La lutte contre le négationnisme et le révisionnisme est une action de longue haleine, qui devrait se focaliser à l’étranger où se cachent encore les présumés génocidaires et les nostalgiques de “vieux beaux temps”. La diplomatie rwandaise pourrait jouer un rôle déterminant en vue de vaincre “les forces du mal.”

 

 

« Nier le génocide c’est désorienter la population »

[caption id="attachment_700" align="alignnone" width="768"] Marie Uwimana[/caption]

 

 

Au moment où le Rwanda commémore pour la 21ème fois le génocide contre les Tutsi de1994, le thème de lutte contre le négationnisme et le révisionnisme est au centre. Les paisibles paysans pensent que ceux qui entretiennent un langage niant le génocide ont leurs ambitions de saper les efforts du pays dans la réconciliation et la reconstruction.

Pour Madame Marie Uwimana, le fait de nier le génocide est une façon de désorienter les masses laborieuses afin de les faire tomber un jour dans le piège comme celui de 1994 où les politiciens ont poussé les masses au génocide.

« Je connais les conséquences du génocide car mon mari est mort en prison à cause de son rôle dans le génocide, ceux qui entretiennent l’idéologie de négationnisme veulent encore tromper les populations ignorantes et finalement les pousser au génocide. Je ne veux plus de ces gens qui nous donnent ces idées car ils veulent nous attirer du mal. Il faut continuer dans le sens de la réconciliation et de la reconstruction du pays et ne pas prêter attention aux diseurs de mensonges pour tromper la population »

Elle reste convaincue que le Rwanda appartient à tout Rwandais et que ceux qui prêchent la haine et la discorde ont leurs intérêts de troubler l’unité du pays et ne cherchent que du mal à la population.

Pascal Niyonsaba

 

 

Il faut lutter contre la haine ethnique

[caption id="attachment_699" align="alignnone" width="768"] Jolie Nirere[/caption]

 

Lutter contre le négationnisme et le révisionnisme du génocide c’est lutter contre la haine ethnique qui a dominé depuis longtemps dans l’esprit de la plupart des Rwandais pendant la période de la mauvaise gouvernance, précise Mlle Jolie Nirere.

Ceci a été à la base de discrimination ; certains Rwandais ont été considérés comme des étrangers dans leur pays, ils ont été chassés, ceux qui sont restés ont été victimes de différentes violences jusqu’au moment de l’exécution du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, a-t-elle poursuivi.

Nirere propose la promotion de l’esprit d’amour et d’entraide tout en commençant par le soutien aux rescapés du génocide. Ces derniers ont été vulnérabilisés par les différentes conséquences du génocide. Elle souligne que certains d’entre eux sont devenus infirmes, sans familles (incike), tandis que d’autres souffrent des maladies incurables.

Selon Nirere, en définitive, pour vaincre le négationnisme et le révisionnisme il faut finalement user d’un esprit de patriotisme. « Les Rwandais et les jeunes en particulier, doivent redoubler leurs efforts en travaillant fortement pour arriver à une autosuffisance (kwigira), afin qu’on ne soit plus la cible de la manipulation par les gens mal intentionnés qui donnent de l’aide tout en cherchant à imposer la voie à suivre. »

Chantal Namukunzi

 

 

La diplomatie, une voie pour vaincre le négationnisme

[caption id="attachment_698" align="alignnone" width="768"] Mariane Nyira[/caption]

 

Pour Mariane Nyiranzitabakuze, une étudiante à l’Université “Mount Kenya University” en marketing au niveau master, le négationnisme et le révisionnisme constituent un mal qu’il faut combattre avec la toute dernière énergie.

Cette dame explique que nier le génocide, pour le pays et pour ceux qui ont perdu les leurs revient à les enfoncer dans la souffrance alors qu’ils méritent la consolation. Elle ajoute que de tels actes peuvent handicaper le processus d’unité et de réconciliation, voire le développement du pays.

Selon elle, la sensibilisation sur les danger du négationnisme et du révisionnisme s’avère nécessaire dans le pays. Au niveau de la communauté internationale, les diplomates rwandais devraient mener une campagne pour que les négationnistes et les révisionnistes soient démasqués et au besoin sanctionnés. Dans ses relations avec le monde, le Rwanda devrait revenir chaque fois sur cette idéologie génocidaire qui persiste.

Mariane estime que la diaspora rwandaise devrait mettre dans ses priorités la lutte contre le négationnisme et le révisionnisme. Les occasions de rencontre des Rwandais à l’étranger comme Rwanda Day devraient servir des opportunités pour revenir sur les agissements des négationnistes et des révisionnistes à travers les messages donnés par les autorités rwandaises.

Gérard Rugambwa