[caption id="attachment_2738" align="aligncenter" width="761"] M. Nzitonda Kiyengo (Photo S. Byuma)[/caption]

 

L’Architecte Nzitonda Kiyengo est hors du commun pour ses rêves réalistes ! Fondateur et Représentant légal de Sinhgad Technical Education Society Rwanda (STES-Rwanda), il veut apporter sa vive contribution à l’architecture au Rwanda via la formation assidue des étudiants en génie-civil. Son université tisse des liens solides avec l’université indienne (Singhad Technical University) pour la qualité d’enseignement et envoie des matériels de laboratoire ; un parcours musclé depuis 2008. L’université marche, son avenir est certain. Portrait !

L’homme d’apparence simpliste, d’un dialogue franc, porte pourtant dans son cerveau une grande ingéniosité et architecture que nul ne peut du coup s’imaginer, outre la découverte et les efforts d’un journaliste à la recherche des hommes et femmes hors du commun. Il s’appelle : Nzitonda Kiyengo, ni plus ni moins contrairement à la plupart d’Africains qui accompagnent toujours leurs noms par des prénoms des Saints.

Sans trop douter, on comprend qu’il est né au Zaïre (actuel RDC) pour le fait que ce pays a longtemps interdit les prénoms européens à travers sa politique dite "d’authenticité Africaine". C’est le 24 août 1964 au Sud-Kivu dans la zone de Kalehe (Tchebumba).

Encore jeune, il fréquente l’Ecole Primaire de Ngungu et le secondaire à deux endroits : Institut de Kalungu (Kalehe) et l’Institut Ushirika de Lubero (Nord-Kivu). Kiyengo, bien qu’il soit grandi dans le milieu rural, son esprit n’avait pas de limite ! Il sillonnait le monde scientifique, avec toute essence dans son profond intérieur, de devenir utile à l’autrui et à lui-même.

A la fin de ses études secondaires (1986), il réalisa qu’il devrait s’envoler pour Kinshasa en vue d’embrasser l’architecture à l’Institut des Bâtiments et des Travaux Publiques (IBTP). Certes, il avait sué eau et sang pour décrocher un diplôme de 60% pour être éligible et admis à l’institut.

Il se souvint qu’à l’Institut Ushirika, il jouait le rôle de professeur de mathématique et physique (section Math-Physique) suite à l’absence d’enseignants. Résultats, tous les 17 élèves de la 6ème année décrochèrent chacun son diplôme…

Les événements politiques du Zaïre durant les années 90, perturbent le secteur de l’éducation. Nzitonda en paie le lourd tribut, car il arrête ses études. Il faisait la 2ème année à l’IBTP. Plus tard, il se rendit dans son village natal à la suite de la précarité des conditions de vie à Kinshasa. Il s’ensuivit le retour massif des réfugiés rwandais juste après le drame rwandais soldé en génocide contre les Tutsi de 1994 sans diplôme dans l’architecture ! Mais son rêve ne lui laissait un seul instant de repos, à savoir celui de devenir architecte.

Le réveil du talent, les hauts et les bas à la création de STES-Rwanda

Au Rwanda, le fameux Nzitonda est vite sorti d’ordinaire dans la construction de grands monuments dans la ville de Musanze, nord. Il y construit l’école Sunrise et érige avec une grande ingéniosité, l’Eglise Anglicane du Diocèse de Shyira, localisée dans la même ville. Il se découvrit de plus en plus, et contribua à la construction des villages regroupés dans la même localité de Musanze. L’histoire n’oubliera pas sa contribution à la construction des bâtiments de l’ULK/Kigali.

M. Nzitonda créa une compagnie de construction : Entreprise de Construction et Techniques d’Architecture (ECTA) qui devint célèbre à Kigali et dans d’autres coins du pays. Cette entreprise deviendra plus tard son cheval de bataille pour créer STES-Rwanda avec l’appui technique de Singhad Technical University.

En 2008, Kiyengo conçut l’idée de la création d’une université d’architecture, mais au préalable avec un diplôme recommandé ! Il vendit une partie de sa fortune pour recommencer à zéro sa formation universitaire à 44 ans. Il prit la route de l’Inde pour convoiter Singhad Technical University. Il s’y démena tant bien que mal !

Dans sa tête, il garda son plus beau rêve qu’il proposa aux responsables de son université. Ceux-ci furent enthousiasmés par son intelligence et son savoir-faire dans l’architecture et pour son entreprise ECTA. M. Nzitonda face au défi financier, leur proposa de monter ensemble cette université, mais la réponse fut négative. Ces responsables de Singhad Technical University décidèrent de se rendre à Kigali pour examiner l’environnement politique du Rwanda sur la création des universités. Nzitonda leur assura les billets d’avions et les frais de séjour.

Très surpris par le Rwanda qu’ils découvrent pour la première fois, ces Indiens furent étonnés de lire dans un journal que le Président Kagame a les ambitions de transformer le Rwanda en Singapour. Ils en furent très ravis et décidèrent d’aider le Rwandais Nzitonda Kiyengo à monter son université. Ils conclurent un contrat d’appui technique seulement, STES-Rwanda à sa charge, l’invitation des professeurs qualifiés à Kigali, leurs salaires et l’apport des matériels de laboratoires payables depuis l’Inde.

Le Ministère de l’Education qui ne voyait pas du coup les capacités financières de Nzitonda pour lancer une université de taille, exigea la signature d’un accord conjoint de coopération (memorandum of understanding) le 07 mars 2012 entre Nzitonda Kiyengo d’une part et de Singhad Technical University d’autre part, pour la création de STES-Rwanda.

Les gymnastiques administratives (MINEDUC, REB, RDB) et le manque de fonds pour la création de STES-Rwanda furent pesants à Nzitonda qui a continué à assurer les vols d’avions des enseignants indiens en parallèle avec la location des locaux pour STES-Rwanda.

Face à ces défis, Il accepta le partenariat avec 16 Rwandais qui font alors marcher à coup sûr, STES-Rwanda sis dans le district de Kicukiro/Kigali. Il renferme quatre facultés à savoir : Electronic and Communication Engineering, Electrical Engineering, Civil Engineering et le MBA.

M. Nzitonda Kiyengo croit qu’il reste et demeure combatif et homme des projets au rendez-vous. Il supporte moins la paresse surtout des jeunes gens qui devraient être dynamiques. Croyant de l‘Eglise Adventiste du 7ème jour, il se sent toujours interpelé de servir d’abord l’autre avant de penser à lui-même. Il salue le leadership rwandais pour ses réflexes aux assises du développement multisectoriel du Rwanda. Il s’oppose aux influences extérieures à la culture rwandaise.

Safari Byuma