[caption id="attachment_376" align="alignnone" width="768"] Les ARV ont permis d’augmenter l’espérance de vie des séropositifs (Photo archives)[/caption]

Le visage de l’épidémie de sida a beaucoup changé avec l’arrivée de traitements antirétroviraux puissants et efficaces qui ont fait passer le VIH dans le champ des maladies chroniques en augmentant considérablement l’espérance de vie des personnes infectées, explique Dr Sabin Nsanzimana, Chargée des maladies virales en RBC (Rwanda Biomecal Center).

Les importants progrès de la recherche thérapeutique ont changé fondamentalement l’évolution de l’infection à VIH en termes de mortalité mais aussi de qualité de vie des personnes atteintes. L’arrivée de traitements antirétroviraux puissants et efficaces a fait passer le VIH dans le champ des maladies chroniques en augmentant considérablement l’espérance de vie des personnes infectées, mais également ces progrès ont eu un impact direct dans le domaine de la prévention, précise Dr Sabin Nsanzimana.

L’intérêt préventif des traitements sur le plan individuel avait déjà été démontré à travers la prévention de la transmission materno-fœtale et le traitement post-exposition, aussi appelé traitement d’urgence.

Les traitements antirétroviraux ont également démontré leur efficacité dans la réduction de la transmission du VIH lorsque la charge virale est indétectable. Actuellement se développe une nouvelle approche basée sur la notion de prévention combinée, associant la prévention, le dépistage et le traitement, révèle t-il.

Les échecs de la prévention de la Transmission Mère-Enfant(TME) sont dus à la prise en charge basée sur le non-dépistage ou dépistage tardif de l’infection de la mère, problèmes d’accès aux soins ou manque d’observance du traitement.

L’accès aux soins, notamment au suivi prénatal précoce et régulier, peut encore être problématique notamment pour les femmes en situation irrégulière ou celles en milieu rural.

« La transmission mère-enfant a lieu principalement au moment de l’accouchement (2/3 des cas) ainsi qu’en fin de grossesse. Cette période est donc cruciale pour la prévention de la TME, qu’il s’agisse de la prise en charge obstétricale ou de l’utilisation des antirétroviraux ; » souligne le Dr Sabin.

En effet, poursuit-il, lorsque la femme avant la grossesse, est déjà sous traitement, il n’y a pas lieu de l’interrompre si celui-ci est efficace et bien toléré. Il sera nécessaire cependant de modifier autant que possible s’il comporte des molécules déconseillées pendant la grossesse.

Cependant, dit-il, quand la femme n’est pas sous traitement au moment de la grossesse, si elle a besoin de traitement pour elle-même, celui-ci est débuté dès que possible, sinon, le traitement préventif de TME par trithérapie sera débuté au cours du 2ème trimestre afin d’obtenir une charge virale indétectable dans le 3ème trimestre et avant l’accouchement.

L’allaitement maternel quant à lui est contre-indiqué pour les gens qui ont assez de moyens. L’intérêt du dépistage au moment de la grossesse est incontestable car il conditionne le traitement antirétroviral de la femme et la prévention de la TME. Le test de dépistage doit être systématiquement proposé à la consultation prénatale, en même temps que les examens obligatoires du 1er trimestre, Indique Dr Nsanzimana.

Selon les différentes études sur le VIH/sida, le dépistage de l’infection par le VIH au cours de la grossesse et prévention périnatale de la contamination de l’enfant, la loi prévoie de nouvelles propositions de test pour une femme enceinte.

L’une en fin de deuxième trimestre de grossesse afin de mettre en œuvre un traitement éventuel au début du 7ème mois de grossesse en cas de séropositivité, l’autre lors de l’ultime visite prénatale alors que peuvent encore être décidés un traitement préventif court de la mère, des mesures pour l’accouchement et la prise en charge du nouveau-né. Les experts dans le domaine suggèrent le dépistage pour le partenaire de la femme enceinte.

 

Chantal Namukunzi