https://www.traditionrolex.com/25 Kahuzi-Biega : parc du patrimoine mondial sans protection !

Kahuzi-Biega : parc du patrimoine mondial sans protection !

Par 2015-03-19 14:19:41

[caption id="attachment_465" align="alignnone" width="768"]Prototype de gorille du Parc National Kahuzi-Biega en RDC (Photo UNESCO) Prototype de gorille du Parc National Kahuzi-Biega en RDC (Photo UNESCO)[/caption]


 

Le Parc National Kahuzi-Biega est dominé par deux volcans éteints spectaculaires, le Kahuzi et le Biega, c’est en République Démocratique du Congo (RDC). Il est peuplé d’une faune abondante et variée. Situé entre 2100 et 2400 m d’altitude, il y vit l’une des dernières populations de gorilles des plaines de l’Est (graueri), qui compte environ 250 individus seulement. Le braconnage gâche grand-chose !

Situé à cheval sur le Rift Albertin et le Bassin du Congo, le Parc National de Kahuzi-Biega est un habitat exceptionnel pour la protection de la forêt tropicale humide et des gorilles des plaines de l’Est, Gorilla berengei graueri. "Couvrant 600 000 ha, on y trouve des forêts denses humides tropicales de basse altitude ainsi que des forêts afro-montagnardes mélangées avec des forêts de bambou et quelques petites superficies de prairies subalpines et de bruyères sur les monts Kahuzi (3308 m) et Biega (2790 m)", note l’UNESCO.

Le parc abrite une flore et une faune d’une diversité exceptionnelle qui en font un des sites les plus importants de la vallée du Rift Albertin, elle-même une des régions écologiquement les plus riches d’Afrique et au niveau global. En particulier, la plus importante population du monde de gorilles de plaines de l’Est (ou de Grauer), sous-espèce endémique de République Démocratique du Congo (RDC) et classée dans la catégorie "En danger" sur la Liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICT).

Des mammifères nombreux et variés

Selon l’Unesco, le Parc National de Kahuzi-Biega abrite plus d’espèces de mammifères que tout autre site du Rift Albertin. Il est le deuxième site le plus important de la région aussi bien pour les espèces endémiques qu’en terme de richesse spécifique. Le parc compte 136 espèces de mammifères, parmi lesquelles le gorille de plaine de l’Est qui est la vedette et 13 autres primates comprenant des espèces menacées comme le chimpanzé, le colobe bai, et les cercopithèques de l’Hoest et d’Hamlyn.

D’autres espèces extrêmement rares des forêts de l’Est de la RDC y sont aussi présentes telles que la genette géante (Genetta victoriae) et la genette aquatique (Genetta piscivora). Des mammifères caractéristiques des forêts d’Afrique Centrale vivent aussi dans le parc comme l’éléphant de forêt, le buffle de forêt, l’hylochère et le bongo.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

Ce parc qui est un bien du patrimoine mondial est protégé par un statut de parc national et géré par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Il dispose d’une infrastructure de gestion et de surveillance. Un plan de gestion doit être finalisé et approuvé.

Bien que la plus grande partie de ce bien mondial soit inhabitée, quelques villages ont été inclus dans le parc lors de son extension en 1975, créant des litiges avec les populations. Ces problèmes doivent être résolus afin de renforcer l’efficacité des actions de conservation.

Les limites de ce parc devraient aussi être matérialisées, surtout là où elles ne sont pas constituées par des limites naturelles. Ceci est particulièrement important tant en basse altitude qu’au niveau du couloir névralgique reliant les parties haute et basse du parc. Le secteur de haute altitude est traversé par une route nationale à faible trafic. La maîtrise de l’intensité de ce trafic est importante afin d’éviter un impact sur les populations d’espèces menacées dans ce secteur, notamment celles des gorilles.

Au moment de l’inscription de ce parc sur la liste des patrimoines mondiaux en 1980, des défis avaient été soulignés, y compris les problèmes économiques qui ont entraîné une grave diminution de l’efficacité de la gestion et de la protection nécessaires pour garantir la survie des espèces du parc et la continuité de ses écosystèmes.

Il avait également été noté qu’en raison de problèmes logistiques, d’importantes parties du parc n’ont été que rarement voire même jamais visitées par le personnel en sous-effectif de gardes, et le braconnage a augmenté.

L’instabilité politique dans la région, en provoquant le déplacement de milliers de personnes, représente une menace très sérieuse pour l’intégrité du bien. Et les populations de grands mammifères du parc ont décliné de façon dramatique. Le parc ne disposant pas de zone tampon, s’assurer la coopération des populations riveraines pour la conservation du bien est l’une des tâches principales de gestion, en particulier dans les zones à forte densité humaine.

Un autre enjeu clé de la gestion est celui du contrôle du braconnage et de l’exploitation minière artisanale dans les anciens sites d’extraction. La chasse de gibier pour la viande de brousse ainsi que la conversion des habitats y sont considérées comme des conséquences de la présence de nombreux mineurs dans le parc. Les ressources financières et humaines étant insuffisantes, il devient impératif d’obtenir des moyens supplémentaires afin de renforcer l’efficacité de gestion, y compris idéalement par la création d’un ’Trust Fund ’

 

Safari Byuma


 

 

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