https://www.traditionrolex.com/25 Me Munyandatwa Nkuba : volonté de mieux faire…

Me Munyandatwa Nkuba : volonté de mieux faire…

Par 2016-02-02 13:56:46

[caption id="attachment_2517" align="aligncenter" width="793"]Milton Nkuba Munyandatwa (Photo Safari Byuma) Milton Nkuba Munyandatwa (Photo Safari Byuma)[/caption]


 

Milton Munyandatwa Nkuba est un Avocat, membre du Barreau des avocats du Rwanda. Sa carrière professionnelle exige l’amour du travail ainsi que le respect de l’éthique et de la déontologie. Evidemment à côté du charisme qui est un atout non négligeable pour exercer son métier en toute tranquillité, corps et âme conciliés. Il révèle, ce qu’est un "avocat" dans la société rwandaise. Interview !

La Nouvelle Relève (LNR) : Qui est avocat au Rwanda ?

Me Milton Munyandatwa Nkuba (Me MMN) : C’est quelqu’un qui a fait les études de droit, licencié (minimum). Il doit appartenir à un barreau des avocats. Bien précédemment, il doit faire un stage de deux ans et puis, passer un examen pour l’obtention du certificat d’aptitude à la profession d’avocat qui sanctionne la fin du stage. Les stagiaires ne peuvent pas plaider à la Cour Suprême (nouvelle loi), mais dans toutes les autres instances, ils sont éligibles.

LNR : Quel est le rôle d’un avocat ?

Me MMN : L’avocat joue le rôle d’assistance et de représentation de son client devant un tribunal notamment pour des affaires civiles. En matière pénale, certains délits ne permettent pas à l’avocat de jouer ce rôle, le prévenu lui-même doit comparaître devant le juge. Par exemple, si le prévenu a commis un délit qui le conduirait à purger une peine de 5 ans, il doit absolument être présent au tribunal. Un autre rôle d’avocat est celui d’agir en tant que "conseil" en matière de droit, pas nécessairement pour le cas d’un procès, mais dans d’autres domaines : ouverture d’une compagnie, processus d’adoption d’un enfant, donation d’un don, etc. En matière commerciale, civile et sociale, l’avocat joue les deux précédents rôles sans équivoque ! Au Rwanda, le Barreau des avocats veille à la qualité des services.

LNR : L’avocat est-il tenu au secret même pour des affaires de sécurité nationale ?

Me MMN : L’avocat est tenu au secret professionnel, c’est une règle d’éthique et de déontologie. En cas de divulgation de l’information reçue de la part de son client, l’avocat est puni par le tribunal et par le Barreau des avocats dont il est membre. Cependant, il existe des exceptions à cette règle, une loi y stipule au Rwanda.

LNR : Comment un avocatest perçu dans la société rwandaise ?

Me MMN : Certaines personnes ne sont pas encore informées du rôle d’un avocat. Elles confondent l’avocat à son client. Lorsqu’un client perd son procès, il pense que l’avocat a été complice. En effet, les clients ignorent les relations que les avocats doivent entretenir avec leurs confrères et la loi qui les régit. Ils ont l’obligation du respect mutuel, ils ont le devoir de confraternité. Les avocats ont aussi devoir du respect envers leurs clients. D’autres personnes trouvent les avocats comme des experts en droit, des personnes qui maîtrisent les lois, qui peuvent conduire le tribunal à atténuer la peine de leurs clients, des gens qui peuvent opérer des miracles…

LNR : Quelle est l’image d’un avocat vis-à-vis de son client lorsque ce dernier perd son procès ?

Me MMN : Les réactions sont litigieuses : certains clients acceptent sportivement leur perte du procès tout en avouant les efforts de leur avocat et vice-versa ! D’autres pensent que la perte du procès est un signe d’incompétence. Ceux-ci vont très vite à la recherche d’un autre avocat pour faire appel.

LNR : Que dit la loi en cas du non respect des honoraires des avocats par leurs clients ?

Me MMN  : La loi prévoit la procédure de recouvrement contre tout client défaillant. Avant de présenter la plainte au tribunal, l’avocat s’adresse au bâtonnier qui invite le client (un mois avant) afin d’examiner sa volonté ou pas de payer. En cas de refus, l’affaire va alors au tribunal. C’est la même procédure que le client respecte lorsque son avocat n’a pas honoré ses engagements. Il court le risque de suspension, de récidive et de radiation (exclusion définitive du Barreau des avocats)

LNR : Les lois sont-elles maintenant harmonisées dans la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) afin de permettre aux avocats d’œuvrer dans les Etats membres ?

Me MMN : Toutes les lois ne sont pas encore harmonisées. Et si cela est fait, c’est souvent au niveau des procédures judiciaires. L’avocat écrit une lettre au bâtonnier du ressort du client (pays, province) afin d’assister son client. Il reçoit l’autorisation de plaider l’affaire en question. A ce niveau, il faut maîtriser la législation du pays hôte.

LNR : Ya-t-il des défis dans le métier de l’avocat ?

Me MMN : Les procès qui prennent beaucoup de temps et l’incapacité financière des clients principalement. Les plus démunis dotés d’une attestation d’indigence, peuvent recourir au Barreau qui leur donne des avocats, tout comme les tribunaux peuvent faire la même requête au profit des prévenus non assistés.

LNR : Le principe de droit selon lequel "Nul n’est censé ignorer la loi" peut-il être une critique contre quiconque manifeste cette faiblesse ?

Me MMN : Par rapport au mode de publication des lois au Rwanda, à l’accès aux journaux officiels, à la culture, il n’en est pas forcément une critique, car les moyens d’officialisation des lois sont limités. Il faut une large campagne de sensibilisation de la loi auprès des citoyens. Cependant, ce principe peut nuire au prévenu.

LNR : Avez-vous un cabinet d’avocat ?

Me MNM : Bien sûr, il est localisé dans la circonscription de Kimironko (Kigali). Au Rwanda, un cabinet d’avocat peut avoir un seul avocat ou plusieurs, différemment des autres pays qui exigent plusieurs avocats.

Propos recueillis par Safari Byuma


 

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