https://www.traditionrolex.com/25 La CTB se focalise sur la santé, l’énergie et la décentralisation

La CTB se focalise sur la santé, l’énergie et la décentralisation

Par 2015-03-12 09:01:07

[caption id="attachment_367" align="alignnone" width="768"]Benoît Piret, représentant résident de la CTB au Rwanda (Photo CTB) Benoît Piret, représentant résident de la CTB au Rwanda (Photo CTB)[/caption]

"Dans vingt ans il ya aura une grande masse de travailleurs sur le marché du travail au Rwanda, il faudra marier les plans de développement et le dividende démographique. "

En 2013, parmi les 16 partenaires de développement du Rwanda, la Belgique était le huitième (et le troisième bilatéral, après les Etats Unis et le Royaume-Uni). La Coopération Technique Belge (CTB) est le principal organe d’exécution des projets de coopération bilatérale entre le Rwanda et la Belgique. Le représentant résident de la CTB au Rwanda revient sur l’engagement de son pays aux côtés du Rwanda qui affiche des ambitions de réduire drastiquement la pauvreté par tous les moyens. 

Entretien avec Benoît PIRET, représentant résident de la Coopération Technique Belge au Rwanda.

La Nouvelle Relève (LNR) : Depuis quand êtes-vous au Rwanda ?

Benoit PIRET(BP)  : Je suis au Rwanda depuis août 2012, et j’étais chargé de programme d’Energie, Agriculture, la Reforestation et le développement des Capacités à la CTB. Depuis juillet 2014, je suis le représentant résident de la CTB au Rwanda.

LNR : Quand on parle de coopération bilatérale on sous entend des relations entre deux pays avec des interventions diverses qui cadrent avec les programmes de développement. La CTB au Rwanda abonde dans ce sens n’est-ce pas ?

BP : Nous avons trois secteurs de concentration à savoir l’énergie, la décentralisation et la santé. Le secteur énergie dispose d’un ambitieux plan stratégique pour augmenter la puissance électrique de 115 MW en 2014 à 536 MW en 2018, et l’accès à l’électricité de 22% des ménages en 2014 à 70% en 2018.

Trois projets sont en cours : électrification rurale EARP (17 M €), renforcement des capacités de la société Utility CDEU (5 M €), reforestation PAREF Be2 (6 M €).

Quatre nouveaux projets sont en préparation, deux liés à l’électrification, un à la production d’électricité, et un à la biomasse. Nous ne sommes plus dans la construction des centrales comme ce fut le cas pour Rukarara, Nkora, Cyimbiri et Keya. Nous nous concentrons sur le renforcement du réseau national et l’appui du secteur privé dans la production d’électricité verte. Une soixantaine de sites ont été identifiés, il faut les exploiter. Nous avons un autre projet en cours sur la nouvelle Compagnie d’Energie (Rwanda Energy Group), nous travaillons pour la rendre efficace par le management et le renforcement des capacités du personnel.

LNR : Un observateur avisé remarque que le Rwanda a des ambitions pour le développement alors qu’ il a une forte population, comment concilier les deux paradoxes ?

BP : Le Rwanda a une croissance démographique contrairement aux nations européennes qui ont des populations vieillissantes. D’ici 20 ans, il y aura des masses de travailleurs sur le marché du travail au Rwanda, il faudra prévoir des conditions favorables qui permettront à cette masse de travailler. Les voies possibles pour rentabiliser la dividende-population c’est l’énergie pour tous, l’urbanisation et la formation professionnelle. Les bailleurs et le gouvernement travaillent pour une bonne coordination des politiques, en bonne harmonie.

LNR : Qui dit population dit aussi santé, vous intervenez dans le secteur sanitaire depuis longtemps. Les résultats sont-ils tangibles ?

BP : Le Rwanda fait des progrès considérables dans le secteur de la santé, dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.

La Belgique est le seul bailleur bilatéral qui fournit une aide budgétaire dans ce secteur (9 M € par an). Ce support est prolongé jusqu’en 2017.

Notre programme Minisanté4 (12 M €) se termine mi-2015 et devrait être suivi sans interruption par un nouveau programme Ubuzima Burambye (21 M €) dont la formulation est terminée. On a de quoi se réjouir et nous allons continuer sur la même voie.

LNR : Au début vous avez parlé d’un gros programme de décentralisation au Rwanda. Pourquoi un gros programme par rapport à ceux de l’énergie et santé ?

BP : Le programme de décentralisation et de renforcement des capacités dans 8 districts pour un développement économique local a un coût de 28 M d’Euros. Ce secteur est nouveau pour la Belgique et pour la CTB. Il y a deux interventions dans ce sens, l’une de renforcement des capacités des districts RDSP-ECD (13,5 M €) qui a commencé en octobre 2014 et l’autre de financement des plans de développement des districts RDSP-DDP (14,5 M €), dont la formulation devrait être achevée en janvier 2015, pour un engagement attendu dans le premier semestre 2015.

LNR : Pourtant ceux qui s’intéressent aux relations entre le Rwanda et la Belgique savent que la CTB était dans l’agriculture aussi et l’éducation au Rwanda ?

BP : Il ya deux secteurs dont nous sortons : Agriculture et Education. La Belgique a appuyé le secteur de l’agriculture au Rwanda pendant des décennies. La division du travail entre bailleurs a conduit la Belgique à décider de quitter ce secteur important pour le Rwanda.

Le programme d’appui à la transformation agricole en cours SPAT2 (18 M €) est la dernière intervention.

Ses résultats sont remarquables sur le niveau de vie des paysans et sur le plan de la durabilité, via l’intégration de l’approche développée par le programme dans le système national. En Education il ya Le programme commun PAFP (11M €) associant la CTB, l’APEFE et la VVOB, vise à renforcer la formation professionnelle et technique de la Province du Sud. Il prend fin en janvier 2016.

Ce secteur, plus communément appelé TVET- ‘Technical & Vocational Education Training’ - au Rwanda est primordial pour le développement économique local et l’emploi des jeunes.

Cette dernière intervention bouclera une présence de 10 ans dans le secteur de l’éducation de base et professionnelle.

Le Rwanda s’aligne dans des programmes de développement avec de bonnes perspectives. La Belgique, comme partenaire, abonde dans la même voie et nous espérons de meilleurs résultats dans l’avenir.

 

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba


 

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