https://www.traditionrolex.com/25 Daniel Gafaranga : la médecine traditionnelle au rendez-vous

Daniel Gafaranga : la médecine traditionnelle au rendez-vous

Par 2016-06-21 10:50:35

 

[caption id="attachment_3229" align="aligncenter" width="1055"]Le tradipraticien Daniel Gafaranga (Photo S. Byuma) Le tradipraticien Daniel Gafaranga (Photo S. Byuma)[/caption]


 
La médecine traditionnelle reprend de plus en plus sa place dans la société rwandaise et africaine. Elle est au rendez-vous pour traiter les maladies incurables par la médecine moderne et sa législation est sollicitée plus que jamais par ceux qui ont déjà découvert son efficacité. Le tradipraticien Daniel Gafaranga reste au service des Rwandais. Il veut même dévoiler toute sa compétence aux générations futures en vue de la rendre plus efficace et perpétuelle. Interview  !

La Nouvelle Relève (LNR)  : En qualité du Président de l’Association des Tradipraticiens au Rwanda (AGA Rwanda Network), vous avez certainement un parcours musclé dans le traitement des maladies  ?

Daniel Gafaranga (DGF)  : Tout a commencé en 1978, lorsque j’avais contracté une maladie jugée "incurable" par la médecine moderne. Dans le désespoir, j’avais consulté un tradipraticien qui, du coup, m’administra un médicament efficace. Et ma maladie disparut aussitôt. Ce geste me fut alors une motivation de pratiquer la médecine traditionnelle. A l’aide des ouvrages divers sur les plantes médicinales, comme celui de Claver Rwangabo intitulé  : "La médecine traditionnelle au Rwanda" parut à l’édition Karthala, Paris, 1993, je découvris alors mes talents.

LNR  : Et comment êtes-vous devenu célèbre au Rwanda  ?

DGF  : A part mon dévouement et la recherche, il fallait attendre mon refuge en 1994 (lors du génocide contre les Tutsi) à l’île Bushonga du lac Burera, nord pour connaître mes talents. En effet, je fus le médecin de tous les réfugiés sur l’île, passant de moindres maladies comme la grippe aux plus redoutables comme le cancer. C’est à cette époque que j’ai découvert en moi une grande compétence dans la médecine traditionnelle. Si vous le voulez bien, je te dirais que par exemple, il m’était très aisé de traiter le rhumatisme  : il suffit de soumettre le patient à trois piqures d’abeilles par jour et durant sept jours. Ainsi le malade se porte très bien. Un secret gratuit…

LNR  : Quelles sont les grandes maladies que vous guérissez ?

DGF  : Notre association  : AGA Rwanda Network sise à Kabeza dans la ville de Kigali regroupe quatre tradipraticiens qui traitent avec succès les cancers du poumon, de la prostate, du sein (lorsqu’il est encore bénin) et du sang. Cependant, nous n’avons pas de traitement du cancer de foie et de l’utérus. Quant au diabète, nous discutons encore avec les tradipraticiens qui disposent de médicaments pour qu’ils se rejoignent à nous dans l’association. Dans un meilleur délai, nous aurons le traitement du diabète, je l’espère bien. Un seul mot  : "Tout ce qui est amer, atténue le diabète".

LNR  : La médecine traditionnelle recourt à la fois à la thérapie physique et à la métaphysique. Quelle est votre spécialisation  ?

DGF  : Loin de toute sorte d’interprétations, nous veillons à un médicament non nuisible à la santé (qui ne détruit pas ni le foie, ni les reins). Le dosage est déterminé au préalable et la préparation commence de la cueillette des plantes à la conservation. A ce niveau, c’est vraiment de la science. En ce qui concerne la métaphysique, nous préférons recourir à la psychothérapie qui est aussi efficace. Notre éthique chrétienne en qualité de prédicateur et tradipraticien de l’Eglise Adventiste du 7ème jour, nous interpelle d’œuvrer dans la droiture et loin des pratiques ancestrales païennes. Mais, nous reconnaissons aussi la force et l’efficacité de la métaphysique dans le traitement de certaines maladies. Nous nous éloignons des tradipraticiens qui peuvent utiliser les peaux d’animaux et autres outils mystiques…

LNR  : N’est-ce pas que la médecine traditionnelle peut recourir aux médicaments dont on ignore la composition  ?

DGF  : Personne ne peut démontrer les effets de la psychothérapie, ni ceux de la métaphysique. Je connais moi-même des médicaments qui guérissent des maladies compliquées et graves, dont les médicaments restent très mystiques, difficiles à prescrire. Ce n’est pas de la magie, c’est réel  ! Par exemple, la morsure d’un serpent venimeux ne demande qu’une petite pratique sur le corps pour désintoxiquer la victime…

LNR  : La médecine traditionnelle est-elle efficace dans la planification familiale  ?

DGF  : Il y a toujours une réponse à la planification familiale, nos aïeux savaient grand-chose en la matière, nous aussi  ! Cependant, nous nous résignons de nous lancer inlassablement dans la planification suite à notre conviction spirituelle. Sinon, tout le paquet est là avec efficacité. Ce que la médecine traditionnelle exige, n’a ni malaises, ni effets secondaires comme il en est le cas pour la contraception moderne.

LNR  : Quelles sont les principaux maux présentés par vos clients quand ils viennent se faire soigner chez vous  ?

DGF  : La plupart souffrent des troubles du système nerveux (épilepsie, bégaiement, maladie de parkinson, complications du nerf sciatique, névralgie, paralysie et autres). Ils viennent aussi nombreux pour l’hépatite (A, B et C), pour les problèmes d’infertilité et d’empoisonnement. Nous les traitons tous avec succès, même pour les épileptiques chroniques  !

LNR  : Apportez-vous des solutions à la sorcellerie  ?

DGF  : Exact  ! Nous savons comment jongler avec n’importe quelle sorcellerie. Le secret est là  ! Il suffit de désintoxique tout le corps. Et puis un accompagnement du patient s’en suit.

LNR  : Y-a-t-il des maladies que vous n’osez pas traiter  ?

DGF  : Nous évitons très volontairement les maladies contagieuses très graves qui peuvent nous contaminer en revanche. Mais leur traitement est bel et bien connu.

LNR :Votre cabinet est équipé d’un lit de consultation. Quoi en déduire  ?

DGF  : Ce lit nous aide à consulter les malades. Ils s’y allongent et nous les examinons grâce à la réflexologie. Elle est bien connue dans la médecine traditionnelle rwandaise.

LNR  : Quel est votre message à l’endroit de tous  ?

DGF  : Nous demandons à l’Etat de replanter plus de 700 espèces en voie d’extinction qui aident à fabriquer des médicaments. Il faut aussi que les Rwandais considèrent la médecine traditionnelle, car elle traite avec efficacité les maladies déclarées incurables.

Propos recueillis par Safari Byuma


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