[caption id="attachment_1866" align="aligncenter" width="729"] Les députés lors de débat sur le prêt-bourse (Photo archives)[/caption]

 

Sur base des débats au parlement rwandais sur le projet de loi régissant le prêt-bourse, le taux d’intérêt fixé à 18% pour le remboursement, reste un sujet d’inquiétude pour certains parents et étudiants contactés. 

En effet, en ce qui concerne le projet de loi régissant le prêt-bourse, le taux d’intérêt de 18% que doivent rembourser les étudiants bénéficiaires après leurs études, est trop élevé pour quelqu’un qui commence la vie professionnelle, s’inquiète M. Alfred Ruzigamanzi, un parent qui déclare avoir suivi attentivement ces débats au parlement.

Le principe du prêt-bourse en soit ne pose pas de problème, puisqu’il ne faut pas habituer à nos enfants de bénéficier de la gratuité, ajoute-t-il.

C’est très bien d’initier la nouvelle génération à devenir responsable en ne la faisant pas bénéficier de choses gratuites, en sachant que la somme d’argent qu’ils reçoivent devra être payée après leurs études, cela la rend plus responsable dès leur jeune âge, indique M. Alfred Ruzigamanzi.

Toutefois, poursuit-il, le taux d’intérêt de 18% est trop élevé pour un jeune garçon ou une jeune fille qui vient juste de terminer ses études car il doit se lancer dans la vie en s’équipant et plus tard en cherchant comment fonder un foyer…

”On sait bien qu’après les études, les jeunes filles et garçons ont beaucoup de devoirs et responsabilités qui les attendent dont se marier pour fonder leur foyer, trouver de logement ainsi que d’autres choses pour se construire et bien démarrer la vie. A mon avis, débuter sa vie avec un crédit remboursable à ce taux d’intérêt (18%), c’est rendre difficile la vie de nos jeunes.”

Mme Laurence Mukasine est de même avis, elle soutient le principe de prêt-bourse parce qu’il donne aux étudiants issus des familles pauvres, la chance de poursuivre leurs études universitaires.

Mais, dit-elle, les 18% d’intérêt pendant le remboursement est trop élevé, il fallait envisager un intérêt d’entre 5 et 10% au maximum, pour faciliter la tâche aux jeunes au début de leur vie professionnelle.

"On sait bien que la vie devient de plus en plus difficile dans ce monde actuel où tout se paye. A notre époque, la bourse était gratuite, après elle était remboursée sans aucun intérêt, pour le moment elle devient remboursable avec intérêt" ; indique Mme Laurence Mukasine.

On est conscient que, poursuit-elle, cette initiative de prêt-bourse est dans le cadre d’aider un bon nombre d’étudiants surtout ceux qui sont plus doués et qui proviennent des familles démunies à avoir la chance de poursuivre leurs études.

Mais, il faut également savoir que ces jeunes issus de ces familles pauvres, des fois ont aussi un début de vie très difficile, puisqu’ils ne comptent en rien sur leurs familles.

Consolée Muhawenimana, est une jeune fille humaniste qui compte débuter ses études universitaires, elle déclare que ce taux d’intérêt de 18% est très élevé de sorte qu’on ne peut plus avoir l’envie d’être boursier même si on a eu un bon pourcentage.

Celui qui dispose d’autres moyens pour payer ses études peut toujours éviter d’étudier sur le prêt-bourse, puisqu’on trouve que c’est compliquer son avenir en commençant dans le négatif.

Pour le jeune garçon Alexis Mudakikwa, à son avis, le sponsor des études ne devrait pas être une affaire commerciale. L’intérêt de 18% ne diffère en rien des autres imposés crédits ordinaires, explique Alexis Mudakikwa. Ce dernier demande au gouvernement de dialoguer avec les institutions financières, afin qu’elles soient plus flexibles pour la réduction d’intérêt sur le prêt-bourse.

Chantal Namukunzi