https://www.traditionrolex.com/25 Génocide : intervention contre le traumatisme plus renforcée

Génocide : intervention contre le traumatisme plus renforcée

Par 2015-04-06 16:17:50

[caption id="attachment_588" align="alignnone" width="768"]Dr Yvonne Kayitashonga , directrice  du département de santé mentale au MINISANTE (Photo Chantal Namukunzi) Dr Yvonne Kayitashonga , directrice du département de santé mentale au MINISANTE (Photo Chantal Namukunzi)[/caption]


 

A travers son unité de santé mentale, le Ministère de santé a formé plus 500 personnes qui s’occupent quotidiennement de l’intervention rapide en faveur des victimes du traumatisme sur les différents sites de commémoration dans tout le pays. Ces mesures ont été prises pour assurer la sécurité mentale spécialement pendant la 21ème commémoration du génocide.

La commémoration annuelle du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 est une période difficile pour les Rwandais en général et les rescapés du génocide en particulier.

Les dernières données de la 20ème commémoration du génocide (en 2014) montrent que 394.000 personnes ont été victimes du traumatisme dans tout le pays. C’est pour cette raison qu’actuellement plus de 500 personnes ont été formées pour une intervention rapide sur les sites de commémoration, précise Dr Yvonne Kayitashonga, directrice de l’unité de santé mentale au Ministère de la santé (MINISANTE).

Cependant, parmi les 394.000 personnes victimes du traumatisme pendant la 20ème commémoration du génocide sur les différents sites du pays, 68% d’entre eux ont été traités sur place, 32% d’entre eux ont poursuivi leur traitement dans des hôpitaux. Les statistiques prouvent que 81% étaient du sexe féminin et 19% du sexe masculin, déclare Dr Yvonne Kayitashonga.

« La période de mémoire du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 est une période pénible pour les Rwandais et les rescapés du génocide en particulier, c’est le moment où ils se souviennent du calvaire traversé pendant le génocide. C’est dans ce cadre que le service chargé de la santé mentale a pris des mesures pour pouvoir aider les gens ainsi que les sensibiliser à commémorer sans se détruire, » indique Dr Yvonne Kayitashonga.

Dans le cadre d’assurer la sécurité mentale pendant la période de 21ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, en collaboration avec d’autres partenaires (dont le Ministère en charge de l’administration locale, la Police nationale, la Croix Rouge du Rwanda et les différents services médicaux du pays), une coordination des activités de commémoration supervisée par le MINISANTE a été mise en place dès le niveau d’ « Umudugudu » (la plus petite entité), jusqu’au niveau nationale, affirme Mme Jeanne d’Arc Dusabeyezu chargée de la prévention et traitement des abus des drogues au Centre Biomédical du Rwanda (RBC).

C’est dans ce sens que pour la 21ème commémoration, le MINISANTE a formé plus de 500 personnes qui pourront intervenir quotidiennement sur les différents sites de commémoration, afin de venir au secours immédiat des victimes du traumatisme sur les lieux de commémoration, poursuit-elle.

Ces personnes proviennent de différents services dont 150 agents de la Croix Rouge du Rwanda, 200 personnes de l’Association Rwandaise des Rescapés du Génocide (ARG), 100 agents de la Police Nationale et 70 infirmiers venant des différents hôpitaux et centres de santé au niveau de tout le pays, précise Mme Jeanne d’Arc Dusabeyezu.

Ces derniers vont aider au rétablissement rapide des personnes traumatisées sur le lieu de commémoration (les matériels essentiels destinés à cette fin sont déjà prêts), et les cas graves seront transférés aux hôpitaux ou aux centres de santé pour recevoir un traitement plus approprié, dit-elle.

A ce sujet, Mme Françoise Murekatete chargée de la santé mentale à l’AVEGA (Association des Veuves du Génocide Agahozo) explique que cela ne veut pas dire que les femmes sont plus faibles ou plus émotionnelles, mais la réalité est qu’elles ont vécu des violences plus particulières comme c’est le cas pendant le temps des guerres et le génocide en particulier.

La plupart d’entre elles ont été victimes de viol, ce qui a fait que certaines d’entre elles ont attrapé le VIH/sida et vivent ses conséquences jusqu’à présent. Les autres ont connu des grossesses non désirées, souligne Mme Françoise Murekatete.

Cette dernière a demandé aux Rwandais en général d’aider ou soutenir les rescapés du génocide, non seulement du côté matériel, mais surtout du point de vue psychologique, en leur montrant l’affection, l’attention et la compréhension dans ce moment difficile.

Chantal Namukunzi


 

 

 

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