https://www.traditionrolex.com/25 Jumelages Rwanda/Rhénanie-Palatinat, fin des préjugés

Jumelages Rwanda/Rhénanie-Palatinat, fin des préjugés

Par 2016-04-18 10:06:40

[caption id="attachment_2947" align="aligncenter" width="693"]Mareike Broermann (Photo Gérard Rugambwa) Mareike Broermann (Photo Gérard Rugambwa)[/caption]


 

Le land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) fait les jumelages avec des entités administratives locales dans plusieurs domaines de développement socio-économique du Rwanda. Dans le secteur éducatif, le jumelage a renforcé les liens entre écoles et élèves. L’interaction qui en résulte, a éliminé certains préjugés que chaque camp se réservait de l’autre. Mlle Mareike Broermann, coordinatrice pour les jumelages interscolaires et les projets sociaux du bureau de jumelage à Kigali s’y exprime. Interview !

La Nouvelle Relève (LNR) : Mlle Mareike Broermann, vous êtes Coordinatrice des jumelages interscolaires et projets sociaux de Rhénanie-Palatinat basée à Kigali. Combien de temps êtes-vous Rwanda ?

Mareike Broermann (MB) : Je suis au Rwanda depuis une année et quatre mois.

LNR : Quel est votre préférence culinaire au Rwanda ?

MB : J’adore manger la pomme de terre avec du piment, les fruits en général et en particulier l’avocat. Par contre, je ne mange pas de la viande. Ces brochettes bien garnies ne m’intéressent pas, c’est mon choix personnel, bien que la viande du Rwanda soit de bonne qualité que celle de mon pays.

LNR : En quoi consistent les jumelages interscolaires ?

MB : C’est le pilier important des jumelages entre le Land de Rhénanie-Palatinat et le Rwanda. Au moins 240 écoles sont jumelées à travers tout le pays (Rwanda), notamment celles du milieu rural. Dans la capitale Kigali, il n’y a pas encore de jumelage. En effet, les écoles rwandaises et celles de Rhénanie-Palatinat tissent entre elles des liens solides, par le biais des échanges culturels. Le plus souvent, les élèves quittent la Province de Rhénanie-Palatinat pour visiter leurs confrères rwandais, ce qui renforce leurs rapports, soit individuel, soit collectif. L’assistance peut se résumer en un envoi des matériels en Technologie de l’information et de la communication(TIC), en matériels de sport et autres, suivant les besoins des écoles.

LNR : Que dire alors des projets sociaux financés par la Rhénanie-Palatinat ?

MB : Il s’agit bien des projets générateurs des revenus destinés aux groupes de femmes et jeunes dans le milieu rural, lesquels projets financent les coopératives de ces groupes cibles dans le secteur d’agriculture. Le jumelage facilite aussi le développement de tricotage afin que les bénéficiaires puissent se relancer financièrement après leur formation. La coopération s’effectue directement entre la Rhénanie-Palatinat et les entités administratives décentralisées du Rwanda. La gestion quotidienne des activités a lieu au bureau de Rhénanie-Palatinat à Kigali. Le secteur de Ndora (Gisagara) illustre bien cette schématisation de la coopération. Les projets sociaux focalisent aussi l’appui des organisations des personnes vivant avec handicap (13 centres sont jumelés) quant à leur éducation et formation des staffs. Tout au départ, le jumelage a démarré avec l’Université du Rwanda pour assurer le bien-être des personnes vivant avec handicap.

LNR : Quels sont les sujets qui intéressent les jeunes élèves lorsqu’ils se rencontrent ?

MB : Plusieurs sujets les intéressent : ils parlent de la musique, de leur vie personnelle, de ce qu’ils ont vu au Rwanda et autres. A travers leurs échanges, certains préjugés restent alors sans valeur, car chacun se rend compte de la vérité.

LNR : Quels sont par exemple les préjugés des élèves rwandais et allemands qu’ils se réservent mutuellement ?

MB : Du camp des élèves rwandais, ils pensent que la vie est très facile chez leurs confères de Rhénanie-Palatinat : leurs parents ont beaucoup d’argent et le coût de la vie n’est pas un casse-tête. De l’autre camp, ils arrivent au Rwanda, ayant dans leur tête l’image générale de l’Afrique sur le Rwanda, comme quoi, le pays n’est pas développé. Mais ils sont persuadés quand ils y arrivent. Ils remarquent un pays développé, très différent de ce qu’ils pensaient. En gros, le jumelage dans le secteur éducatif a éliminé certains préjugés…

LNR : La communication entre élèves est-elle facile pour les deux pays qui parlent deux langues différentes (anglais & allemand) ?

MB : Tout dépend du degré de formation des élèves. Au Rwanda, les élèves sont en avance en anglais que leurs collègues allemands. Mais quand c’est nécessaire, un interprète assure la communication.

LNR : Les élèves rwandais auraient-ils visité le Land de Rhénanie-Palatinat ?

MB : En 2015, le Groupe Scolaire de Bare de Kirehe (Est) a visité Rhénanie-Palatinat. D’habitude, une telle visite s’effectue par six élèves et deux enseignants.

LNR : Que disent les jeunes allemands de l’état de plusieurs Eglises au Rwanda ?

MB : La religiosité est en baisse en Allemagne ! Les jeunes remarquent qu’au Rwanda il y a plusieurs églises, ce qui assure la stabilité au pays. Force est de montrer que le jumelage s’effectue entre paroisses surtout pour l’Eglise Catholique.

LNR : Quelle est la place des TIC dans les jumelages ?

MB : Les TIC assurent le partenariat à travers les jumelages. En ce qui concerne les écoles, le jumelage a instauré un Scape Conference dans une école de Nyaruguru (Sud) pour échanger physiquement avec leurs collègues de Rhénanie-Palatinat.

LNR : Que serait en dernier lieu votre propre message ?

MB : Rien qu’un remerciement ! Je suis contente de la motivation des personnes avec lesquelles nous travaillons ensemble. Elles collaborent et échangent aisément sur leur propre vie. Il faut aussi souligner que le jumelage n’est pas une grande organisation financière qui donne beaucoup de fonds, plutôt, il est centré sur l’échange culturel et l’amitié.

Propos recueillis par Safari Byuma


 

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