[caption id="attachment_2032" align="aligncenter" width="702"] Emmanuel Muvunyi, DDG-REB (Photo archives)[/caption]

 

Les statistiques des élèves candidats aux examens nationaux à l’école primaire et secondaire pour l’année scolaire 2015, montrent que l’effectif du genre féminin demeure plus élevé à tous les niveaux. La campagne en faveur de la promotion de l’éducation de la jeune fille serait à l’origine de ce résultat.

Sur base des statistiques publiées par l’Office rwandais de l’éducation (REB) à la veille de la passation des examens nationaux, le nombre des candidates est plus important que celui des garçons, aussi bien en 6ème primaire, au tronc commun qu’en 6ème secondaire.

”Au niveau de la 6ème primaire, les candidates aux examens nationaux sont au nombre de 90.028 contre 78.262 du genre masculin. Le total général de tous les élèves candidats aux examens nationaux de fin d’études primaires pour cette année 2015, est de 168.290 au niveau de tout le pays” ; indique Emmanuel Muvunyi, directeur général adjoint du REB, chargé des examens nationaux.

Pour le tronc commun, poursuit-il, le nombre de femmes est de 45.370 contre 41.006 du sexe opposé. Pour cette catégorie, le total des élèves qui doivent passer ces examens nationaux est de 86.376.

Concernant les examens pour l’obtention de diplôme A2, les candidates en sixième année secondaire au niveau national sont au nombre de 22.288, au moment où les garçons sont au nombre de 19.537. Au total général, y compris les candidats libres, l’effectif s’élève à 42.687 candidats.

La prédominance du genre féminin sur le banc de l’école et à la fin de tous les cycles du cursus de l’enseignement primaire et secondaire, se justifie par le fait qu’en général, le nombre de femmes est supérieur par rapport aux garçons, comme le montrent les statistiques du dernier recensement de la population et de l’habitat, réalisé en 2012, indique Emmanuel Muvunyi,
Il faut ajouter également la campagne en faveur du droit à l’éducation pour la jeune fille, qui serait d’ailleurs la raison principale justifiant cette situation, affirme M. Emmanuel Muvunyi.

La culture rwandaise en mutation

On est sans ignorer qu’auparavant, le droit à l’éducation était accordé aux jeunes garçons en priorité dans la plupart de familles rwandaises.

Lorsque les moyens financiers s’avéraient insuffisants dans la famille, la priorité à l’éducation était donnée aux jeunes garçons, ce qui faisait que sur le banc de l’école le nombre des apprenants du genre féminin était toujours insignifiant, précise Léonard Mutijima, un parent qui habite à Kimironko (ville de Kigali).

”A notre époque, nos sœurs, n’ont pas eu la chance d’étudier, parce que les parents avaient la mentalité de croire que la fille est destinée seulement aux travaux ménagers, pour se marier et donner des enfants dans une autre famille ” ; identifie le sexagénaire Mutijima.

Pour le moment, suite à la politique de l’éducation pour tous, ainsi que celle de la promotion des droits de la femme, dans tous les domaines, et celui de l’éducation en particulier, la jeune fille a les mêmes droits que son frère, y compris celui de l’éducation, a-t-il dit.

Le fait de devenir héritière, lui a donné la valeur dans la famille et dans la société rwandaise. Elle n’est plus considérée comme une étrangère dans sa famille, comme c’était le cas dans le temps, souligne Mutijima.

Ce dernier ajoute qu’actuellement on constate que la jeune fille n’est plus traitée comme chargée de travaux de ménage, plutôt elle est devenue l’ayant droit ou héritière de la famille. Elle jouit de tous ses droits comme son frère. Dans la société rwandaise actuelle, la jeune fille ne cesse de prouver sa compétence et capacité intellectuelle, à l’école comme au travail, conclut M. Léonard Mutijima.

Il est à noter que les centres des examens nationaux sont au nombre de 801, pour l’école primaire, 445 pour le tronc commun et 351 sont pour les candidats de 6ème année secondaire. Parmi ces centres il y a 245 qui sont réservés pour les examens pratiques des sciences dont la chimie, la physique et la biologie. Du 03 au 05 novembre passeront les candidats du primaire, du 11 au 20 du même mois, sera le tour des candidats du secondaire, tous les cycles confondus.

Chantal Namukunzi