https://www.traditionrolex.com/25 Mulindabigwi et Maninfashe : les jumeaux novateurs d’E-kayi

Mulindabigwi et Maninfashe : les jumeaux novateurs d’E-kayi

Par 2016-07-04 10:03:22

Emmanuel Maninfashe  et Jean Baptiste Mulindabigwi  (Photo S. Byuma)


Jean Baptiste Mulindabigwi et Emmanuel Maninfashe ont créé une application nommée  E-kayi. Il s’agit d’un lien des rapprochements entre dirigeants et dirigés au sein des instances administratives de base. Ils ont résolu le problème de longues queues de la population devant les bureaux pour réclamer des droits. En vue de minimiser le coût de transport et le risque de perte ou d’endommagement éventuel du cahier qui servait à garder les plaintes de chaque personne, ces programmeurs ont alors créé E-kayi qui est opérationnel sur le téléphone portable. Interview  !

La Nouvelle Relève (LNR)  : Vous êtes les deux pionniers de l’application E-kayi. Qu’est-ce qui a motivé votre pensée  ?

Emmanuel Manimfashe (EM)  : Nous sommes deux personnes qui avons pensé à E-kayi, on dirait les jumeaux  ! L’idée est venue dans nous, juste à la fin de nos études universitaires. Nous voulions apporter une solution dans les rapprochements entre dirigeants et dirigés dans le cadre de la politique de bonne gouvernance au Rwanda. Jean Baptiste Mulindabigwi assure la vulgarisation d’E-kayi au sein des instances administratives de base, et moi, j’assure l’aspect technique de cette application.

LNR  : Qu’est-ce que E-kayi  ?

EM  : Tout d’abord, c’est une application opérationnelle sur le téléphone mobile de la Compagnie  : TECHNO HUB LTD. Elle a été conçue dans le but de permettre l’interaction entre les dirigeants et les dirigés. Cette interaction était facilitée par un cahier (ikayi en kinyarwanda ndl) qui servait à garder les plaintes des individus et les solutions envisagées en attendant les solutions définitives issues des instances habilitées. Et si la plainte était d’envergure, à chaque échelon administratif, ce cahier devrait être présenté en vue d’y mentionner l’évolution du problème en soi. Cette façon de résoudre les problèmes engendrait d’autres problèmes comme faire la queue aux bureaux durant plusieurs jours sans oublier le risque de la perte de ce cahier même, en plus de son endommagement et la lenteur administrative. E-kayi étant une application qui remplace aisément ce cahier classique, permet à la population de faire le suivi de leurs problèmes sur téléphone mobile, chose déjà opérationnelle aussi bien dans le district administratif de Gisagara, Sud (2014) que celui de Gatsibo, Est (2015).

LNR  : Expliquez-nous l’intérêt direct d’E-kayi à ses concepteurs.

EM  : Comme cette application est un apport direct dans le système de gouvernance au Rwanda, l’intérêt réside sur sa vente aux instances administratives. E-kayi montre clairement l’évolution des plaintes ou des problèmes de la population d’une instance à l’autre. Le dirigeant qui manque à ses obligations (qui tarde à apporter des solutions et suggestions) est vite identifié. E-Kayi ne propose pas seulement la voie des solutions, mais aussi, elle renferme des fenêtres qui permettent l’accès aux contrats de performance de chaque famille pour son développement rapide suivant la classification d’Ubudehe (classification des classes sociales en fonction des revenus). E-kayi fonctionne suivant deux options  : la première concerne les fonctions "Unstructured Supplementary Service Data" (USSD) qui peut se traduire en "Service Supplémentaire pour Données non Structurées" du téléphone mobile qui commence généralement par un astérisque, puis un code terminé par un hash tag ou le gazouilleur. La seconde est le "Short Message Peer to Peer" (SMPP) qui est un protocole standard d’échange qui permet d’envoyer des SMS vers des opérateurs téléphoniques.

LNR  : Quelle est la capacité d’E-kayi  ?

EM  : L’application E-Kayi offre deux options  : un petit service estimé à servir un échantillon de 4 millions d’individus et un grand service qui va au-delà de 15 millions de personnes.

LNR  : Comment le secret professionnelle est-il gardé à travers E-kayi  ?

EM  : Il faut comprendre que ce sont les dirigeants qui postent les messages. Ils savent dorénavant ce qu’ils doivent poster ou envoyer comme message à la personne concernée. Le secret reste donc gardé  !

LNR  : Qu’en est-il alors avec la sécurité de l’application  ?

EM  : TECHNO HUB LTD assure la maintenance quotidienne d’E-kayi. La sécurité reste totale vis-à-vis des détracteurs informaticiens. Nous nous réjouissons aussi de notre copy right  !

LNR  : Y-a-t-il des défis à noter  ?

Jean Baptiste  Mulindabigwi : Tous les dirigeants n’ont pas encore compris les atouts d’E-kayi dans les rapports entre dirigeants et dirigés. A côté de cela, le problème du budget s’annonce le plus souvent aux districts administratifs qui en voudraient pour faciliter leur bonne gouvernance. Nous avons donc besoin d’un organe qui jouerait le rôle de plaidoyer en vue de rendre E-kayi plus effectif dans tous les gouvernements locaux (districts administratifs) qui composent le pays.

Propos recueillis par Safari Byuma


 

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