https://www.traditionrolex.com/25 “ La presse agricole doit être un électrochoc du secteur qui reste le pilier de l’économie du Rwanda“, Prince Bahati

“ La presse agricole doit être un électrochoc du secteur qui reste le pilier de l’économie du Rwanda“, Prince Bahati

Par 2015-03-27 08:51:48

[caption id="attachment_533" align="alignnone" width="768"]M. Prince Bahati   qui est pour un journalisme spécialisé au Rwanda M. Prince Bahati qui est pour un journalisme spécialisé au Rwanda[/caption]


 

En marge de l’atelier de formation sur le traitement de l’information agricole, l’hebdomadaire la Nouvelle Relève s’est entretenu avec le concepteur du contenu de la formation à savoir M. Prince BAHATI, Journaliste et professeur de journalisme à La Mount Kenya University sur le bienfondé d’orienter une presse dans le secteur agricole. Il parle de la nécessité d’une presse spécialisée, une réalité qui fait défaut au Rwanda.

La Nouvelle Relève (LNR) : pouvez- vous nous dire d’où est venue l’idée de former ces journalistes rwandais sur le journalisme agricole ?

Prince Bahati (PB) : l’idée est venue du Haut Conseil des Médias (MHC) qui a dans ses attributifs le renforcement des capacités des journalistes au Rwanda. Quand l’idée est venue il y avait aussi le centre d’information agricole (CICA) qui voulait une collaboration avec la presse pour mieux cerner l’information agricole. Moi, en qualité de consultant auprès du Haut Conseil des Médias au Rwanda et aussi professeur de journalisme à la Mount Kenya University, on m’a demandé de préparer le contenu du Séminaire. Nous sommes aux secondes assises et c’est la même équipe qui suit la formation pour garder le fil conducteur.

LNR : ça ne doit pas avoir été facile d’aborder le problème d’autant plus que la spécialisation de la presse au Rwanda n’existe pas n’est-ce pas ?

PB : au début il fallait aborder minutieusement le problème car l’on ne savait pas l’Etat du problème. Les entretiens avec les journalistes nous ont permis de mieux comprendre le problème, les uns disaient que dans la presse les sujets agricoles occupent une portion congrue après le sensationnel politique, une panoplie de scandales fondés sur soit l’argent, le sang ou la femme et qui intéressent les collecteurs d’information et le consommateur.

Encore, il a été démontré que les entreprises médiatiques qui doivent faire des bénéfices comme toute autre entreprise commerciale verraient d’un mauvais œil le contenu d’une information agricole qui n’apporte pas du gain pécuniaire.

Mais finalement on s’est convenu que l’agriculture c’est la vie, car elle fait vivre tout le monde, emploie plus de 80% de la population active au Rwanda, et participe à 40% du Produit Intérieur Brut du Rwanda.

Après, nous avons montré que l’information agricole n’est pas que les semences et les produits agricoles car la part de l’agriculture dans les médias relève de la passion avec des descentes difficiles sur le terrain. La presse agricole doit être un électrochoc du secteur qui reste le pilier de l’économie du Rwanda.

LNR : n’est-il pas vrai que les connaissances du journaliste seraient un handicap pour appréhender une information agricole ?

PB : Au Rwanda on donne une formation de journalisme général mais avec l’expérience et la volonté d’améliorer le savoir peut amener quelqu’un à pouvoir décortiquer le problème. Les détenteurs des médias doivent accorder la place à un journalisme orienté dans un domaine donné…

LNR : vous avez lancé la formation sur la journalisme agricole et on est aux secondes assises en atelier l’avenir est-il prometteur ?

PB : ces formations sont importantes mais il faut y associer les politiques agricoles et les recherches dans ce domaine pour faciliter l’accès aux sources de l’information et il faut aussi limiter la bureaucratie et la lourdeur administrative quand le journaliste cherche l’information, mais malheureusement des cas pareils sont fréquents.

Mais les perspectives d’avenir sont prometteuses car il ya la naissance du réseau des journalistes agricoles (RAJA) . Il existe la volonté et il faut des moyens, le ministère de l’agriculture doit considérer ces journalistes comme partenaires. Ces derniers peuvent renforcer leur savoir par les voyages d’étude même à l’étranger. Il faut aussi reformer les programmes de formation journalistique dans nos universités pour répondre aux besoins d’une spécialisation.

LNR : qu’est-ce qu’il faut faire pour que l’agriculture trouve une place de choix dans les médias ?

PB :  franchement l’équilibre entre le sensationnel et l’info agricole dans un média n’est pas pour demain. Les journalistes spécialisés de l’agriculture doivent être à la hauteur des attentes, leurs articles ou éléments radio ou TV doivent attirer le grand public s’ils sont pertinents ou bien équilibrés. Il faut lire pour se former, mais il ya un problème de publication même chez les chercheurs. Il faut se donner à fonds pour produire des informations agricoles concurrentielles.

LNR : pour être sur des résultats, il faut un système d’évaluation afin de déterminer l’étape franchie et celle à parcourir.

PB : le monitoring est le seul outil d’évaluation, et malheureusement nos médias manquent de données de base pour se fixer. Le monitoring nous permettrait de faire une enquête sur nos médias et je suis pour son existence sans tenir compte de celui qui le ferait. Pour la presse agricole, le monitoring peut être fait par un privé, le Haut Conseil des Médias ou le Ministère de l’agriculture l’essentiel c’est d’avoir des données fiables pour déterminer le travail fait et préparer ce qu’il faut faire sur une base solide.

 

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba


 

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