Le Rwanda distribue environ 2,7 millions moustiquaires en commençant par les districts les plus touchés par le paludisme. Cette action cadre bien avec le thème de l’année, ”en finir définitivement avec le paludisme”, proposé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’année 2016.

Pour lutter contre le paludisme, l’OMS vient de mettre en place un thème commun pour l’année 2016, "En finir définitivement avec le paludisme". Ce thème reflète la vision d’un monde exempt de la maladie tel que défini dans la ”Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030”, adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015.

Cette stratégie vise à réduire considérablement la charge mondiale du paludisme au cours des 15 prochaines années, de sorte que le taux de mortalité et de nouveaux cas soit réduit à 90%. On compte également éliminer la maladie dans au moins 35 pays ainsi que prévenir la résurgence du paludisme dans tous les pays exempts de la maladie, dit l’OMS.

Sur base de ce calendrier pour 2016-2030, qui est aligné sur le programme de développement durable à l’horizon 2030, constituant le nouveau cadre de développement mondial approuvé par l’ensemble des Etats Membres des Nations Unies, le Rwanda a pour sa part, mis en place des moyens de lutte contre le paludisme.

Ces moyens sont basés sur la prévention et les traitements. Ces deux moyens peuvent permettre à lutter efficacement contre la malaria, mentionne le Ministère de la santé dans un point de presse.

En ce qui concerne la prévention du paludisme, le Ministère de la santé (MINISANTE), a mis en place des stratégies telles que la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées. Ainsi au cours d’une année seulement environ 2,7 millions (soit 2, 680,011) moustiquaires sur plus de 6 millions ont été distribuées.

Les districts déjà servis sont les plus touchés par la malaria dans le pays en l’occurrence les districts de Kamonyi, Gisagara, Huye, Nyanza, Muhanga, Kayonza, Ngoma, Kirehe, Nyagatare, Gatsibo et Bugesera.

Les autres districts vont également être servis après la distribution au sein des écoles secondaires, afin de protéger aussi les élèves contre cette maladie, a précisé Dr Agnès Binagwaho, Ministre de la santé.

D’autres méthodes complémentaires à la moustiquaire

Au sujet de lutte contre le paludisme pour cette année de 2016, le Ministère de la santé annonce encore que l’assainissement de l’environnement domestique, la propreté dans les maisons d’habitation, la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide, constituent également les méthodes de prévention qui permettent de lutter efficacement contre le paludisme.

Ensuite, le traitement à temps constitue un autre moyen de lutte contre le paludisme, à chaque fois que l’on sent un des principaux symptômes de la malaria. L’on peut citer une sensation de fatigue, de la fièvre, parfois intermittente (froid suivi de frissons), des céphalées, accompagnées de douleurs musculaires, ainsi que des troubles digestifs (naussés, vomissements, diarrhée, etc).

C’est dans ce sens que le MINISANTE invite la population à recourir à temps au service médical, après avoir remarqué l’un de ces symptômes, pour que le traitement soit plus efficace.

Pour le Lieutenant Colonel Dr Jules Kabahizi, chargé de la médecine interne au sein de l’hôpital militaire du Rwanda, l’éradication définitive de la malaria, demande une collaboration active avec les pays voisins, du fait que les moustiques vecteurs du paludisme n’ont pas de frontières.

"Le moustique peut faire un trajet de quatre à vingt kilomètres par jour, ce qui veut dire même si l’on peut prendre des précautions de le combattre en tant qu’un individu ou pays, le voisin peut être le sujet de transmission de cette maladie" ; dit-il.

C’est-à-dire, pour atteindre l’objectif d’éradiquer définitivement le paludisme, prendre des stratégies personnelles en tant qu’individu ou pays ne suffit pas, mais plutôt des stratégies conjointes sont nécessaires pour avoir plus du succès, si non, on peut arriver à la réduction sensible, et non à son éradication définitive.

C’est dans ce sens que les pays de la région et du continent en général devraient collaborer étroitement, pour arriver à cet objectif d’en finir définitivement avec le paludisme, précise-t-il.

Il est à noter que l’un des objectifs du plan de lutte contre le paludisme de l’OMS 2016-2030, publié en 2015, était d’éradiquer la maladie dans au moins 10 pays du monde d’ici 2020.

Dans un nouveau rapport publié le 25 avril, l’OMS annonce que cela est réalisable dans 21 pays, dont six sont sur le continent africain, et sont parmi les pays les plus touchés par cette maladie. Il s’agit de l’Algérie, du Cap-Vert, du Swaziland, du Botswana, de l’Afrique du Sud et des Comores. L’OMS félicite ces pays, et souligne le besoin d’investissements importants dans les régions fortement touchées, particulièrement en Afrique.

Chantal Namukunzi