[caption id="attachment_2813" align="aligncenter" width="732"] Colonel Paul Nyamazi , plantant un bambou aux abords de Nyabarongo avec la Sec Exécutif de Nyarusange (Photo MINIRENA)[/caption]

 

Le Ministère des Ressources Naturelles a initié un programme conduisant une synergie des partenaires agissant dans différents domaines en rapport avec les ressources en eau afin de protéger les lits des rivières progressivement abimés et réduits. Cela est dû aux terres charriées par l’érosion ou d’autres activités humaines.

En collaboration avec le Gouvernement néerlandais, le MINIRENA a lancé jeudi le 24 mars 2016 un programme de 4 ans, ”Water for Growth” qui facilitera une gestion efficiente de l’eau, entre autres activités y relatives, la protection des lits des rivières du pays.

Ce programme qui a été inauguré dans le Secteur Nyarusange, district de Muhanga, Province du Sud, aura ses activités dans les secteurs administratifs limitrophes du barrage NyabarongoI sur la partie de Nyabarongo haut afin de lutter contre les sols d’érosion qui limitaient son bon fonctionnement.

Même si le programme intégré de gestion de l’eau a été inauguré dans le district de Muhanga, ses activités se dérouleront dans d’autres districts traversés notamment par les rivières de Sebeya, Nyabugogo et Muvumba.

L’inauguration de ce programme qui a procédé à la plantation des bambous aux abords de Nyabarongo, est l’une des activités en rapport avec la 23 ème célébration de la journée mondiale de l’eau qui a lieu chaque 22 mars de l’année, et parmi les activités prévues durant la semaine réservées à l’eau du 21 mars 2016 au 26 mars 2016.

Dans son allocution, la Secrétaire Permanente au MINIRENA, Fatina Mukarubibi, a souligné que ”plus particulièrement dans le district de Muhanga, le programme aidera à entretenir les versants des collines qui surplombent le Barrage hydroélectrique de Mushishiro dans le but de limiter la quantité des terres qui s’y déversent à cause de l’érosion ralentissant ainsi la production de l’énergie électrique qui devrait appuyer celle préexistante au pays”.

Pour Coenrad Voorhuis, Coordinateur du programme Water for Growth, ”ce programme a pour objectif de gérer de façon efficiente l’eau et la pourvoir au peuple rwandais aujourd’hui et à l’avenir”.
Coenraad ajoute que ”pour que le programme réussisse, une synergie des partenaires passant par une ”approche intégrée” est nécessaire, impliquant du coup les acteurs dans le secteur agricole, minier, les chargés des affaires sociales, les chargés de la santé, l’administration de base, différentes ONGs nationales et internationales, et, bien sûr, la population bénéficiaire”.

L’érosion et l’activité humaine dans l’altération du lit des rivières

Parmi les éléments qui contribuent à abimer les lits des rivières, l’érosion a une part importante, mais d’autres éléments relatifs à l’activité humaine n’en sont pas les moindres.

Selon Mukarubibi ”outre l’érosion que nous combattons aujourd’hui en plantant des arbres aux abords des rivières pour retenir le sol, il ya aussi l’exploitation traditionnelle et anarchique des mines, des carrières mal gérées, et surtout notre agriculture qui ne respecte pas les limites prescrites par la loi au-delà du littoral”.

Pour ce, précise Mukarubibi ”le Gouvernement rwandais a mis en place des mesures visant à protéger les ressources naturelles en eau et les forêts”.

Parmi les mesures arrêtées, détaille-t-elle, il ya la protection des littoraux des rivières et des lacs.
A titre de rappel, Mukarubibi a dit qu’il n’est permis de cultiver qu’à 10 mètres de distance à partir du littoral des grandes rivières, 5 mètres à partir du bord des petites rivières et 50 mètres à partir du littoral des lacs et de celui des vastes eaux stagnantes.

Elle a ajouté que la loi stipule qu’il faut déplacer et réinstaller les personnes habitant dans les zones tampons des cours d’eau et des lacs (buffer zone) ainsi que celles habitant dans des zones à haut risque.

Concernant les forêts, Mukarubibi a rappelé que l’objectif poursuivi par le gouvernement est d’étendre la superficie des aires abritant les arbres de façon que 30% de la superficie totale du pays soit couverte des forêts d’ici 2018.

A ce sujet, dit-elle, il est recommandé de planter des arbres qui ne nuisent pas aux cultures (sylviculture), procéder à la réhabilitation des forêts abimées et à la reforestation, et protéger les flancs des collines ainsi que les lits des rivières.

La gestion efficiente des ressources en eau est l’un des défis auxquels fait face actuellement le pays
Avec une population avoisinant 12 millions d’habitants sur une superficie de seulement 26,338 kilomètres carrés, le Rwanda est parmi les pays du continent africain ayant une forte densité de population.

Lorsqu’il ya inondation durant les périodes pluvieuses, moins de 2 % seulement de l’eau est récupérée et réutilisée, expliquent les experts en gestion des ressources en eau du MINIRENA.

Ils font remarquer qu’avec une démographie galopante et une rapide urbanisation, les besoins en eau seront majorés de 50 % d’ici 2040 voire de 80% dans certains coins du pays, mettant ainsi le pays sous un stress du manque d’eau en qualité et en quantité.

La secrétaire permanente au MINIRENA a recommandé à la population de Muhanga de considérer ce programme comme une opportunité à saisir et à s’approprier pour espérer un développement intégral et durable.

A part la célébration de la journée internationale des forêts le 21 mars 2016, les activités de sensibilisation de la population à la protection des littoraux et la plantation des bambous aux abords Nyabarongo, la semaine réservée aux ressources en eau s’est achevée ce 26 mars 2016 par des travaux communautaires en rapport avec la protection de lits des rivières Sebeya, Nyabugogo, Muvumba et Nyabarongo.

Jean Louis Kagahe