Le moment d’exécuter l’accord de Paris 2015 (COP 21), sur les changements climatiques, arrive, estiment les participants au Forum africain du carbone tenu à Kigali du 28 au 30 juin 2016.

500 experts sur le changement climatique, les acteurs du marché du carbone, les décideurs et les promoteurs de projets de toute l’Afrique se sont réunis à Kigali, pour le Forum africain du carbone 2016.

Les participants au Forum ont tous convenu que le moment est venu de mettre en action l’Accord de Paris 2015 (COP21) sur les changements climatiques et qui est "un plan ambitieux visant à limiter la température à moins de 1,5 degrés Celsius et gérer les impacts d’un réchauffement de la planète".

S’adressant à ses hôtes, le Ministre rwandais des Ressources Naturelles, le Dr Vincent Biruta a rappelé que les pays doivent travailler en franche collaboration et promouvoir les financements propres ainsi que d’autres initiatives sur la résilience climatique.

"Le Rwanda a déjà franchi un pas considérable à travers sa Vision 2020 et sa mise en place des stratégies sur les investissements propres," a déclaré le ministre.

Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le Rwanda se veut plus ambitieux en gageant d’atteindre la résilience climatique et s’assurer d’une économie propre (Clean economy).

La création d’un Fonds vert (FONERWA) au Rwanda avec un financement propre de près de 100 millions de dollars et plus de 120　000 employés engagés dans différentes initiatives sur le climat dénote d’une avancée remarquable vers la résilience économique, à en croire le Dr Biruta.

Le fonds finance actuellement 33 initiatives aussi bien publiques que privées de transformation dans le sens de la résilience climatique à travers le pays.

Agir en faveur de la réduction des émissions et promouvoir le développement transformationnel

Alors que plus 170 pays, dont le Rwanda, ont signé l’Accord historique de Paris sur les changements climatiques, le forum de Kigali s’est, quant à lui, concentré sur la mise en œuvre de cet Accord pour atteindre une faible teneur en carbone et le développement transformationnel en Afrique.

Le Forum africain du carbone est l’un des plus grands rassemblements des experts du monde entier sur la croissance verte et la résilience climatique.

Les participants au forum de cette année ont abordé la feuille de route de l’Afrique pour le développement durable et la prospérité partagée en transformant les défis climatiques en opportunités.

La rencontre a également abordé la question concernant les sources de financement du climat et comment y accéder.

Le Rwanda fait partie des pays vulnérables aux changements climatiques

Si le Rwanda a été choisi pour accueillir le Forum Africain sur le Carbone, c’est en raison de ses efforts pour la protection de l’environnement et ceux en rapport avec l’atténuation des effets du changement climatique.

Ceux-ci comprennent entre autres une interdiction des matières plastiques non - biodégradables, la restauration des écosystèmes dégradés, le reboisement et la protection des parcs nationaux, ainsi que la promotion des énergies renouvelables.

Quels que soient les efforts fournis, il n’en demeure pas moins que le Rwanda soit vulnérable aux changements climatiques.

Parlant des récentes catastrophes survenues dans la Province du Nord, Dr Biruta a dit "nous sommes, au même titre que d’autres pays, vulnérables aux changements climatiques, et les récentes inondations qu’a connues le pays ont emporté la vie de près de 50 personnes laissant d’autres sans abri, pendant que leurs propriétés ont été aussi ravagées.

Les opportunités sont là et le financement prêt, reste un partenariat multidimensionnel

Selon Antony Nyong, Directeur de la Division chargé de l’Environnement et de la protection sociale à la Banque Africaine de Développement (BAD), "l’Accord de Paris ne peut pas réussir si l’Afrique ne prend pas ses responsabilités et assure son développement propre".

Il se félicite que 53 des 54 pays africains aient accepté leur contribution à 30% pour la réduction des gaz à effet de serre d’ici 2030, mais déplore que seulement 4% du financement mondial soit affecté au continent africain.

Nyong a annoncé que la BAD a décidé de porter son financement à 5 milliards des dollars d’ici 2030, pendant qu’aujourd’hui 20 millions des dollars ont déjà été débloqués pour la mitigation des changements climatiques.

Soutenant le partenariat multidimensionnel, Nyong recommande que "les normes nationales et régionales doivent être prises en compte".

Danielle Violetti qui représentait le Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) a souligné "nous devons tenir compte de deux éléments essentiels, à savoir, les contributions nationales pour chaque pays et mener des actions concrètes en rapport avec les résolutions de la COP21."

Il a précisé qu’il faut déterminer le type de partenariat à tenir et définir les activités à mener par ordre des priorités.

Pour conclure, Violetti insiste que les opportunités sont là et le financement prêt comme l’a souligné le représentant de la banque mondiale au Forum de Kigali.

A propos du Forum africain du carbone

Tenu chaque année depuis 2008, le Forum africain du carbone est une occasion pour les acteurs du marché du carbone , les décideurs africains , les investisseurs et les promoteurs de projets à partager les dernières connaissances et les possibilités de collaboration sur les initiatives régionales et mondiales des changements climatiques .

La rencontre continentale est organisée par le Secrétariat de la Convention -cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en collaboration avec différents partenaires, y compris le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) , la Banque mondiale , la Banque africaine de développement ( BAD) et l’ IETA(International Emissions Trading Association).

Jean Louis Kagahe