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Focus : le commerce informel

Par 2015-05-07 08:39:04

La ville de Kigali déploie régulièrement des agents de l’ordre dans les rues pour arrêter le commerce informel sans succès durable. La solution définitivement ne pourrait être obtenue qu’en s’attaquant au problème en amont.

“Le commerce de la rue est allié à l’exode rural croissant“

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Commerce informel, ambulant ou commerce de la rue, tout réfère à une activité commerciale qui, à Kigali, ne cesse de créer une situation conflictuelle entre ses acteurs et l’autorité urbaine ainsi que la Police Nationale qui évite à tout prix que l’image de la capitale ne soit ternie.

Les femmes qui s’occupent de la salubrité de la ville tentent de trouver une explication à ce phénomène qu’elles attribuent à un exode rural en rotation.

Selon Daphrose Mukamana , on a beau arrêter ou chasser les « femmes aux paniers » de la ville, confisquer leurs produits , cela ne changera en rien la situation, car d’autres surgissent le lendemain.

Et pour justifier les mobiles de cet exode , Mukamana dit qu’il est causé par la pauvreté aux villages, le snobisme et autres attraits, surtout des jeunes filles et garçons vers la ville.

Et à elle d’ajouter « une fois en ville, certaines jeunes filles ne tardent pas à être enceintes, et n’ayant pas de quoi nourrir leurs enfants et survivre elles-mêmes, elles choisissent de verser dans le commerce informel dans les rues et avenues de la capitale, à leurs risques et périls.

En guise de solution, Mukamana propose au Gouvernement de prendre des mesures pour contrôler le mouvement des populations de la campagne vers la ville, la vérification régulière des sans- papiers par les autorités de base et surtout le renforcement des capacités des jeunes dans leurs villages, leur permettant de s’assumer par l’auto-création locale de l’emploi.

Pour ceux et celles qui opèrent déjà en ville, Mukamana apprécie les initiatives en cours pour leur trouver un lieu propice à leur petit commerce et éviter ainsi le désordre en pleine ville et ses alentours.

Jean Louis Kagahe


 

 

« Le commerce formel favorise plus l’amélioration des conditions de vie que l’informel. »

2Le commerce ambulant ne s’arrête pas définitivement car ceux qui le pratiquent n’ont pas un capital suffisant pour se lancer dans le commerce formel et remplir toutes ses exigences, précise Mme Clémentine Uwimana, une commerçante qui avant pratiqué le commerce informel.

Ensuite, poursuit-elle, l’exode rural basé sur le manque du travail en milieu rural fait aussi que les gens viennent chercher du travail en ville. Le travail en milieu rural est fondé essentiellement sur les activités agricoles alors que les plus jeunes n’ont pas de terre propre à eux.

En outre, ajoute-elle, du fait que les pratiquants de ce commerce informel circulent partout, ils ont l’avantage d’accéder facilement à la clientèle.

Selon Mme Uwimana, pour arrêter ce genre de commerce définitivement, le gouvernement devrait améliorer les conditions de vie en milieu rural, afin que les jeunes y soient retenus. Elle ajoute que l’on ferait mieux d’aider ceux-là qui le pratiquent encore à trouver un capital et les sensibiliser à se regrouper dans des coopératives, afin d’accéder facilement aux crédits. Elle témoigne avoir amélioré ses conditions de vie dans le commerce formel que dans le commerce informel.

Chantal Namukunzi


 

 

« Le commerce à la sauvette fait partie de la vie en ville »

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Kigali, tout comme la majorité des capitales africaines, a des vendeurs et vendeuses à la sauvette. Il s’agit de ses femmes, de garçons ou hommes mûrs qui portent des tas de marchandises dans des boîtes, des récipients ou sur le bout du bras. Ils se promènent sur les trottoirs en croisant soit les clients, soit les forces de l’ordre qui veulent appliquer la loi.

Certains pays tolèrent ce type de commerce mais au Rwanda, il est prohibé. Malgré l’interdiction formelle, Kigali c’est le terrain de cache-cache entre les « vendeurs de la rue » et les forces de l’ordre. Selon J B Ndagijmana, le commerce à la sauvette fait partie de la vie en ville.

« Tout le monde ne peut pas trouver un emploi décent et c’est notre moyen de survivre par la vente des habits, des chaussures, des œufs ou des arachides. On nous demande de nous réunir en coopératives pour travailler au marché formel, il faut un capital. Nous sommes au début du commerce et nous aurons un bon capital, nous allons nous mettre au marché. Quand la police nous attrape, c’est le malheur mais quand on n’est pas attrapé on gagne quelque chose. Même si l’on emprisonne tout le monde, il y aura toujours les nouveaux arrivants, c’est la vie de Kigali, il ya des riches et des pauvres. »

Pascal Niyonsaba


 

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