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Alexia Mukamazimpaka : travailler pour le meilleur…

Par 2016-03-01 13:27:07

[caption id="attachment_2659" align="aligncenter" width="763"]Mme Alexia Mukamazimpaka (Photo S. Byuma) Mme Alexia Mukamazimpaka (Photo S. Byuma)[/caption]


Dynamique et responsable, Mme Alexia Mukamazimpaka garde toujours son souffle dans ses différents projets malgré les contraintes de la vie et le poids de son âge. Candidate dans les instances administratives de base pour représenter les Rwandais dans l’ordre de 30% des femmes dans les instances de prise de décision, elle a enfin compris qu’elle doit encore passer aux élections pour tenter sa énième chance. Très positive au regard des conditions de vie des Rwandais, AlexiaMukamazimpaka s’y prononce librement. Interview !

La Nouvelle Relève (LNR) : Avez-vous des projets en cours qui marquent encore votre vie ?
Alexia Mukamazimpaka (AM) : Je ne crois pas que j’ai toujours des projets qui me troublent la tête, mais mon objectif c’est de travailler en vue d’améliorer les conditions de vie de ma famille. Je suis mère de trois enfants qui n’ont pas leur père, il est décédé !

LNR : Qu’est-ce que le travail alors pour toi ?

AM : C’est toute activité qui me rapporte un gain, qui me rassure la survie et celle de mes enfants. C’est en effet, la somme de tous les efforts conjugués au concours du développement harmonieux de ma famille et pourquoi pas de mon pays ?

LNR : Avez-vous des rêves non accomplis ?

AM : A vrai dire je ne suis pas la personne des rêves utopiques. Tout au cours de mon enfance, mon père m’avait entraînée au travail. J’ai grandi tout en gardant bonne mémoire que le travail reste la réponse à tous les problèmes économiques. Il m’a ensuite conduite à l’école. Dans les années antérieures, quand on finissait les études secondaires, on était sûr du travail. J’ai aussitôt eu l’emploi. Les études universitaires, je les ai faites à l’âge relativement avancé. Je suis titulaire d’un Master en Santé Publique, malgré mon âge de 53 ans. En bref, je suis la personne qui évolue suivant les circonstances de la vie. Une opportunité qui se présente je peux la fructifier ou pas…

LNR : Et pourtant vous avez été candidate dans les élections des membres des instances de base ?

AM : Je ne suis pas du genre de personnes qui brûlent des projets. L’idée est venue dans moi pour le fait que je rencontre plusieurs personnes dans mon travail au Centre National de Transmission Sanguine. J’ai remarqué plusieurs volontaires qui donnent du sang et avec qui nous échangeons d’idées. J’ai voulu travailler comme ces volontaires dans les instances de prise de décisions via les élections. J’ai souhaité entrer par la grande porte électorale en représentant tous les Rwandais suivant le quota de 30% de femmes dans ces instances administratives. Mais, ça n’a pas marché dans le secteur administratif de Rwezamenyo où je devrais être élue…

LNR : Quel était votre objectif dans ces instances administratives de base ?

AM : Ne pas vraiment plaider la cause des femmes, mais celle de tous les Rwandais. je voulais être membre du Conseil du secteur administratif de Rwezamenyo pour œuvrer pour le bien-être de tous et pour l’intérêt de tous. Avoir été élu dans le quota de 30% de femmes dans ces instances n’est pas synonyme de plaider la cause des femmes seulement, mais plutôt de tout le monde.

LNR : Connaissez-vous certains défis particuliers à la femme rwandaise ?

AM : Oh ! D’abord leur nature. Elle peut constituer un défi à leur vie ou carrément des difficultés à leur épanouissement. Quand la femme tombe enceinte, les difficultés socio-économiques s’imposent toujours : son travail ne marche pas convenablement et durant la période d’allaitement, d’autres problèmes surgissent. Mais la grande question se trouve dans son environnement socioculturel. Dans certains cas, certains hommes considèrent la femme comme une créature faible et certaines femmes continuent à accepter cette critique leur adressée. Les mentalités doivent changer, et on espère que le Rwanda y parviendra absolument !

LNR : Le chômage de la femme est-il un grand problème au même pied d’égalité que celui de l’homme ?

AM : Tu me rappelles une blague sur WhatsApp qui disait que même si la femme est dans le chômage, elle reste toujours occupée durant la longueur de la journée dans son foyer. Pour répondre à la question, le chômage est un véritable défi aussi bien au développement socioéconomique de la femme que celui de l’homme. Les filles qui ont des responsabilités subissent les mêmes conséquences que leurs frères responsables. Il n’y a pas vraiment de différence entre la femme et l’homme devant les multiples entraves du chômage.

LNR : La Planification Familiale (PF), quoi en dire à l’endroit des femmes et des hommes ?

AM : C’est une réplique à plusieurs problèmes économiques. La PF est indispensable pour l’amélioration des conditions de vie des familles. Elle permet l’autosuffisance économique des familles qui ont recouru aux méthodes contraceptives.

LNR : Certaines confessions religieuses sont contre la PF, en l’occurrence les méthodes contraceptives.

AM : C’est un réel problème de perception de choses, mais un proverbe rwandais dit que "Ceux qui se partagent un rien du tout s’accusent de gourmandise !" (”Abasangira bike, bitana ibisambo”), voilà en gros ce qu’il faut connaître.

LNR : Que dire des filles célibataires qui procèdent à la PF ?

AM : Si elles sont incapables de mener une vie sans le sexe, la contraception leur sont recommandée. Mais avant tout, leur dignité qui demande l’abstinence. Force est de rappeler l’existence de nombreuses maladies qui entrent par la voie sexuelle non protégée.

LNR  : Quel est votre message aux Rwandais ?

AM : Les Rwandais ont choisi la bonne route démocratique. Qu’ils choisissent leurs dirigeants librement, les meilleurs leur permettront d’accéder au développement rapide.

Propos recueillis par Safari Byuma


 

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