Il existe bel et bien des relations complexes entre un environnement naturel extrêmement riche et sain et les pratiques agricoles pourvu que ces dernières ne se dressent pas comme obstacle à la protection dudit environnement.

En intégrant les questions d’ordre écologique, la politique agricole nationale s’attache à prévenir les risques de dégradation de l’environnement et à renforcer le caractère durable des écosystèmes agricoles.

C’est à ce titre que le gouvernement rwandais fait porter en priorité l’aide au développement rural sur la promotion des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement à l’instar des programmes agro-environnementaux tel que la création des terrasses radicales ou l’initiative Girinka pour générer du fumier etc.

De même, le gouvernement veille à une meilleure application de la législation environnementale par des campagnes de sensibilisation et la facilitation des voyages d’études.

Par des efforts conjoints du Ministre de l’agriculture et de celui des Ressources Naturelles, le Ministère des Ressources Naturelles, l’Office Rwandais pour la protection de l’environnement (REMA), certaines institutions étatiques rattachées aux différents ministères et autres partenaires ont collaboré à l’élaboration d’un quatrième rapport gouvernemental sur l’environnement.//

Le quatrième rapport sur la protection de l’environnement a mis l’emphase sur l’agriculture

Pour la quatrième fois, le gouvernement rwandais, par le biais du Ministère des Ressources Naturelles a récemment mis à jour son quatrième rapport sur l’environnement et ce dernier s’est attardé sur l’adéquation entre les pratiques agricoles et la protection de l’environnement notamment dans son aspect de lutte contre les changements climatiques.

Le ministre des Ressources Naturelles, Dr Vincent Biruta, qui a présidé la séance de présentation du Rapport a souligné l’importance que le gouvernement rwandais réserve à la protection de l’environnement.

Selon ses propos,　 "nous souhaitons qu’à l’avènement 2020 les ressources environnementales soient positionnées à une place de choix, raison pour laquelle nous investissons beaucoup d’énergie pour les protéger".

A ce sujet, il a recommandé à tout un chacun de faire siennes les recommandations formulées dans ce rapport afin que la population atteigne l’autosuffisance alimentaire tout en assurant la protection de l’environnement.

Revenant sur l’esprit qui a guidé l’élaboration de ce rapport, le ministre Biruta a précisé que "beaucoup d’éléments qui ont inspiré ce rapport sont partis de l’inquiétude selon laquelle l’environnement risque d’être victime du développement rapide qui marque le Rwanda actuel si jamais rien n’est fait dans le sens de la protection de l’environnement".

Pour sa part, la ministre de l’Agriculture, Géraldine Mukeshimana, quant à elle, est partie de l’exemple des cours d’eau qui ont été exploités pour générer de l’énergie afin de justifier l’importance que le Gouvernement rwandais accorde à la protection de l’environnement.

Elle a évoqué d’autres programmes gouvernementaux qui, eux aussi vont dans le sens de l’amélioration de l’agriculture et l’augmentation de sa production en passant par l’irrigation, la création des terrasses radicales, la majoration de la quantité des engrais chimiques, et autres mesures allant dans le sens de la mitigation des conséquences potentielles créées par les changements climatiques.

Selon la Ministre de l’Agriculture, "un pas considérable a déjà été franchi dans la pratique d’une agriculture qui ne détruit pas l’environnement, et bien plus, des programmes ont été mis en pratique pour protéger l’environnement à l’exemple de la création des terrasses radicales qui luttent contre l’érosion, la rétention des eaux des pluies qui servent par la suite à l’irrigation et autres".

Pour sa part, la Directrice Générale par intérim de l’Office Rwandais pour la Protection de l’Environnement, REMA, l’Ingénieur Colette Ruhamya, "l’agriculture a une part prépondérante dans la mitigation des conséquences issues des changements climatiques surtout que le secteur agricole est lui-même vulnérable à ces changements".

Ir Ruhamya a rappelé qu’une agriculture mal pratiquée peut elle-même être affectée par les changements climatiques.

D’après le quatrième rapport sur l’état de l’environnement au Rwanda, divers programmes sont en exécution pour harmoniser l’agriculture et augmenter la production agricole tout en protégeant l’environnement.

Il y a, entre autres, la consolidation des terres, la lutte contre l’érosion en aménageant les versants des montagnes, l’irrigation, l’usage des engrais ou encore l’initiative "Girinka" qui permet aussi d’avoir du fumier.

La combinaison et le bon usage de tous ces programmes concourent de facto à l’autosuffisance alimentaire et à la protection de l’environnement en même temps.

Amélioration de l’agriculture mais aussi réduction des émissions de carbone

La quatrième édition du rapport est unique en ce sens qu’elle fournit une analyse en profondeur du secteur clé au développement économique durable du Rwanda : l’agriculture, a déclaré l’Ir Ruhamya.

Le thème du rapport repose aussi bien sur l’amélioration de l’agriculture que sur les mécanismes de parvenir à une faible teneur en carbone dans l’atmosphère, ainsi que sur les pratiques nécessaires à une résilience climatique.

Le rapport 2016 sur l’environnement établit en même temps le lien entre l’agriculture et l’économie verte dans le contexte économique du Rwanda.

En marge de la présentation du rapport, une marche a été organisée par le ministère des Ressources naturelles en partenariat avec REMA, la Police Nationale du Rwanda et des coopératives de transport de véhicules automobiles.

Les participants à la marche ont été informés des initiatives réglementaires pour assurer l’air pur et des stratégies visant à réduire les émissions à effet de serre et de gaz toxiques au Rwanda.

La promenade a également inclus une démonstration des efforts visant à atténuer les émissions des véhicules grâce à des tests. Au cours des cinq derniers mois, 1.507 des 42.580 véhicules testés ne répondent pas aux normes d’émissions acceptables.

Pour plus d’une décennie, le Rwanda a placé l’environnement au centre de la transformation socio-économique du pays. Ces efforts ont abouti à un cadre institutionnel et politique solide, permettant au pays de se développer d’une manière propre et verte, et qui construit en même temps la résilience au changement climatique.

Jean Louis Kagahe