https://www.traditionrolex.com/25 Benjamin Abtan, Président d’EGAM : une lutte sans merci contre les négationnistes

Benjamin Abtan, Président d’EGAM : une lutte sans merci contre les négationnistes

Par 2015-04-27 16:02:49

[caption id="attachment_830" align="alignnone" width="768"]Benjamin Abtan Benjamin Abtan[/caption]


 

Les Jeunes d’EGAM (European Grassroot Anti Racists Movement) viennent de participer à cette 21ème commémoration du génocide contre les Tutsi à Kigali et Bisesero en district de Karongi. M. Benjamin Abtan en est le Chef de la délégation. Dans un entretien accordé à La Nouvelle Relève, il brosse le tableau de la lutte de son mouvement actif dans quelques 30 pays du vieux continent européen. Il montre comment le combat essentiel pour ce qui est du génocide contre les Tutsi du Rwanda revient à se battre contre les idéologies du négationnisme, du révisionnisme du génocide contre les Tutsi et du double-génocide. Pour lui, des stratégies sont déjà assises pour amener les Gouvernements européens à consacrer la mémoire des victimes du génocide au Rwanda autant qu’ils le font pour les victimes du génocide des Juifs ou des Arméniens.

 

 

Ci après l’entretien…

 

La Nouvelle Relève (LNR) : Monsieur Benjamin, vous êtes à la tête d’un vaste mouvement de jeunes occidentaux contre les racismes de toute sorte. Quelle activité menez-vous pour ce qui est du génocide contre les Tutsi de 1994 ?

 

Benjamin Abtan (B.A.) : Notre délégation est faite de militants et personnalités françaises et européennes. Il y a ceux qui viennent de France, d’Allemagne, de Serbie, GB, Belgique, Grèce.

L’an passé alors que nous étions venus pour la 20ème commémoration du génocide, nous avons pris l’engagement de revenir et aller sur la colline de Bisesero où ont péri plusieurs milliers de Tutsi sans défense en 1994.

Maintenant c’est chose faite. Nous commémorons le génocide des Arméniens. Nous commémorons la Shoah. Nous commémorons le génocide de Roms et évidemment le génocide contre les Tutsi.

Nous luttons pour l’énonciation de la vérité en France où le discours officiel est marqué par le silence pour son supposé rôle dans la manifestation de ce génocide au Rwanda.

Nous avons publié une Lettre ouverte au Président de la République française dans plusieurs journaux au Rwanda, en France, en Angleterre et en Allemagne.

Nous interpellons le Président de la République pour que beaucoup de moyens soient fournis à la justice française et pouvoir ainsi juger les génocidaires qui se trouvent en France.

Nous sommes accompagnés par de nombreuses personnalités qui ont signé la Lettre ouverte. Ces derniers réclament la parole à ce sujet pour exiger que le silence soit levé sur l’implication de la France en 1994 dans ce génocide.

De plus en plus, le front s’élargit, le front de la lutte en Europe et, en particulier en France ; un combat contre le silence, contre l’indifférence.

LNR : Quel est votre plan de lutte ?

 

B.A. : Nous avons élargi très largement le front de lutte. Dans notre délégation, il y a des personnalités qui viennent de faire le premier voyage de Kigali. Elles sont décidées à propager le message partout en Europe, à se mêler dans la lutte contre les menées négationnistes du génocide. Nous allons faire une large campagne pour alerter les dirigeants des gouvernements européens, ceux de la Société civile et les sensibiliser sur ces menées des négationnistes du génocide contre les Tutsi du Rwanda de 1994.

 

Ceci est parfaitement réalisable. Nous avons agrandi notre cercle d’influence aux personnalités haut placées dans les grands cercles de prise de décisions politiques y compris les Parlements de nos pays. Nous avons conclu des stratégies de collaboration et de travail avec de puissantes associations de jeunes, des écologistes et autres.

 

Notre grand souci, le grand objectif à atteindre incessamment est d’amener les gouvernements européens, français, belges et autres à donner des moyens suffisants et efficaces à leurs machines judiciaires afin qu’elles soient à même de conduire des procès contre la pléthore des révisionnistes et négationnistes qui usent de ces idéologies pour bien masquer les crimes de génocide commis contre les Tutsi.

 

LNR : La déclassification des documents du dossier Rwanda de 1990-1995 dans les Archives Françaises ; y croyez-vous, avez-vous joué un rôle dans le processus ?

 

B.A. : Il y a une avancée, certes, dans la volonté politique française à lever le voile du silence sur sa politique au Rwanda entre 1990-1995. Mais il faut du temps pour voir si réellement tous les dossiers sont accessibles aux chercheurs et si les pièces sensibles ne seront pas subtilisées.

 

Notre rôle dans tout ceci ? Il est vrai que nous avons réussi à attirer l’attention des hautes personnalités françaises sur le sujet. Mais le chemin est long. C’est une lutte idéologique qui arrivera à traduire en justice tous les présumés génocidaires qui, à l’aide de leur active propagande négationniste, ne sont pas actuellement inquiétés en Occident et sont protégés par des cercles puissants européens.

 

Propos recueillis par Jovin Ndayishimiye


 

 

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