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Focus : la commémoration du génocide

Par 2015-03-27 09:16:41

Au moment où l’on s’approche de la période particulièrement consacrée à la mémoire des victimes du génocide contre les Tutsi, certains Rwandais montrent que la participation à de telles activités est un devoir de tous,…

 

La participation massive aux activités du deuil national est un devoir civique 

[caption id="attachment_536" align="alignleft" width="338"]Ntaganira Jmv Ntaganira Jmv[/caption]

La semaine du deuil national au Rwanda est un moment choisi de rendre un hommage spécial aux victimes du génocide contre les Tutsi du Rwanda en 1994, c’est une occasion pour les habitants du même hameau Umudugudu de se rencontrer dans des débats de chaque après- midi où l’on traite des sujets relatifs à cette page sombre de l’Histoire du Rwanda. Or, il se trouve que dans certains endroits comme la ville de Kigali, il ya des absences poncées dans ces débats.

Pour Jean Marie Vianney Ntaganira, militant des droits de l’homme et membre actif de plusieurs organisations de la société civile, la participation aux activités de la semaine du deuil national est un devoir de tout Rwandais honnête car " on ne peut pas guérir les maux dont souffre une nation à moins d’en parler publiquement "

Encore, il reste convaincu que si l’on néglige les débats de la semaine du deuil national, l’on risque de tomber dans l’esprit de ceux qui ont planifié ou exécuté le génocide " le bourreau tue à la fois par l’arme et l’oubli, il faut participer pour ne pas oublier."

 

Pascal Niyonsaba


 

 

Les Rwandais commémorent de plus en plus nombreux les leurs

 

[caption id="attachment_537" align="alignright" width="381"]Guillaume-Serge Nzabonimana (Photo  Safari Byuma) Guillaume-Serge Nzabonimana (Photo Safari Byuma)[/caption]

Guillaume-Serge Nzabonimana est confiant que les Rwandais sont de plus en plus nombreux pour commémorer les leurs qui ont péri dans le génocide contre les Tutsi de 1994. Dans les écoles et dans les institutions publiques et privées, toutes les catégories de la population du Rwanda prennent part dans les séances commémoratives des victimes du drame rwandais qui a emporté plus d’un million de Tutsi.

Guillaume-Serge Nzabonimana a donné certains faits qui témoignent de la considération du deuil national par les Rwandais qui commence du 07 au 13 avril et dont les activités en rapport avec la mémoire s’articulent sur une période de 100 jours qui coïncide avec la durée même du génocide perpétré contre les Tutsi. Il a parlé de l’organisation du deuil national dans tous les villages du pays à travers lesquels toutes les couches rwandaises y participent.

"Un témoignage sur le déroulement du génocide dans un village y reste bien ancré et immortalisé, différemment de celui donné dans les villes où les gens ne sont pas forcément soudés, car ils viennent de tous les horizons du pays", a ainsi démontré Nzabonimana, la finalité d’organiser les activités en rapport avec le deuil national dans les villages. "En conséquence, les gens ont répondu nombreux au deuil…", a-t-il expliqué.

Safari Byuma


 

 

 

 Echapper à son histoire, c’est nier son identité 

 

[caption id="attachment_538" align="alignleft" width="347"]Emile Rutayisire Emile Rutayisire[/caption]

La population rwandaise ne répond plus massivement aux séances de commémoration du génocide parce que d’une part, ces séances s’organisent dans ces derniers temps aux niveaux des quartiers et les gens croient que l’importance s’allège petit à petit, précise M. Emile Rutayisire.

Par ailleurs, cela a été fait dans le cadre de la décentralisation des activités de commémoration, afin que chacun puisse participer à ces séances en étant tout prêt de chez lui et partager cette triste histoire avec les voisins pour pouvoir s’entraider, pense-il.

D’autre part, dit-il, les gens semblent toujours croire que ces activités de commémoration ne concernent que les rescapés du génocide, alors que c’est un mal, une histoire tragique pour tout Rwandais partout où il est ou partout où il était pendant le génocide et peu importe sa part. « Echapper à son histoire peu importe la raison, c’est nier son identité, » affirme-t-il.

Au départ, c’était les rescapés du génocide qui étaient essentiellement les victimes du traumatisme, mais pour le moment, on constate que même les bourreaux, les gens qui n’étaient pas dans le pays lors du génocide et même les enfants nés après le génocide sont victimes du traumatisme, indique Emile Rutayisire.

Par crainte du traumatisme, dit ce dernier, certains décident de ne pas participer aux séances de commémoration.

 

Chantal Namukunzi


 

 

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