Après les pluies diluviennes en début de la semaine dernière qui ont causé la mort de plus de 50 personnes dans différents districts de la province du nord et détruisant près de 600 maisons et des cultures, différentes instances se mobilisent pour arrêter des stratégies préventives qui pourraient aider à éviter de nouvelles retombées d’envergure à l’avenir.

Les changements climatiques qui secouent la planète et le réchauffement des eaux océaniques qui se traduisent par le phénomène El Niño n’ont pas épargné le territoire rwandais en début de la semaine dernière.

Non seulement il ya eu des pertes en vies humaines et matérielles, mais la vie économique de la capitale Kigali a été en partie affectée pendant plus ou moins 36 heures.

Les routes qui la relient aux zones de la province du nord et celle du sud étaient coupées suite à la crue de la rivière Nyabarongo qui a débordé la route sur l’axe du sud et des éboulements des terres du côté nord.

Les services de météorologie du Rwanda envisagent plus de sensibilisation de la population pour se servir des prévisions diffusées

Alors que certaines personnes se plaignent de la non précision des informations livrées par les services de météo, le Directeur Général de cette institution, John Ntaganda, a tenu à rappeler qu’il ne s’agit que des prévisions qui peuvent varier d’un moment à l’autre selon les variations climatiques et les mouvements des vents.

Dans son entretien radiodiffusé, il a recommandé mardi dernier à la population de faire un bon usage des informations reçues et prendre des mesures préventives tout en se méfiant de la tombée ou non des pluies de grande intensité.

Anthony Twahirwa du Département chargé des prévisions météorologiques et leur mise en pratique a confié au journal la Nouvelle Relève que ”bientôt va commencer une sensibilisation plus intense et plus décentralisée car il se pourrait que les informations quotidiennement diffusées n’atteignent pas une portion importante de la population”.

”Les informations en rapport avec les prévisions météo sont diffusées quatre fois par jour en raison d’une fois toutes les six heures,” a précisé Twahirwa.

Outre les messages qui passent par les médias qui parfois n’honorent pas leur devoir , il a tenu à préciser que son département se sert aussi des différents réseaux sociaux et l’usage des SMS est fréquent.

Pour plus d’efficacité dans la sensibilisation, Twahirwa a mentionné que pour parvenir le plus rapidement possible à la population, les informations seront décentralisées pour passer à travers des clubs locaux et des groupes localement formés sur le fonctionnement et la transmission des informations en rapport avec les prévisions météo.

Déjà, fait connaitre Twahirwa, ”il existe présentement des groupes créés sur le whatsapp dans toutes les provinces de façon que l’info est très rapide”.

Bien plus, une ligne téléphonique a été créée et n’importe quelle personne peut demander des informations supplémentaires ou des éclaircissements sur ce qu’elle ne comprend pas très bien. C’est le 6080.

Tout ce que le service météo demande à la population c’est de se servir à bon escient des infos reçues et recourir à la ligne 6080 en cas de nécessité car le numéro est fonctionnel 24h/24h.

Twahirwa informe la population que les pluies ne pourraient plus être nombreuses et dévastatrices dans la partie de l’année qui reste, mais ”qu’à cela ne tienne, il faudra rester vigilant.”

La population a toujours été invitée à plus de vigilance et de prévention contre les conséquences d’El Niño
Depuis le milieu de l’année dernière, le service de météorologie du Rwanda avait averti la population qu’à partir du mois de septembre 2015 et durant les mois qui allaient suivre, que de fortes pluies pourraient s’abattre sur certains coins du pays suite au réchauffement croissant des eaux de l’Océan Pacifique. Ce phénomène est connu sous le nom d’El Niño.

Ces avertissements ont été donnés juste après que les services habilités de l’ONU venaient à leur tour de prévenir que la région à laquelle appartient le Rwanda risquait de connaitre de fortes inondations, une désertification et des épidémies durant la période précitée.

Dès lors, le Service de Météo au Rwanda avait prévenu que différents coins du pays risquaient de connaitre de graves inondations, des éboulements de terres de grande envergure.

Par contre les mêmes informations avertissaient d’un éventuel soleil très fort dans d’autres coins du pays et de la région voire des famines.

Les personnes habitant des zones ou des parcelles à haut risque avaient été aussi invitées à les quitter pour habiter des milieux sécurisants.

D’après les informations issues des services habilités de l’ONU, le phénomène actuel d’El Nino pourrait avoir des retombées beaucoup plus dures qu’elles ne l’ont été il y a trente ans.

La même source indique que si El Nino a été virulent au début de l’année 2016, il pourrait bien l’être davantage à la fin de la même année.

Jean Louis Kagahe