rwandaises et ses tabous, sinon dans le fait que les moyens sont réduits pour se procurer des produits alimentaires importés”.

Les produits agricoles les plus répandus sont tels que le haricot et le petit pois que l’on consomme à leur état vert, frais ou sec selon leur période de production dans les champs ou leur présence sur le marché.

A cette catégorie se rattachent toute une panoplie de légumineuses ainsi que des féculents comme la pomme de terre, la patate douce, l’igname, la colocase ou le manioc.

Selon Niyigaba, ”non seulement les moyens matériels sont à la base des restrictions alimentaires, mais on peut enregistrer des contraintes liées à la culture et des tabous y relatifs, ou simplement à des complexes quelconques, comme être d’avis que tel mets appartient uniquement aux nantis ou tel autre aux pauvres”.

Le petit déjeuner est rarement pris, enchaine-t-il, et s’il est pris, il est composé des restes du repas du soir précédent, de la bouillie (de sorgho ou de maïs) ou du pain et du thé, en milieu urbain.
Des céréales pourtant cultivées comme le sorgho, le maïs, le riz, du blé ou de l’éleusine, ne sont pas souvent intégrées dans le repas consistant du jour. Par contre, dit-il ”les haricots sont presque indispensables au repas du Rwandais, sinon il est incomplet”.

La consommation des légumes est assez réduite. Les poireaux, les oignons et les tomates, si disponibles, ne sont utilisés que pour donner le goût au repas et donc en quantités limitées.
La consommation des fruits est réduite tandis que la viande est surtout considérée comme un repas de fête, au moment où les œufs sont réservés parfois aux enfants et le plus souvent revendus au marché.

Jean Louis Kagahe


 

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