https://www.traditionrolex.com/25 INTERVIEW : L’Unesco n’est pas une agence onusienne de financement,

INTERVIEW : L’Unesco n’est pas une agence onusienne de financement,

Par 2015-03-19 12:59:57

 

[caption id="attachment_453" align="alignnone" width="768"]Eliphaz Bahizi, Secrétaire Exécutif de la CRNU (Photo Pascal Niyonsaba) Eliphaz Bahizi, Secrétaire Exécutif de la CRNU (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

 

Le Rwanda est membre de l’Unesco et dispose d’une commission nationale pour l’Unesco (CNRU). La CNRU n’est pas une représentation de l’Unesco non plus cet organisme n’est pas une agence de financement mais d’expertise et qui mobilise les fonds. La rencontre avec Eliphaz Bahizi , secrétaire général de la commission nationale pour l’Unesco au Rwanda a permis d’éclaircir les points opaques.

La Nouvelle Relève (LNR) : Beaucoup ignorent ce que c’est l’Unesco et sa mission, c’est une occasion d’expliquer cette agence onusienne.

 

Eliphaz Bahizi (EB)  : l’Unesco l’Agence des Nations Unies pour l’Education, la Science, la Culture, la Communication et les Technologies. Au fait la mission de communication et des technologies est venue s’ajouter après, avec l’évolution des temps. L’Unesco a été créé le 16 novembre 1945 et son siège se trouve à Paris.

LNR : Parlons maintenant de la Coopération entre le Rwanda et l’Unesco.

EB : Le Rwanda a adhéré officiellement à l’Unesco le 7 novembre 1962. Un pays qui adhéré à l’Unesco met sur pied une Commission Nationale pour l’Unesco. Au Rwanda c’est la CNRU qui est l’organe de la coopération. Mais la coopération effective entre le Rwanda et l’Unesco existe depuis 1975 avec l’arrêté présidentiel no 120 /10 du 9 juin1975.

En 1978, lors de la 20ème Assemblée générale de l’Unesco, il ya eu la charte des commissions nationales pour l’Unesco : cette charte indique les responsabilités de l’Unesco envers les commissions nationales et la responsabilité du pays envers la commission. Au Rwanda, la coopération avec l’Unesco passe par la CNRU.

LNR : Quelles sont les principales interventions de l’Unesco au Rwanda ?

EB : Depuis la coopération effective entre le Rwanda et l’Unesco en 1975, on a noté la création de l’Institut Pédagogique Nationale (IPN) qui a produit beaucoup d’enseignants, ailleurs la coopération était embryonnaire.

Après 1994, au lendemain du génocide contre le Tutsi, il ya eu un programme spécial pour le Rwanda. « UNESCO plan of Action for Rwanda. » Ce plan d’action pour le Rwanda a été signé lors de la visite du Directeur Général de l’Unesco au Rwanda M. Federico Mayor, en 1996.

Le plan d’action sur le Rwanda se concentrait sur la formation du personnel, l’éduction de la culture de la paix, la bonne gouvernance et la démocratie, l’information et l’éducation.

Durant la période d’urgence au Rwanda l’Unesco tout comme l’Unicef (Le fonds des NATIONS Unies pour l’Enfance) ont été en première ligne d’appui au secteur de l’Education au Rwanda.

L’on peut citer la réhabilitation du ministère de l’Education, l’octroi du matériel scolaire, la formation des cadres, la fourniture des équipements TIC au CNRU et dans les projets du Mineduc comme la mise en place des institutions d’enseignement supérieur comme ex- Kigali institute of Education (KIE) et Kigali Institute of Science and Technologie (KIST).

LNR : y a-t-il des actions du domaine culturel, de communication que l’Unesco a appuyées ?

EB : l’Unesco a appuyé les séminaires de formation sur la culture de la tolérance et la paix au Rwanda post génocide, l’on note aussi l’appui au ministère de la culture dans l’organisation du FESPAD et des Ingando.

Dans le secteur de la communication, l’Unesco a été active dans la réhabilitation de la Télévision Nationale du Rwanda, la création de la maison de Presse, la formation des journalistes, la création de l’Ecole de Journalisme à l’université nationale du Rwanda et même la mise en place de la radio Salus.

Il convient aussi de mentionner l’appui aux organisations de la société civile au Rwanda comme ASOFERWA dans la construction du village Nelson Mandela au Bugesera et l’organisation Profemmes Twese HAMWE dans la campagne d’action pour la paix.

A ces actions il faut noter aussi que l’Unesco a été active dans le processus de paix, unité et réconciliation amorcée au Rwanda au lendemain du génocide.

LNR : quand vous parlez de ces interventions plus d’un se demanderait le coût n’est-ce pas ?

EB : Il faut noter que l’Unesco n’est pas une agence onusienne de financement, c’est une agence qui apporte de l’expertise et qui mobilise des fonds pour des programmes qui entrent dans sa mission.

La Commission nationale pour l’Unesco est sous la tutelle du ministère de l’éducation comme il en est dans la presque totalité des pays africains (90%), mais il y a où les commissions sont dépendantes du ministère de la diplomatie, mais en Europe les commissions sont autonomes. L’argent qui finance les interventions de l’Unesco provient d’autres bailleurs qui ont été sensibles à son appel.

LNR : Pourtant j’ai oui dire qu’il ya des projets que l’on soumet au CNRU pour financement.

EB : l’Unesco dispose d’un petit budget mais elle a un programme de participation qu’elle finance elle-même. Ce sont des microprojets soumis par les instructions publiques et privées et qui passent à la commission nationale pour bénéficier d’un fonds.

Mais il est des fois où l’Unesco finance des projets avec l’argent qui provient de son partenariat avec des pays membres, des institutions financières internationales…

Depuis 1995, il ya des micro projets qui on été financés par l’Unesco et dont les auteurs sont des partenaires rwandais du Public et du Privé. C’est un total de 74 projets dont le coût total sur 19 ans est1.309.404$.

L NR : La CNRU n’est pas une institution onusienne au Rwanda mais une commission comme le prétendraient les moins informés ?

E B : nous sommes dépendants du ministère de l’éducation, nous communiquons avec le siège à Paris et nous informons le bureau régional de Nairobi. La CNRU a 25 membres notamment les représentants des universités, les ministères qui coiffent les missions de l’Unesco, la société civile, les 5 experts en matière des domaines de l’Unesco et ils sont nommés par le gouvernement pour un mandat de 5 ans renouvelables. Le personnel permanent est de 15 personnes. L’assemblée générale du CNRU se réunit chaque trimestre pour adapter son plan d’action à celui de l’Unesco.

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba


 

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