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Focus : la qualité de l’éducation

Par 2016-02-10 08:47:51

Migambi Alexis


 

Points de vue de cette semaine se focalise sur la qualité de l’éducation en ce début d’année scolaire 2016. Le changement fréquent des programmes et le manque de rigueur dans les critères de délibération sont les principaux reproches faits au système éducatif rwandais.

“La qualité de l’enseignement est victime des réformes constantes”

Depuis un certain temps, éducateurs, parents et employeurs se plaignent de la baisse de la qualité de l’enseignement qui provoque un mauvais rendement au travail ou une carence d’arguments dans les causeries.
Pour Alexis Migambi, qui fait un constat amer de cette baisse de la qualité de l’enseignement à partir de l’école primaire, attribue cette faille aux réformes qui sont constamment opérées au Ministère de l’éducation.

”Les perturbations des langues d’enseignement à partir du primaire ont significativement influé sur la maitrise des autres matières d’enseignement pour la simple raison que les enfants ont chaque fois cherché à maitriser d’abord la nouvelle langue d’enseignement”, a confié Migambi.

Selon lui, cette non-maitrise de telle ou de telle autre langue, c’est-à-dire le français ou l’anglais voire le kinyarwanda bien que langue maternelle, a toujours eu un impact négatif sur les connaissances à acquérir et pire, sur la mise en pratique du minimum acquis, dit-il.

Migambi ne se limite pas à cette unique cause liée à la langue d’enseignement et évoque une autre rattachée au manque de rigueur lors de la promotion des élèves pour passer d’une classe à une autre car, fait-il remarquer, ” il est inouï de constater qu’un enfant qui n’a eu que 40% des points à la fin de l’année soit promu dans la classe supérieure”.

Pour cette raison, ajoute-t-il, les élèves perdent eux-mêmes le sens de l’émulation car, se disent-ils, il suffira de ce minimum pour passer d’une classe à une autre.

Pour remédier à cette situation, Migambi propose une rigueur dans la promotion des élèves d’une classe à une autre.

Jean Louis Kagahe


 

[caption id="attachment_2544" align="aligncenter" width="792"]Bizimana Edouard Bizimana Edouard[/caption]


 
”L’éducation mérite une bonne planification”  

Le changement du programme scolaire de temps en temps constitue une entrave à la qualité de l’enseignement et cela entraine certains effets négatifs sur l’évolution des enfants et même celle des enseignants, ce qui détériore la qualité de l’éducation, précise M. Edouard Bizimana.

"Le problème qui nous inquiète aujourd’hui en tant que parents concerne le changement du programme scolaire de temps en temps. Je pense que ceci a un impact négatif, sur l’évolution scolaire de l’enfant et même de l’enseignant qui sont obligés toujours de se réadapter. On devrait consacrer un temps suffisant à l’élaboration d’un programme scolaire bien stable qui ne doit pas être changé après quelques années seulement" ; déclare M. Edouard Bizimana.

L’éducation est parmi les secteurs clés du développement d’un pays, il doit être bien planifié et bien préparé, on ne peut pas atteindre un développement durable si l’on n’a pas un système d’éducation bien construit. Même si le changement de fois apporte du bien, mais il ne doit pas se faire fréquemment, si non ça devient inquiétant, dit-il.

Dans certains cas, on constate que les enfants terminent leurs études sans avoir bien maitrisé au moins une des langues officielles (soit le Français, ou l’Anglais). Dans le cas le plus grave, certains étudiants terminent leurs études sans être en mesure d’écrire eux-mêmes, une lettre de demande d’emploi soit en Anglais ou en Français, c’est très décourageant, souligne M. Bizimana.

Chantal Namukunzi


 

[caption id="attachment_2545" align="aligncenter" width="799"]Chantal Kayihura (Photo S. Byuma) Chantal Kayihura (Photo S. Byuma)[/caption]


 
Il est urgent de redéfinir la base de l’enseignement au Rwanda

Mme Chantal Kayihura est déçue par la qualité d’enseignement au Rwanda. Le Ministère de l’Education a changé plusieurs fois le curriculum national tant du primaire que du secondaire avec la farouche décision de la suppression de la langue française dans l’enseignement rwandais.

Cela a perturbé les enseignants et les élèves qui ont eu du mal à s’adapter aux nouveaux programmes éducatifs. Mme Chantal Kayihura s’interroge comment un élève peut se perfectionner en classe alors que la matière apprise est dans l’anglais, par ailleurs une langue que l’enseignant ne comprend pas ni ne maîtrise.

Elle s’attaque aussi au principe de la promotion automatique (montée de classe) qui est pratiquement une mauvaise option. En effet, elle donne l’exemple d’une école de Kigali (Rugando) où la direction n’hésite pas de signer promus aux élèves qui ont une cote de 30%."Quelle horreur", s’indigne Mme Chantal qui demande à l’Etat de revoir encore ce qui pourrait renforcer la qualité d’enseignement au Rwanda et le niveau des élèves.

La TV-Radio "One" a dernièrement éveillé la conscience du publique lorsqu’un interlocuteur s’est acharné contre la promotion automatique. Il a montré que son enfant en 5ème année primaire est incapable d’écrire un nom formé de trois syllabes sans complexe consonantique…

Safari Byuma


 

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