[caption id="attachment_2513" align="aligncenter" width="782"] Mme Sylvie Murekeyisoni, directrice de l’Ecole Internationale de Kigali, a pris ses précautions (Photo archives)[/caption]

 

A la veille de la rentrée scolaire, les différents responsables des écoles contactés manifestent certaines inquiétudes alors que les cours pour l’année scolaire 2016 reprennent le 02 février sans manuels scolaires correspondant au nouveau programme.

Certains Chefs d’établissements scolaires ne cachent pas leur inquiétude portant essentiellement sur le manque de manuels scolaires pour le nouveau programme car à deux jours ouvrables de la rentrée, ces outils nécessaires pour l’apprentissage demeurent introuvables. Ils parlent également de la gestion parallèle de l’ancien programme et du nouveau ainsi que le cas des enseignants non encore formés.

Selon la directrice de l’école primaire APACE, Mme Françoise Uwimbabazi, bien que le nouveau programme présente tant d’avantages basés sur la formation qui est fondée sur la compétence, le grand problème demeure le manque de livres au niveau des écoles alors que les cours reprennent théoriquement le 02 février.

Le nouveau programme se distingue nettement de l’ancien car l’enseignement est centré sur les connaissances pratiques que théoriques. La directrice Uwimbabazi relate également le problème de formation pour certains enseignants.

”Tous les enseignants concernés par le nouveau programme n’ont pas encore été formés sur le nouveau programme. Ceci veut dire que les écoles ont sélectionné des enseignants qui ont été d’abord formés, afin qu’à leur tour ils forment leurs collègues au retour" ; poursuit la directrice Françoise Uwimbabazi.

Cette formation, dit-elle, a été achevée le vendredi du 29 janvier, alors que l’ouverture scolaire est pour le 02 février. Ceci veut dire que certains enseignants attendent pour bénéficier de cette formation nécessaire pour se lancer dans le nouveau programme.

L’Ecole Internationale de Kigali a pris ses dispositions

Mme Sylvie Murekeyisoni, directrice de l’école Internationale de Kigali "Inganzo y’urubyiruko", reconnait également l’avantage de ce nouveau programme qui fait de l’enfant le centre d’intérêt de l’enseignement. C’est-à-dire que tout est centré sur l’enfant, afin de l’aider à renforcer ses connaissances pratiques, alors qu’avant l’enseignement était basé sur les connaissances théoriques. Elle déplore cependant l’indisponibilité des livres scolaires.

"Les livres scolaires pour ce nouveau programme ne sont pas encore parvenus aux écoles, plus particulièrement pour les écoles privées,” fait-elle remarquer.

”On ne constitue pas la priorité du Ministère de l’éducation pendant la distribution de ces livres. On doit d’abord attendre que ces livres soient d’abord remis aux écoles publiques" ; identifie Mme Sylvie Murekeyisoni.

C’est après cette distribution des livres aux écoles publiques que les écoles privées vont passer pour l’achat de ces livres, mais ça sera vendu à un prix raisonnable comme l’a promis le Ministère de l’éducation à travers l’Office rwandais de l’éducation (REB), révèle-t-elle. Mais entre temps, l’Ecole Internationale a fait quelques commandes à l’étranger.

”Pour passer à une solution temporaire au moment où on attend la disponibilité de ces livres scolaires pour le nouveau curriculum, nous avons fait une commande des livres à l’étranger qui respectent l’approche par compétence. Ces livres vont nous aider à mettre en application ce nouveau programme dès le début de l’année scolaire sans connaitre un retard,” indique la directrice Sylvie Murekeyisoni.
Les tentatives de contacter les responsables concernés du REB n’ont pas abouti.

La gestion de deux programmes en même temps 

Un autre problème réside au fait que le nouveau programme ne concerne pas toutes les classes de différents niveaux scolaires, plutôt, il concerne l’école maternelle, la quatrième primaire, la première et quatrième année secondaire seulement, les autres classes continuent avec l’ancien programme, explique la directrice de l’école primaire APACE, Françoise Uwimbabazi.

Cela veut dire que les responsables des écoles ont une grande responsabilité de gérer les deux programmes en même temps. Ils doivent faire attention afin que le nouveau curriculum soit bien appliqué ainsi que l’ancien, afin que tous ces deux programmes s’appliquent parallèlement bien, souligne la directrice de l’école primaire APACE.

Le nouveau programme vise la standardisation de l’enseignement

Pour M. Théogène Sibomana, directeur du Groupe scolaire du Camps Kigali, le nouveau programme envisage la standardisation de l’enseignement au niveau régional et des pays d’Afrique de l’Est en particulier.

L’introduction des nouveaux cours tels que le français, le kinyarwanda, le swahili,… ne pose pas de problème que soit pour le nombre d’enseignants, la performance, ainsi que les heures supplémentaires d’autant plus que d’une façon générale, la plupart connaissent mieux ces langues et ont été bien formés pour cette fin.

En plus, pour les heures supplémentaires, il n’y a pas beaucoup de problème parce qu’avant une leçon durait 50 minutes et pour le moment toutes les leçons reviennent à 40 minutes. Ceci va aider les écoles à avoir un espace pour ces nouveaux cours et le nombre d’enseignants restant le même, d’autant plus que les enseignants sont conscientisés pour le partage des tâches suivant les domaines de spécialités pour chacun. Il est évident qu’il n’y aura pas un déséquilibre, raison pour laquelle, les enseignants ont été formés pour chaque niveau, afin de s’adapter facilement à ce nouveau programme.

Il est à noter que plus de 25.000 enseignants ont achevé la formation pour le nouveau programme ce vendredi passé, 23.338 d’entre eux appartiennent aux écoles primaire et secondaire et 2.430 sont de l’école maternelle. Ces enseignants à leur tour vont former leurs condisciples, afin que le nouveau programme soit bien appliqué et avoir plus d’efficacité pour améliorer de plus la qualité de l’éducation.

Chantal Namukunzi