https://www.traditionrolex.com/25 " Le fait d’être dans une catégorie ne suffit pas pour mériter un marché public," Augustus Seminega

" Le fait d’être dans une catégorie ne suffit pas pour mériter un marché public," Augustus Seminega

Par 2015-04-07 16:21:05

[caption id="attachment_585" align="alignnone" width="768"]Augustus Seminega, patron du RPPA (Photo Pascal Niyonsaba) Augustus Seminega, patron du RPPA (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

La passation des marchés publics a été toujours sujette à des commentaires, les uns accusant les responsables des institutions publiques d’en profiter pour assouvir leurs appétits tandis que d’autres accusent des entrepreneurs de toujours chercher à verser des pots de vins pour avoir des marchés qu’ils ne méritent pas. L’instance suprême chargée de l’attribution des marchés publics au Rwanda, à savoir le Rwanda Public Procurement Authority (RPPA) a décidé de balayer devant sa propre maison, par souci d’efficacité. Son Directeur Général Augustus Seminega, essaie de convaincre les plus hésitants sur la nouvelle démarche.

Interview :

La Nouvelle Relève (LNR) : certains accusent votre institution d’être à la base de la corruption car la passation des marchés publics manque de transparence. Qu’en dites-vous ?

Augustus Seminega (AS) : nous avons remarqué des cas de corruption dans l’attribution des marchés publics et sur plusieurs facettes et nous sommes dans la lutte contre la corruption. La presse doit nous aider dans ce sens en faisant ses propres investigations et en dénonçant des cas de corruption avérée.

LN : quand les marchés sont attribués et quand la tâche a été accomplie, les entrepreneurs se plaignent souvent du non payement ou des retards flagrants dans le payement de leurs factures.

AS : nous sommes entrain de mettre en place des mécanismes pour faciliter la rapidité des payements pour les travaux finis, lorsque la facture a été bien présentée cela ne devrait pas prendre 15 jours d’attente. Du côté des entrepreneurs, eux-aussi ont l’habitude de réclamer leur dû sans préalablement présenter des papiers valables ou sans avoir terminé les travaux.

LN : pourquoi on ne dénonce pas des cas de fraude ?

AS : nous remarquons qu’il ya des entrepreneurs qui avancent pour alibi le fait de ne pas dénoncer les institutions étatiques par peur de ne pas perdre les marchés. On ne peut pas aller en avant comme ça.

LN : vous avez parlé de la catégorisation des entreprises, vous ne craignez pas que cela puisse amener de l’oligopole quand les grandes entreprises peuvent accaparer tous les marchés au détriment des petites entreprises ?

A S : le fait d’être dans une catégorie ne suffit pas pour mériter un marché public, il y aura d’autres critères comme la ligne de crédit bancaire, le matériel comme des camions et tracteurs pour les travaux Bâtiments et Travaux Publics (BTP). Chaque marché a ses spécificités qu’il faudra analyser séparément.

LN : pourquoi les contrats de marchés publics ne prévoient pas des sanctions en cas de non respect de toutes les clauses ?

AS : Il y a des clauses qui prévoient des sanctions pour ceux qui n’exécutent pas les contrats signés. Des fois on remarque qu’il ya des entrepreneurs qui dévient des contrats tout au début et on ne peut pas exécuter des sanctions financières. Pour des cas de mauvaise fois, on doit se référer à la justice. Mais je pense que les solutions envisagées notamment la formation des entrepreneurs sur le sens de l’intégrité et sur le savoir-faire peuvent donner de bons résultats que d’appliquer des sanctions.

L N : l’on dénonce le plus souvent des études mal faites, comment remédier à ce problème ?

A S : la loi sur les ingénieurs civils au Rwanda et la création de l’ordre des ingénieurs prévoit que chaque entreprise doit disposer d’un ingénieur inscrit à l’ordre pour concevoir, et exécuter, ou superviser l’exécution des travaux BTP, cela nous permettra d’éviter les cas d’études mal faites. Mais nous nous trouvons devant des cas embarrassants car il est très difficile de remarquer une mauvaise étude au début car les défauts apparaissent lors de l’exécution alors que l’on a payé les études avant. Actuellement pour éviter qu’il y ait des désagréments pour un marché public de plus de 500 millions de francs, le ministère de la justice doit livrer à l’entreprise désireuse d’en faire une soumission un avis juridique.

L N : vous avez parlé d’une catégorisation d’entreprises BTP, n’est-il pas une façon d’accorder la chance aux grandes entreprises au détriment des petites et moyennes ?

A S : la soumission pour un marché public donne la priorité aux entreprises remplissant les conditionnalités notamment l’expertise, les finances saines, un personnel qualifié, un passé intègre. Une entreprise a droit de soumissionner pour 2 catégories inférieures. Les grandes ne peuvent pas prendre tous les marchés mais il faut noter que pour éviter des problèmes de travaux mal faits ou à moitié fini, une entreprise ne peut en aucun cas soumissionner pour un marché de la catégorie supérieure.

L N : il ya des informations détaillées sur les catégories à donner aux entreprises ?

A S : vous pouvez consulter le site web de RPPA, il ya des détails et nos bureaux sont ouverts au public.

Des propos recueillis par Pascal Niyonsaba


 

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