[caption id="attachment_2689" align="aligncenter" width="757"] Véhicules pour le transport des déchets (Photo archives)[/caption]

 

Naguère éparpillés aux bords des routes, aux proximités des marchés et des lieux publics, les déchets issus des résidences ou des milieux commerciaux et milieux spéciaux sont désormais collectés, triés, recyclés et valorisés selon leur nature ainsi que le produit fini souhaité.

Le Directeur de la Compagnie pour l’Environnement et le développement, Aimable Rwanzunga, qui a initié un système de traitement des déchets dans la ville de Kigali, a expliqué les étapes par lesquelles passe ce traitement intégré au cours d’un entretien.

Selon lui, tout commence par une éducation appropriée qui est destinée à tous les intervenants dans le processus. L’on commence par la population urbaine elle-même. Ensuite les autorités de base qui interviennent dans la sensibilisation à la propreté dans les résidences et autres lieux qui génèrent les déchets. Et enfin les travailleurs de la COPED qui conduiront tout le processus.

En second lieu, poursuit Rwanzunga, intervient l’étape de collection et de récupération des déchets.
A ce stade, une obligation de triage à la source des déchets s’impose. Cette action facilite l’orientation de chaque catégorie à son niveau de recyclage en tenant compte du produit escompté pour sa revalorisation.

Les déchets sont ainsi récupérés selon leur nature et leur finalité, et pour faire une nette distinction entre les catégories, et leur emballage se fait dans des emballages plastics aux couleurs différentes.
On retrouve dans les emballages à la couleur verte des déchets organiques issus des aliments, des herbes et branchages etc.

Les emballages bleus contiennent des déchets non organiques mais recyclables comme les bouteilles et gobelets en plastiques, des boites de conserve ou des objets usagers en fer (scraps).

Les emballages de couleur jaune contiennent des déchets de papiers et cartons issus des bureaux ou des magasins. Tandis que les emballages en noir contiennent tout ce qui ne peut plus être recyclé et servir à quelque chose.

On retrouve ici des chaussures usagées, de vieux habits, des verres cassés, des balais usés etc.
Les emballages à la couleur rouge contiennent enfin des déchets toxiques tels que les médicaments périmés, des serviettes hygiéniques tampons utilisées lors des menstruations féminines (cotex), des déchets industriels et électroniques, des batteries usées pour radio ou lampes torches etc.
Ces déchets sont destinés à l’incinération pure et simple car ils ne peuvent être recyclés.

Selon Rwanzunga, les déchets organiques une fois entassés quelque part, se décomposent en fournissant du gaz. Mais il faudrait bien les disposer pour éviter leur combustion vive pouvant causer ainsi des accidents de diverses natures.

D’autres parts, le Directeur du COPED recommande la création des domaines sanitaires destinés aux déchets, ou autrement dit, des dépotoirs aménagés à cette fin.

Jusqu’à ce jour, la Ville de Kigali dispose d’un seul grand dépotoir fonctionnel au site de Nduba du Secteur Rusororo dans le district de Gasabo, celui de Nyanza dans le district de Kicukiro.

Après la collection et la récupération des déchets, suit directement leur transport sur le lieu du triage avancé. C’est là que s’opère une fois de plus leur catégorisation qui sera suivi de leur valorisation.
Ce transport utilisait des moyens de bord au départ, mais actuellement, un équipement approprié est disponible.

Le recyclage des déchets se fait selon leur nature et la finalité poursuivie

La COPED, a fait remarquer Rwanzunga, a choisi de fabriquer des compostes à partir des déchets organiques. Ce produit aide à fertiliser les champs et redonner vie à la terre des terrasses radicales.
Ce choix n’est pas aussi gratuit car il tient à la cherté de la technologie de traitement des autres catégories des déchets comme les déchets industriels. Et en plus, la quantité des déchets produits dans la Ville de Kigali est minime pour mobiliser une technologie de pointe aussi chère.

Si en Europe, par exemple, on utilise de gros moyens pour recycler les déchets industriels, c’est parce qu’ils ont des déchets variés en quantité considérable. Ils ont aussi beaucoup à sauver en matière écologique, a précisé Rwanzunga.

Au Rwanda, ajoute-t-il, nous avons plus besoin des compostes pour fertiliser nos champs.
Les déchets organiques recyclés par la COPED produisent des compostes selon qu’ils sont mouillés, et des briquettes pour le chauffage de cuisine selon qu’ils sont secs.

Pour ce qui est des déchets non organiques mais recyclables, la COPED les arrange comme matières premières. Elle les transfère aux usines expérimentées en la matière comme Trust Industries du District de Bugesera. Celle-ci fabrique des objets en plastic. Dans le secteur Mageragere du district de Nyarugenge, Ecoplastic produit des emballages en plastique utilisés dans les pépinières ou des sheetings.

La Compagnie pour l’Environnement et le Développement, COPED, a pour vision le développement des centres pour la valorisation des déchets. Le but est de promouvoir de bonnes pratiques pour un développement durable et soutenu.

A ce jour, dit Rwanzunga, la Compagnie est en mesure de recycler 10 à 20 % des déchets récupérés avec un objectif de parvenir à traiter entre 80 et 90 % dans l’avenir proche.

La COPED a des initiatives connexes au recyclage des déchets

A part la collecte, le transport et la valorisation des déchets, la COPED a initié entre autres la ”Green School Project” qu’il a destinée aux élèves de ”Nyanza Technical School” du District de Nyanza dans la province du sud.

Cette initiative transmet à ces élèves des connaissances sur la gestion des déchets, le jardinage, l’usage des pesticides et aussi l’autocréation de l’emploi.

Une autre initiative développée repose sur une éducation appropriée à la population pour qu’elle participe activement à la création des villes sans déchets.

Jean Louis Kagahe