https://www.traditionrolex.com/25 Damascène Gashumba : l’environnement est la vie…

Damascène Gashumba : l’environnement est la vie…

Par 2016-04-26 09:29:20

Damascène Gashumba  (Photo S. Byuma)

A travers REDO (Rural Environment Development Organisation), une ONG imprégnée dans la protection de l’environnement, Damascène Gashumba qui en est Coordinateur, réalise que protéger l’environnement, c’est assurer la vie et le développement multisectoriel. La population qui vit aux alentours des aires protégées (forêts et parcs) sait désormais, pourquoi les communautés doivent militer pour un l’environnement sain. Interview  !

La Nouvelle Relève (LNR)  : Vous êtes connu Coordinateur à la fois du REDO et de Shalom Club Rwanda, en sortez-vous correctement  ?

Damascène Gashumba (DG)  : Exact, je coordonne REDO en qualité du Directeur d’une ONG imprégnée dans la protection de l’environnement. La mission est d’aider la population qui vit aux alentours des aires protégées (forêts naturelles et parcs) de pouvoir fructifier les opportunités économiques qui relèvent de ces aires sans devoir altérer l’environnement. Pour Shalom Club Rwanda, j’y suis comme Coordinateur National. C’est une association des Rwandais sans but "lucratif" qui ont été formés en Israël par une agence israélienne de développement nommée  : Mashav. Celle-ci a donné naissance à Shalom Alumin qui est à vrai dire, mère des 70 clubs au niveau planétaire dont Shalom Club Rwanda. Au moins 42 personnes sont déjà membres de Shalom Club Rwanda. Chaque 15 mars, les membres sont tenus de poser un acte généreux ou de soutien envers les vulnérables (règle universelle). C’est dans ce contexte qu’une aide matérielle d’environ 680 000 FRW a été donnée au centre d’accueil des enfants de la rue de Marembo (Gasabo) par Shalom Club Rwanda.

LNR  : Que faites-vous pour convaincre les populations qui vivent aux alentours des aires protégées à ne pas les dévaster ?

DG  : Il n’y a pas longtemps, la population dévastait les parcs et forêts naturels protégés à la recherche du bois de chauffage, à la pratique d’apiculture et à la chasse des gibiers. Ces pratiques sont contraires à la protection de l’environnement. REDO a alors regroupé toutes les populations en coopératives d’apiculteurs modernes en vue d’exploiter la zone tempo (6mètres entre les champs et le parc) en y posant des ruches. En vue de résoudre le problème du bois de chauffage, REDO les a formés pour la fabrication des foyers améliorés qui ne sont pas gourmands de bois. On comprend que REDO a permis aux populations d’avoir de l’argent issu de la vente du miel, ce qui est plus rentable qu’avoir une vache chez soi. D’ailleurs, nous pensons à un nouveau slogan pour la population qui vit autour du Parc de Nyungwe (ouest) et du Parc des Volcans (nord) "d’une ruche par famille" (Girumutiba) de même qu’elles étaient habituées au slogan "d’une vache par famille (Girinka)".

LNR  : Remarquez-vous un impact considérable de REDO sur la protection de l’environnement  ?

DG : Depuis 2009, le Rwanda n’a pas connu de feux de brousse suite à la production du miel qui fait bonne affaire tout au tour du Parc National des Volcans et de Nyungwe. En effet, si une ruche peut produire 50kg sur une période de six mois et qu’1kg revient entre 2500 à 3000FRW (3 à 3,7$), on s’imaginerait alors la production annuelle par famille  ! En 2009, un feu de brousse d’un apiculteur fugitif avait décimé plusieurs ha du Parc National des Volcans et le coût pour l’éteindre a été estimé à 50 millions des Francs Rwandais. REDO supervise 16 coopératives d’apiculteurs dans le district de Musanze et à Rusizi (Nyungwe), l’ONG en dénombre six.

LNR  : Qu’est devenu le sort des Rwandais jadis marginalisés dans l’histoire du pays, communément appelés "Twa"  ?

DG  : Ce peuple jadis marginalisé au cours de l’histoire est sensibilisé. REDO intervient dans son alphabétisation et dans sa formation sur les droits humains de base. Il reçoit les matériels d’apiculture de base afin qu’il ait des fonds pour sa survie. REDO négocie avec les autorités administratives de base pour prêter des terres arables à ce peuple. Une fois accordée, REDO lui permet de faire la culture de la pomme de terre et l’élevage des petits bétails.

LNR  : L’expérience de REDO mérite donc sa place  ?

DG  : REDO a réalisé que la population a eu, au fil du temps, une bonne perception sur les normes de protection de l’environnement. En effet, grâce à la sensibilisation, elle a vite compris que la protection de l’environnement permet d’assurer la vie, mais aussi le développement. Bien avant tous ces efforts ci-haut cités, la population ne saisissait pas le bien-fondé de protéger les parcs et les forêts naturelles protégées. A présent, une grande partie est devenue militante de la protection de l’environnement.

LNR  : Trouvez-vous efficace la politique du gouvernement du Rwanda de protection de l’environnement  ?

DG  : Je salue l’état de lieu d’une loi sur la protection de l’environnement et la politique y relative. Le Rwanda dispose du plan directeur d’exploitation des terres où chaque activité est prévue. C’est le cas de protection des zones marécageuses et parcs ainsi que d’autres forêts comme celle de Gishwati et de Mukura.

LNR  : En qualité d’un environnementaliste, un mot sur votre régime culinaire et sur votre beau souvenir.

DG  : J’adore la cuisine rwandaise, celle qui consiste à préparer la nourriture sans huile. Mon meilleur souvenir reste mon périple en Israël en novembre 2014. "J’ai mis mon pied sur des lieux saints"

LNR  : Enfin, faut-il espérer à vous un grand titre académique dans le domaine de l’environnement  ?

DG  : Je prépare mon PHD en Gestion des Ressources Naturelles aux USA.

Propos recueillis par Safari Byuma

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