https://www.traditionrolex.com/25 Wibabara Assuma : ”la femme dans le business doit savoir gérer son temps…”

Wibabara Assuma : ”la femme dans le business doit savoir gérer son temps…”

Par 2016-08-16 09:29:22

Wibabara Assuma (Photo Gérard Rugambwa)

 

Styliste-modéliste, Madame Wibabara Assuma doit travailler parfois pendant plusieurs heures suivant l’urgence des commandes dans son atelier ”Kaliza & Fashion” situé dans le district de Kicukiro. Cependant, elle montre qu’elle s’organise toujours pour bien s’occuper de son entreprise de production et de commercialisation sans négliger son foyer. Interview…

La Nouvelle Relève (LNR) : Avant d’être styliste-modéliste, quel a été votre parcours ?

Wibabara Assuma (WA) : J’ai fait mon école primaire, secondaire et enfin supérieur en gestion au Collège des finances et des banques de l’Université du Rwanda (Ex SFB). Je suis mariée et mère de deux enfants. Depuis deux ans, je me suis lancée dans la création des modes d’habillement. J’ai créé une entreprise de création de modes et de production d’habits, ”Kaliza & Fashion” dans laquelle 80% des actions me reviennent et 20% appartiennent à un homme, ancien chef d’atelier dans une maison de couture.

LNR : D’où est venue l’idée de devenir styliste et créatrice de modes ?

WA : Depuis mon jeune âge, je m’intéressais aux modes d’habillement. Et pendant 4 ans, j’ai eu la chance de travailler dans l’”Atelier des Mille Collines”. C’était une maison de couture. L’on m’avait confié la responsabilité de chef de production. Mon rôle consistait à assurer la coordination des commandes et le respect des délais de livraison des produits. Pendant ce temps, j’ai acquis l’expérience dans le contrôle de la qualité. J’ai pu bénéficier également d’une formation de la part d’un expert en provenance d’Espagne car nous avions des contrats de professionnalisation dans la couture. Tout ce bagage s‘est ajouté à ma passion pour le stylisme et le modélisme. En 2014, alors que le projet ”Atelier des Mille collines” venait de prendre fin, j’ai décidé de me lancer dans l’entreprenariat en créant ”Kaliza & Fashion”. Pour commencer, j’ai engagé certains des agents de l’ancien ”Atelier des Mille collines”, qui avaient été bien formés car l’Espagnol venait dans le pays deux fois par an en vue de nous donner le savoir et savoir-faire nécessaire pour la professionnalisation du métier de couture.

LNR : Comment votre business a-t-il évolué ?

WA : Les débuts sont toujours difficiles car l’on se lance dans l’aventure. L’équipe était très réduite mais progressivement le nombre s’accroit. Au début, nous vendions seulement nos produits à l’étranger comme aux Etats Unis, au Kenya, en Grande Bretagne et en Afrique du Sud. Au fur et à mesure que les Rwandais reçoivent des informations sur la qualité de notre travail, ils sollicitent nos services. Certains font de grosses commandes mais nous en recevons également de petites. Nous concevons et produisons des images des habits (design & pattern) à coudre à partir des souhaits du client. Pour le moment, les clients proviennent tant du secteur public que privé.

LNR : Quelle est votre ambition pour le développement de votre business ?

WA : Le premier projet qui me préoccupe beaucoup est la construction de mon atelier pour éviter de continuer à payer le loyer. Le second, qui est le corollaire de celui-là, est l’augmentation de la production pour arriver à satisfaire 50% des besoins en habillement des Rwandais avec la suppression des habits de seconde main et la promotion de ”Made in Rwanda”. Mais j’envisage aussi d’assurer la formation des femmes sur le stylisme et le modélisme.Je voudrais les motiver afin qu’elles manifestent et promeuvent leurs talents pour le développement national.

LNR : Quels sont les moyens à votre disposition pour réaliser vos rêves ?

WA : Je dois planifier et épargner. Deux actions actuellement en cours. Je compte également profiter des opportunités mises à la disposition des femmes par l’Etat pour les appuyer dans l’entreprenariat. Cependant, je regrette que les taux d’intérêt dans les banques commerciales soient excessivement élevés (19%).

LNR : Quels sont les défis spécifiques à la femme-mère dans l’entreprenariat ?

WA : La plupart de femmes qui connaissent des difficultés au sein de leurs foyers ne sont pas organisées. La mauvaise gestion du temps leur crée des problèmes avec leurs maris. En ce que me concerne, je dispose d’un emploi de temps hebdomadaire. Chaque chose a son temps. Je prévois le temps pour mon business d’une part et d’autre part un moment en faveur de ma famille. Je dois m’occuper de mes deux enfants, de mon mari et des amis par des visites pendant le week end. J’encourage les femmes à se lancer dans les affaires, tout en sachant équilibrer le temps pour le business et le temps pour les responsabilités familiales.

Propos recueillis par Gérard Rugambwa

 

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