Le Rwanda a lancé dans l’enseignement primaire, au niveau du premier degré, un programme d’apprentissage de la lecture et de l’écriture depuis quelques années.

Les enfants disposent de plusieurs livres à leurs niveaux. Certains contiennent des histoires qu’il faut lire pour eux. Mais progressivement ils apprennent également à lire et à écrire leurs propres récits.

A première vue, cette initiative pourrait sembler être une diversion dans un pays qui a donné la priorité à la science et la technologie. Mais selon le Directeur général de l’Office rwandais de l’éducation (REB), Janvier Gasana, le Rwanda n’a pas changé de politique en matière d’éducation. Tout simplement cette étape est nécessaire pour une fondation solide dans le processus d’apprentissage.
”La lecture et l’écriture en bas âge, de la 1 ère année à la 3 ème, est une étape importante dans l’éducation d’un enfant,” explique Janvier Gasana, du REB.

”Pour un bon apprentissage, un enfant doit apprendre à lire, en partant de sa langue maternelle,” précise Janvier Gasana, directeur général de REB qui a dans ses attributions le développement des programmes.

La part des parents est primordiale

Selon le ministre de l’éducation, Dr Papias Musafili, les parents doivent initier leurs enfants à la culture de la lecture. ”Nous encourageons tous les partenaires qui aident dans la promotion de la culture de la lecture,” déclare Dr Musafili. ”Cependant cette culture devrait commencer par la famille.” Insiste-t-il.

Même son de cloche au REB. M. Janvier Gasana revient également sur l’importance de développer la culture de la lecture à partir de la famille et dès le jeune âge. ”L’éducation reçue en bas âge est un acquis pour la vie.” Affirme-t-il.”Il n’est pas nécessaire que les parents soient instruits pour que l’enfant soit encouragé à lire,” dit Gasana.

Selon Protogène Ndahayo, coordinateur de l’exécution du programme d’apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’EDC (Education développement center), l’environnement familial comme la possession d’une mère lettrée, de quelqu’un pouvant lire pour l’apprenant à la maison, ou tout simplement vérifiant les devoirs régulièrement, auraient un impact positif sur les résultats de la lecture chez l’enfant.

Les écoles équipées en matériaux de lecture

Les écoles primaires au Rwanda possèdent suffisamment de livres adaptés aux jeunes apprenants, selon les dires de Janvier Gasana du REB. Il reconnait cependant que les bibliothèques ne suffisent pas encore.

”Nous avons entrepris un projet de construction des salles de bibliothèques dans nos écoles. Nous nous sommes retrouvés avec beaucoup de livres mais sans avoir prévu où les exposer pour un usage efficient.” Regrette-t-il.

”Depuis deux ans, tout projet de construction des toilettes dans les écoles va de pair avec l’aménagement des bibliothèques.” Précise-t-il.

REB a prévu aussi une bibliothèque mobile pour assister certaines écoles qui ne seraient pas encore suffisamment équipées en livres de lecture.

M. Gasana rappelle également que chaque année le MINEDUC en partenariat avec EDC organise une compétition d’écriture dite ” Andika Rwanda” (Rwanda écris). Les enfants produisent en langue maternelle, Kinyarwanda, des récits collectionnés dans de petits livres qui sont redistribués dans les écoles.

L’ambassadeur américain à Kigali, Erica J. Barks-Ruggles, promet la poursuite de l’assistance des Etats Unis dans ce projet d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

” Pendant plus de 3 années écoulées, USAID a développé, imprimé et distribué plus de 7 millions de livres à travers tout le pays. Les Etats Unis continuerons à appuyer la lecture de jeunes apprenants en langue maternelle à travers un nouveau financement de 73,5 millions de dollars dont le décaissement commencera vers la fin de cette année.

Les TIC pourraient remplacer les livres

Avec la promotion des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), la jeunesse rwandaise manipule de plus en plus facilement et souvent les ordinateurs et surtout les téléphones portables.

Selon le ministre de l’éducation, Dr Papias Musafili, dans le souci de promouvoir la culture de la lecture, l’on pourrait équiper les téléphones de matériaux de lecture pour la jeunesse rwandaise passionnée des TIC.

Ainsi l’usage des livres encombrants serait progressivement réduit pour laisser place à la bibliothèque en ligne. Et les jeunes rwandais, ”génération.com”, pourraient être plus intéressés à lire sur leurs téléphones ou ordinateurs portables que dans une bibliothèque où l’on doit emprunter un livre pour le remettre à la fin de la lecture.

Gérard Rugambwa