https://www.traditionrolex.com/25 Jean Claude Niyibizi : ”Il faut oublier les demandes d’emplois”

Jean Claude Niyibizi : ”Il faut oublier les demandes d’emplois”

Par 2016-08-09 06:59:11

Jean Claude Niyibizi (Photo Gérard Rugambwa) 1

 

Après avoir travaillé pendant un certain temps au Haut Conseil des Médias en qualité d’agent chargé de suivi et évaluation des médias au Rwanda, Jean Claude Niyibizi a décidé d’embrasser le secteur privé. Le manque de professionalisme qu’il a constaté dans l’audio visuel, a été à l’origine d’une création de son école ”MOPAS” dont l’objectif principal est de former et de contribuer à des productions professionnelles. Interview…

La Nouvelle Relève (LNR) : Quel est votre profil ?

Jean Claude Niyibizi (JCN) : J’ai fait l’école de journalisme et communication au Campus de Butare (Huye). Je suis parmi les premiers à lancer la Radio de l’Université du Rwanda, Radio Salus. Ensuite j’ai travaillé au Haut Conseil des Médias, dans le département de suivi et évaluation. Cette responsabilité m’a permis de suivre l’évolution du secteur médiatique, de voir au jour le jour le manque de professionalisme, surtout dans l’audio visuel, et finalement de démissionner en vue de me lancer dans la consultance pour contribuer à l’amélioration de la qualité des productions. J’ai produit des documentaires pour plusieurs institutions publiques, des organismes internationaux et des Organisations Non Gouvernementales. Je peux citer Office de Géologie et Mines (OGM), Trac Plus, MIGEPROF, CNF, NCC, Imbuto, GIZ, …

LNR : Et MOPAS, à quand la création de cette école d’audio-visuel ?

JCN : C’est à partir de 2004 que je me suis lancé dans la consultance. La création de cette école de formation audio visuelle date de 2008. J’ai été inspiré par l’école américaine de Kigali ”Africa Digital Academy”. J’ai pris cette décision dans le but de contribuer à l’amélioration de la qualité des productions audio visuelles à travers la formation. Savoir comment communiquer est très important mais faut-il également avoir les capacités de produire avec professionnalisme.

LNR : Quels sont les moyens à votre disposition pour former les futurs producteurs dans l’audio visuel ?

JCN : Je dispose d’un studio pour la production audio et d’un autre pour l’audio visuel. Des caméras dont une caméra-drone, une salle de montage et une salle de classe pour les apprenants. Et bien sûr des bureaux…Aujourd’hui je serais peut-être au volant d’une voiture Mercedes ; mais je préfère investir dans le matériel de qualité, payer le loyer de plus de cinq cents mille francs rwandais par mois, pour travailler dans de bonnes conditions et favoriser un bon rendement.

LNR : Quelles sont vos ambitions ?

JCN : Pour le moment nous produisons au moins trois documentaires par semaine pour RBA à travers nos clients. Mais nous voulons arriver au niveau de production internationale. Nous sommes en contact avec ”New York Academy”. Nous sommes en discussion pour voir comment ils pourraient nous envoyer des formateurs temps partiel.

LNR : Quels conseils faut-il donner aux jeunes, demandeurs d’emploi ?

JCN : Ils doivent oublier la composition des lettres de demande d’emploi et se lancer dans la création d’entreprises. Et pour cela, trois éléments suffisent : la passion de son travail, le goût d’excellence et la recherche de l’argent. Les jeunes doivent être créatifs, rencontrer des professionnels et discuter des projets. Certains craignent qu’on leur vole leurs projets. Mais il faut passer par cette étape si l’on veut bien se lancer dans un business. Le Rwanda est encore vierge. Les Kenyans et les Occidentaux viennent et profitent de beaucoup d’opportunités inexploitées dans notre pays. Les gens croient qu’ils feront leur vie avec des maitrises. Ils ne veulent pas apprendre les métiers alors qu’ils sont une source intarissable des revenus…

LNR : A vous entendre, l’on croirait qu’il est automatique de gagner de l’argent avec l’initiative privée.

JCN : Ah oui, il faut de la patience et du courage. L’argent finit par venir. Quand j’ai lancé mon business, je venais d’arrêter une consultance qui me rapportait 1000 dollars par mois. J’ai dû me contenter au départ de 70.000 francs rwandais pendant les trois premiers mois. Mais par après, l’argent a coulé à flots.

LNR : L’audio visuel est également un métier professionnel mais qui présente des défis…

JCN : Oui bien sûr. Dans le secteur de l’audio visuel, il est très difficile de créer un partenariat. Les Rwandais acceptent difficilement de communiquer, de parler de leurs affaires, de leurs activités. Ils ne comprennent pas l’importance de la communication. La mentalité rwandaise doit changer. Il faut une éducation pour un changement de comportement.

Propos recueillis par Gérard Rugambwa

 

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